Cet architecte de 25 ans prononcera ce jeudi après-midi un discours face au pape, au nom de tous les jeunes catholiques du Luxembourg. Nous l’avons rencontré à quelques heures de ce grand moment.
C’est au moment de la pause de midi que nous retrouvons Diogo Gomes Costa, dans le quartier de Merl à Luxembourg, où il travaille depuis un an maintenant. Cet architecte de 25 ans né dans une famille catholique a toujours eu la foi, et après avoir déjà croisé la route du pape François lors des journées mondiales de la jeunesse (JMJ), c’est à quelques mètres de lui qu’il se tiendra cet après-midi, pour dérouler son discours au nom de la jeunesse luxembourgeoise. Autour de toasts et d’œufs au plat, nous avons échangé sur cette expérience hors du commun.
Dans 24 heures, tu seras face au pape pour énoncer ton discours. Quelles sont les émotions qui te traversent?
D’abord, c’est une surprise. Je n’avais jamais pensé qu’un jour, je porterais la parole des jeunes du Luxembourg auprès du pape! C’est une joie et un grand honneur. J’ai un peu de stress, mais ça reste gérable. Au début, je ne réalisais pas vraiment, mais plus la date approche, plus ça devient concret.
Comment as-tu appris la nouvelle?
En juin, j’ai reçu un appel du vicaire général. Spontanément, j’ai cru que c’était lié au groupe de servants de messe dont je fais partie depuis plus de dix ans à Echternach. Mais non. Il m’a annoncé que j’étais invité par le cardinal Hollerich à accueillir le pape et à représenter la jeunesse du Luxembourg. J’ai eu le souffle coupé, je ne trouvais plus mes mots! Le soir-même, j’en parlais à ma famille : ils étaient très heureux et fiers.
Pourquoi toi, en particulier?
Je n’en ai aucune idée! Surtout qu’il y a beaucoup d’autres jeunes qui participent aux événements. On ne m’a pas donné d’explication.
Ces instants vont sans doute rester gravés à jamais dans ma mémoire
Qu’est-ce que ça représente pour toi, cette rencontre?
Une opportunité unique, le moment d’une vie. Je n’aurai pas deux fois une occasion de rencontrer le pape de cette façon, d’être aussi proche de lui, de pouvoir m’adresser à lui. Ces instants vont sans doute rester gravés à jamais dans ma mémoire. Ça va être incroyable.
Tu arrives à te projeter un peu?
Non. Je connais bien la cathédrale, mais c’est une journée qui va sortir de l’ordinaire à tous points de vue, donc ça reste compliqué d’imaginer la scène.
Tu as déjà vu le pape aux JMJ, en Pologne et au Portugal. En 2016, tu étais encore lycéen, quel souvenir en gardes-tu?
À Cravovie, le volet sécuritaire était omniprésent, dû aux attentats à l’époque, et nous n’avions pas vraiment pu l’approcher. On l’avait salué derrière des barrières, alors qu’il passait en tram devant nous. À Lisbonne, ce fut complètement différent, avec une résonance particulière liée à mes origines, forcément. Là, j’ai ressenti une vraie proximité, en me trouvant non loin de lui à deux reprises. Un moment très spécial, malgré la foule autour. C’est une joie de voir le pape. C’est le représentant de l’Église, on a cette admiration pour lui et en même temps, on se sent plus proche de Dieu à travers sa présence. Il a également beaucoup de charisme, ça transparaît jusque dans les vidéos qu’on peut voir des JMJ.
D’où vient ta foi? Tu as grandi dans une famille pratiquante?
Oui, c’est exactement ça. Depuis petit, avec mes parents et ma sœur, nous allons à l’église le dimanche. Et puis, après ma première communion, j’ai intégré le groupe des servants de messe à la basilique d’Echternach, où je suis aujourd’hui membre du comité. Tout ça s’est fait naturellement.
Parlons de ce discours que tu as toi-même rédigé. Comment écrit-on un discours pour le pape?
C’est aussi la première question que je me suis posée! Déjà, c’est très court : à peine trois minutes. Pour le construire, j’ai pu compter sur le vicaire général qui m’a encouragé et guidé sur les lignes à suivre. En ce qui concerne le thème, j’ai choisi de parler de mon expérience aux JMJ au Portugal en 2023. Ma plus grande difficulté a été de bien choisir mes mots, de faire attention au style d’écriture. L’école ne nous prépare pas à écrire pour le pape! (il rit) En prenant le bus pour le bureau, je laissais mes pensées m’envahir et je notais quelques points clés. Une fois à la maison, j’essayais de coucher ces idées sur le papier.
Sans rien dévoiler, quel message tiens-tu à lui adresser de la part de la jeunesse?
Que nous sommes très reconnaissants pour tout son travail en faveur des jeunes, et pour l’Église en général. Il essaye de changer beaucoup de choses, notamment la place des femmes. C’est aussi un pape qui veut se rapprocher de la jeunesse. Il vient à notre rencontre et nous accorde une grande importance. On le ressent.
En pratique, sais-tu déjà où tu vas te placer à la cathédrale, où sera le pape?
Oui, lundi, nous avons fait des essais sur place. Je ne serai pas directement face à lui, mais plutôt de côté. Quand on m’a montré où le pape serait assis, ça a été un choc, car je ne m’attendais pas à ce que ce soit si proche. Le stress commence à monter, mais c’est normal, je mesure toute la responsabilité qui est la mienne. Je me rends compte de l’importance de la mission qui m’a été confiée. Ce qui est rassurant, c’est qu’il n’y a pas de place pour l’improvisation. Tout est cadré et réglé à la minute près.
Cette rencontre va-t-elle encore renforcer ta foi?
C’est une évidence. Et ce sera le cas pour tout le monde. Si je prends l’exemple des JMJ, chaque moment partagé sur place est une expérience incroyable. Ça nous change, c’est certain.
Est-ce que tes proches seront dans la cathédrale?
Quelques amis seront présents, mais ma famille, qui s’était inscrite, n’a pas eu la chance d’être tirée au sort. Ils seront derrière leur poste de télévision, c’est sûr! J’aurai une pensée pour eux avant mon discours.
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