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Differdange s’engage pour inclure sa jeunesse


Le plan établit un cadre intemporel afin de permettre à la jeunesse de participer à la vie locale et d’encourager cette participation.

Un plan communal jeunesse a été présenté par les élus de Differdange mardi. Il vise à engager sincèrement les jeunes citoyens dans le processus décisionnel de toutes les structures de la ville.

«Imaginez que vous avez 16 ans. Vous avez de l’énergie, des idées, l’envie que l’on vous écoute, et puis on demande votre avis, mais on n’en fait rien.» Voilà le contexte posé par Franck Chabriac afin d’introduire la présentation du plan communal jeunesse de Differdange, mardi. À la tête de La Trace, une société d’impact sociétal (SIS), l’intéressé a travaillé avec la commune depuis la fin 2022 afin de mettre au point ce plan, sorte de mode d’emploi pour intégrer les jeunes citoyens dans les prises de décision locales.

«C’est comme un code de la route. Peu importe le chauffeur, celui-ci doit s’en tenir à la méthodologie de ce plan afin de garantir à la jeunesse un fil rouge dans la façon dont elle peut participer à la vie locale.»

En somme, cette feuille de route est prévue afin de survivre aux alternances politiques qui font et défont les pensionnaires de l’hôtel de ville. À l’origine déjà, raconte Thierry Wagner, échevin à la jeunesse, «c’est un plan que la majorité précédente a eu l’idée de faire et nous, en tant que nouvelle majorité, nous avons soutenu cette bonne idée».

Éviter «une forme d’hypocrisie»

Pour Catia Pereira, coordinatrice du département du vivre-ensemble, cette initiative regroupe «démocratie active, inclusion, coresponsabilité, participation sincère et transformation sociale». Afin de mener à bien la réalisation de ces concepts, la cible première du plan n’est pas la jeunesse, mais ceux qui les entourent. «Au départ, le plan, c’était de construire avec les jeunes, mais je me suis rendu compte qu’ils n’étaient pas prêts pour cela», reconnaît Franck Chabriac.

Et, à l’adresse des élus, l’homme avait ce discours : «Qu’est-ce que vous allez faire avec la parole des jeunes? Vous ne savez pas comment la recevoir ni comment la transposer, donc on va travailler sur une méthode : faire un plan.»

L’objectif est d’éviter une énième frustration pour une jeunesse souvent victime d’un «monde politique qui peut avoir une forme d’hypocrisie à simplement leur donner la parole». Afin d’éviter la consultation stérile, voire la manipulation, des moins de 30 ans, divers outils ont été élaborés pour aider les adultes à changer leur vision.

Pour ce faire, le pivot du plan est un comité de pilotage. Il est opérationnel depuis le début des travaux (fin 2022) et est composé de volontaires «qui sont là pour soutenir les élus dans leur prise de décision sur la base de leur expertise de la jeunesse».

Un contrat pour intégrer les jeunes

L’autre outil principal afin d’améliorer la participation des jeunes dans tous les pans de la société (politique, culture, sport, éducation, maisons relais, clubs de quartier, comité de fête, etc.) est le contrat éducatif local (CEL), une première au Grand-Duché. Rédigé sous la forme d’un contrat, il est destiné aux structures locales «qui prennent leurs responsabilités et s’engagent à permettre aux jeunes d’avoir toujours plus de responsabilités».

En tant que membres de la commission des jeunes de la commune, Nelson et Sylvain saluent cet engagement écrit et formel. «Après, ils n’ont plus d’excuses», insiste le premier, tandis que le second confirme que l’«on promet toujours la parole aux jeunes, mais (qu’)il n’y a jamais d’impact concret après».

Pour une association ayant signé un CEL, la contribution des jeunes peut aller de l’accès à des documents administratifs jusqu’à l’animation de réunions importantes. De quoi donner de l’expérience mais aussi préparer un passage de relais parfois délicat. «Il y a plein d’associations qui meurent parce que les comités sont vieillissants, mais, en même temps, ils ne laissent pas la place», constate le gérant de La Trace.

Combattre les problèmes sociaux

Sur le plan financier, le plan communal jeunesse sera doté d’un budget en octobre et un autre budget sera dédié au comité de pilotage afin que ses membres puissent attribuer des primes aux structures exemplaires. Un label «CEL 2026» sera notamment créé à l’occasion.

Pour l’échevin à la jeunesse, ce plan est vital, puisqu’il pourrait également «permettre aux enfants de dépasser le cadre de leurs problèmes familiaux». «Nous avons quand même des problèmes socio-économiques à Differdange et si nous avons les moyens de les capter dans la jeunesse, cela pourrait changer les choses.» Thierry Wagner cite par exemple les problèmes d’addiction, de logement et de précarité qui pourraient, sinon être évités, du moins être réduits, grâce à l’intégration de la jeunesse dans la vie locale.

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