Le campus américain installé à Differdange souffle ces 50 bougies. Depuis un demi-siècle, plus de 12 000 étudiants sont venus étudier au Grand-Duché, en partenariat avec l’université de Miami.
«L’année 1968 était d’une importance mondiale, non pas à cause de la guerre du Vietnam ni du Printemps de Prague ni parce qu’il y a eu des pavés lancés à Paris, mais parce que la Miami University est venue s’installer au Luxembourg!» a déclaré jeudi, non sans humour, Thierry Leterre, professeur de sciences politiques et doyen (ou «Dean») du Miami University Dolibois European Center (Mudec) de Differdange. Le centre fête cette année son cinquantième anniversaire.
Cinquante ans d’échanges fructueux qui ont permis à plus de 12 000 étudiants américains (environ 250 par an) de suivre un cursus académique de qualité en plein cœur de l’Europe, et découvrir ainsi le multiculturalisme et la société du Grand-Duché. Un dépaysement et une expérience d’autant plus enrichissante que les étudiants sont hébergés dans des familles d’accueil.
Vie de château
«À l’époque, les États-Unis cherchaient un endroit pour établir d’autres universités américaines. Mais entre la guerre froide et la guerre du Vietnam, et les pays qui accueillaient déjà une université américaine, ce n’était pas simple. Le Luxembourg a apporté la réponse la plus positive, enthousiaste et efficace», a rappelé Thierry Leterre lors de la conférence de presse qui s’est tenue dans les locaux du Mudec, à Differdange.
D’abord installé dans la capitale, le Mudec est venu se nicher il y a 21 ans au cœur du château de la Cité du fer. «Le site du Mudec est très différent du grand campus d’Oxford avec ses bâtiments aux briques rouges du XIXe siècle. Mais dans les deux cas, nous avons conservé une marque historique.»
Un deuxième site américain?
Le campus differdangeois pourrait toutefois s’étendre prochainement sur un deuxième site, pour pouvoir proposer des activités différentes. «Pourquoi pas un centre culturel américain?», a suggéré le doyen. «Par ailleurs, les étudiants américains sont très engagés dans des activités de bénévolat universitaire. Nous souhaitons donner de la visibilité à ces programmes.»
Le lieu exact reste encore à définir, même si le député-maire de Differdange, Roberto Traversini, qui accueille lui-même depuis 20 ans des étudiants américains chez lui, a fait part de sa volonté de voir l’intégralité du campus demeurer dans sa commune. «Depuis un an, la ville de Differdange est jumelée avec celle d’Oxford. Nous souhaitons travailler de manière encore plus intensive avec l’université», a-t-il déclaré.
Tatiana Salvan.