Le constructeur automobile coréen Hyundai et sa filiale Kia ont fait l’objet mardi de perquisitions en Allemagne et au Luxembourg, dans le cadre d’une enquête sur la vente de « 210.000 véhicules » dont le moteur diesel était présumé truqué.
« Près de 140 enquêteurs (…) ont mené des perquisitions dans huit lieux en Allemagne et au Luxembourg », appartenant aux « constructeurs Kia et Hyundai » a indiqué le parquet de Francfort dans un communiqué envoyé mercredi.
Il leur est reproché d’avoir « vendu plus de 210.000 véhicules diesel jusqu’en 2020 avec des dispositifs non autorisés », permettant de réduire artificiellement les émissions de CO2 des moteurs, a-t-il ajouté.
Les deux constructeurs sont donc poursuivis pour « suspicion de fraude et de pollution de l’air, ainsi que de complicité de ces délits ». Ces opérations ont été « coordonnées par Eurojust », la plateforme de coopération judiciaire européenne, a précisé le parquet.
Le logiciel permettant la manipulation proviendrait notamment de l’équipementier Delphi, qui appartient aujourd’hui au groupe américain BorgWarner, lui aussi poursuivi.
Au cours de la perquisition, les enquêteurs ont cherché des « preuves, notamment des données de communication, des logiciels et des documents de planification », selon les autorités allemandes.
C’est la première fois que le constructeur Hyundai est visé par la justice dans le cadre du scandale des moteurs truqués « dieselgate ».
Ce scandale a éclaté en 2015 quand Volkswagen avait, à la suite d’accusations de l’agence environnementale américaine, reconnu avoir truqué 11 millions de ses véhicules diesel à l’aide d’un logiciel.
Plusieurs constructeurs et équipementiers sont depuis dans le viseur de la justice au-delà des frontières de l’Allemagne, où de premiers procès contre d’anciens responsables du groupe Volkswagen sont en cours.
Récemment, des perquisitions ont également visé le japonais Suzuki, le Français Stellantis et l’Italien Marelli, en Allemagne, Italie et Hongrie.