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Dieschbourg fait tourner le moulin


La ministre Carole Dieschbourg s’interroge sur les raisons qui ont poussé Valorlux à inclure dans une documentation de 200 pages une liste non requise, mais qui cible explicitement le «Moulin Dieschbourg». (photo Julien Garroy)

Le «Moulin Dieschbourg» figure bien sur une liste d’entreprises non conformes à la loi sur les déchets d’emballage. L’apparition de cette liste pose toutefois question. Valorlux et l’administration de l’Environnement sont ciblés.

Fâchée, très fâchée même. Carole Dieschbourg (déi gréng) a décidé de lancer, jeudi, la contre-offensive dans la nouvelle polémique entourant le moulin familial de la ministre de l’Environnement. Pièce à l’appui, elle s’était présentée mercredi devant la Chambre des députés pour démontrer qu’un supposé non-respect de la loi sur les déchets d’emballage par le «Moulin Dieschbourg» n’avait à aucun moment été signalé à l’administration de l’Environnement. Il s’est toutefois avéré, mercredi soir, que le nom de l’entreprise familiale figurait bien sur une liste actualisée, dont l’apparition pose toutefois question.

Jeudi, la ministre a donc été contrainte d’admettre que l’administration de l’Environnement avait omis d’enregistrer correctement et de communiquer cette liste. Carole Dieschbourg cible ses propres services, coupables d’une «erreur qui va avoir des conséquences». Valorlux, l’expéditeur de la liste, est également pointé du doigt. «La relation de confiance que nous entretenons depuis longtemps a pris un coup», note la ministre.

Dès mercredi soir, les quatre partis de l’opposition (CSV, ADR, déi Lénk, Parti pirate) avaient signalé l’existence d’une lettre signée du 21 janvier par Valorlux qui signalerait bien le «Moulin Dieschbourg» comme entreprise non conforme. L’administration de l’Environnement a en effet réceptionné le 25 janvier un courrier de la part de Valorlux. Il s’agit d’un document lourd de 200 pages venu apporter les réponses à une série de questions techniques sur le rapport annuel de 2019 de l’organisme agréé pour la gestion des déchets.

Un frein à la politique environnementale ?

Une liste sur les entreprises non conformes n’aurait pas été sollicitée dans ce contexte, mais elle a bien été livrée, avec la remarque suivante : «(…) veuillez trouver en annexe la liste non exhaustive des entreprises concernées que nous vous avions déjà fait parvenir». Pour les services de la ministre, il s’agissait de la liste datant de juin 2020, soumise mercredi aux députés. Ce n’est qu’après l’alerte donnée par l’opposition que la seconde liste a été retrouvée et vérifiée. Sur les 46 entreprises non conformes signalées en juin, 10 avaient été retirées et une seule a été ajoutée : le «Moulin Dieschbourg». Il est à noter que la liste réactualisée n’est pas datée.

Si elle se dit très remontée à l’égard de sa propre administration, Carole Dieschbourg vise bien plus encore Valorlux. Pourquoi livrer une liste non requise ? Pourquoi affirmer que la liste est identique à celle envoyée auparavant ? Pourquoi le «Moulin Dieschbourg» est le seul à avoir été ajouté à la liste ? Et pourquoi les élus de l’opposition étaient si bien informés sur l’existence de cette lettre ? «L’opposition a fait son travail, et je le respecte. Il n’est d’ailleurs pas dans mes intentions d’incriminer quelqu’un. Il existe toutefois des questions et j’exige que tout soit retracé», insiste la ministre.

Après une réunion de crise, hier matin, avec les responsables de l’administration de l’Environnement, Carole Dieschbourg va échanger dès ce vendredi avec les responsables de Valorlux. Elle veut en avoir le cœur net, sur la possible raison de cet acharnement sur elle et sa famille. «Il est à constater que ces attaques surviennent alors que l’on travaille sur de nouvelles lois pour la réduction des déchets. Il existe aussi des points de discorde sur l’orientation de la future gestion des déchets, impliquant Valorlux et la SuperDreckskëscht», indique la ministre, sans vouloir aller plus loin.

David Marques

Valorlux compte 1 129 membres

La loi de 2017 sur la gestion des déchets d’emballage stipule que «tout responsable d’emballages est soumis à l’obligation de reprise. Il peut remplir lui-même cette obligation ou charger un organisme agréé de l’exécution de cette obligation». Au Luxembourg, l’ASBL Valorlux est le seul organisme agréé à remplir cette tâche contre une cotisation à payer par les producteurs et vendeurs d’emballage.

Fin 2020, 1 129 entités étaient listées comme membres sur le site de Valorlux. Toute une série de pays exportateurs y sont représentés : Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas, Autriche, Suisse, Royaume-Uni, Portugal, Pologne, mais aussi États-Unis, Taïwan et Australie.

Près de 500 des membres de Valorlux sont basés au Luxembourg. Sont représentés la petite boulangerie ou boucherie du coin, les chaînes de grande distribution, les brasseries, bon nombre d’entreprises industrielles, mais aussi des géants comme Amazon ou… AstraZeneca.

2 plusieurs commentaires

  1. citoyen énervé des magouilles des verts

    Elle nous fait TOURNER la tête, scandales à gogo, accusations tj des autres, mensonges, lamentations, incompétence, ireesponsabilité… A VIRER illico presto.

  2. Contribuable

    Les luxos sont aussi TRÈS FACHÉS Avec une ministre plein de scandales qui donne tj la faute aux autres pour ses conflits d´intérets et son incompétence totale dans son ministère, pour ses 24000 E et extras par mois. DEmission !!!