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Deux Vël’OK  explosent à Belval : «On fait tout pour les réparer au plus vite»


La faute à un composant de la batterie, un Vël'OK a pris feu à Esch-Belval, cinq jours après un incident similaire. DR

En pleine recharge, un Vël’OK a pris feu à Esch-Belval, ce mercredi 5 juillet. Un huitième incendie de batterie en un an et demi pour le CIGL, qui gère le réseau et répare encore les vélos défectueux.

Une légère détonation, des flammes et des interrogations. Voilà ce qu’a provoqué l’incendie d’un vélo électrique Vël’OK, garé à la station de recharge de la Rockhal à Esch Belval, ce mercredi 5 juillet.

Signalé par un commerçant et éteint par les pompiers, l’incident n’a pas fait de blessé ni de dégâts matériels, hormis le vélo lui-même. La série, elle, inquiète. Cinq jours auparavant, un autre vélo avait également pris feu à Belval, sans aucune intervention extérieure.

D’autant plus que, «ce ne sont pas les deux premiers, nous avons déjà eu des soucis en janvier 2022, avec un premier feu, puis deux autres cet hiver» explique un représentant du CIGL d’Esch. En charge des Vël’OK de la commune, ainsi que de huit autres villes du sud du pays, l’ASBL gère 640 vélos en libre-service. Si deux d’entre eux viennent de prendre feu coup sur coup, c’est tout sauf le fruit du hasard.

Depuis un an et demi, ce sont même les sept et huitième accidents. «Après le feu en janvier 2022, nous avons retiré de la circulation tous les vélos du même modèle, puis nous avons fait une analyse avec le fournisseur et nous avons constaté que c’était un problème de batterie.»

Une solution est alors «trouvée, testée et approuvée» avec le fournisseur afin de remettre à disposition ces 200 vélos que le CIGL vient récemment d’acheter. Finalement, «la malchance» persiste et deux incendies se produisent à nouveau durant l’hiver 2023, toujours avec les mêmes vélos. «À nouveau, on a donc retiré une grande partie mais pas tous, environ une centaine». Depuis, la moitié d’entre eux roulaient encore malgré tout.

Les pompiers sont intervenus afin d’éteindre la batterie en feu.
DR

«Un risque à prendre»

Un choix justifié pour le représentant de l’ASBL : «À ce moment-là, on venait déjà de retirer des vieux vélos et il fallait tout de même assurer le réseau, avec une fréquentation qui monte en flèche». Face à la demande, le CIGL se défend alors par un équilibre nécessaire afin de réparer ses vélos défectueux, sans réduire son offre pour autant.

Conscient qu’il s’agissait «d’un risque à prendre», le danger serait atténué par le fait que «le problème survient uniquement quand les vélos sont en train de charger, il n’y a aucun risque quand ils roulent». «Les stations étant éloignées des gens ou des bâtiments publics, il n’y a pas de dégâts hormis sur le cadre et la peinture du vélo. Ce ne sont pas des grands feux» affirme-t-il.

À ce jour, sur les 200 vélos à risque, le problème de batterie a été réglé pour la moitié d’entre eux. «On fait changer la carte BMS de la batterie par un professionnel avec qui on travaille depuis 2015, le tout aux frais du fournisseur.» Actuellement, 20 deux-roues sont en révisions et 80 sont donc encore en circulation, avec le risque de voir leur batterie s’enflammer lors de leur charge.

Malgré tout, le CIGL se veut rassurant : «On est au courant et on fait tout pour réparer les vélos au plus vite». Les derniers vélos défectueux devraient être réparés «d’ici deux mois».

Le réseau Vël’OK en pleine expansion

Depuis sa mise en place en 2004, le réseau de vélo électrique Vël’OK, anciemment nommé «Äre Vëlo, Eise Vëlo», est géré par Centre d’initiative et de gestion local (CIGL) d’Esch-sur-Alzette.

Organisé sous forme d’ASBL, c’est également une structure de réinsertion et de tremplin pour l’emploi. Le CIGL emploi 23 bénéficiaires, accompagnés de cinq encadrants, afin de réparer les deux-roues ainsi que d’assurer leur suivi, d’une station à l’autre. En l’espace de cinq ans, 9 personnes ont été recrutées face à l’essor du réseau.

Initialement prévu pour Esch-sur-Alzette, Vël’OK s’est étendu dans huit autres communes environnantes : Bettembourg, Differdange, Dudelange, Kayl, Mondercange, Rumelange, Sanem et Schifflange.

En 2017, 79 000 usagers avaient emprunté l’un des 265 vélos disponibles. Depuis, les chiffres ont explosé. Cinq ans plus tard, 300 000 utilisations avaient été dénombrées, avec près de 400 vélos supplémentaires.

Par rapport à 2022, la fréquentation devrait même augmenter de 50 % selon les estimations du CIGL : «En 2023, on devrait atteindre presque les 450 000 utilisations, avec, par exemple, un mois de juin où l’on compte 40 % d’emprunt en plus comparé à juin 2022.»