Deux mineurs placés en détention en centre pénitentiaire et non en centre socio-éducatif

Faute de place à l’Unité de sécurité du Centre socio-éducatif de l’État à Dreiborn (Unisec), deux mineurs ont été placés au Centre pénitentiaire de Luxembourg.

Dans la nuit du 17 au 18 août, la police a interpellé deux jeunes gens suspectés d’avoir commis un vol avec effraction dans une maison, explique le parquet de Luxembourg par voie de communiqué, ce jeudi. Selon les autorités, ils n’en étaient pas à leur première tentative.

Quand les policiers leur ont demandé leur âge, «les deux jeunes ont affirmé avoir 12 et 13 ans». Peu convaincus, les policiers ont alors fait estimer «leur âge (…) scientifiquement» par un test qui a conclu qu’ils avaient plutôt entre 16 et 17 ans.

«Une mesure de garde provisoire» à l’Unité de sécurité du Centre socio-éducatif de l’État à Dreiborn a alors été décidée, puisque les deux jeunes étaient mineurs. Mais «comme l’Unisec affichait complet, le parquet n’a pas pu exécuter cette mesure».

Les deux jeunes se sont donc retrouvés en centre pénitentiaire à Luxembourg, «compte tenu des multiples interpellations qui ne (les) ont pas empêché de récidiver». Leur placement parmi les adultes est provisoire, précise encore le parquet.

Une enquête judiciaire a été ordonnée et un juge de la jeunesse requis pour la prise en charge des deux mineurs.

Il y a huit mois, le député pirate Marc Goergen avait interpellé la ministre de la Justice, Elisabeth Margue, pour savoir combien de mineurs avaient été placés en détention à Schrassig.  Et ce, alors qu’«en 2019, à l’occasion de l’anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant», écrivait-il, «le ministre de la Justice de l’époque déclarait devant le Comité des droits de l’enfant de l’ONU que le Luxembourg se donnerait un cadre juridique qui empêcherait que les enfants soient détenus dans des prisons pour adultes».

Depuis cette déclaration, 27 mineurs se sont retrouvés emprisonnés dans une prison pour majeurs, lui avait alors répondu la ministre. En attendant la construction d’un nouveau centre pour mineurs, dont « la planification est bien avancée», ils sont deux de plus depuis la semaine dernière.