Le gouvernement luxembourgeois a lancé en début de semaine avec succès un emprunt obligataire de 2 milliards d’euros.
Il s’agit du premier emprunt de ce type émis depuis le début du gouvernement Bettel. L’emprunt, qui a une durée de vie de 10 ans, arrivera à échéance en février 2027 et servira à maintenir un niveau élevé d’investissements.
C’est une première qui ne passe pas inaperçue. Le Luxembourg a contracté un emprunt obligataire (emprunt lancé par un État sous forme d’obligations qui sont achetées par des investisseurs) de 2 milliards d’euros à un taux fixe de 0,625 %. C’est grâce à son faible endettement et son triple A que le pays se finance à un taux plus favorable que celui dont les voisins français et belges bénéficient. Bien que son endettement soit presque «quatre fois inférieur en pourcentage du PIB par rapport à l’Allemagne», le Grand-Duché paie un taux d’intérêt plus élevé «que celle-ci», fait remarquer le ministère de Pierre Gramegna. Cette différence s’explique par l’émission peu fréquente d’emprunts grand-ducaux.
Les grandes banques en «chefs de file»
Le taux de rendement est lui de 0,74 % par an, «ce qui constitue les taux d’intérêt les moins élevés jamais contractés par l’État luxembourgeois pour un emprunt obligataire classique», a écrit hier le ministère des Finances. Pour le ministre Pierre Gramegna, cet emprunt est «à considérer» en relation avec la politique du gouvernement en matière d’investissement et qui se chiffre sur la période 2014-2017 à plus de 8 milliards d’euros. La transaction est passée par plusieurs étapes.
La première étant l’annonce lundi matin par le gouvernement qu’il avait mandaté la Spuerkeess, BGL BNP Paribas, la BIL, Bank of China, Deutsche Bank et Société générale CIB comme les «chefs de file» en vue d’un lancement «potentiel» d’un emprunt obligataire de 10 ans, «sous réserve des conditions de marché». Le mardi, après une conférence téléphonique avec les investisseurs professionnels, ceux-ci ont commencé à manifester leur intérêt auprès des banques concernées. Le lendemain, le livre de souscription a été ouvert et a été clôturé très rapidement car la demande de la part des investisseurs s’est «rapidement accumulée», totalisant au final à une demande de près de 7,2 milliards d’euros. Elle a dépassé «3,5 fois l’offre proposée aux investisseurs», note le ministère.
Après cette opération dont le ministre s’est réjoui du succès, le Grand-Duché restera parmi les pays de l’Union avec «les taux d’endettement les plus faibles». La dette publique consolidée des administrations publiques a baissé de 23,5 % à 20,5 % du PIB entre 2013 et 2016. Elle devrait atteindre les 22,4 % du PIB à la fin de cette année.
Aude Forestier