Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’un roule sans permis et l’autre sous influences diverses. Ils ont déjà été condamnés et risquent d’écoper de peines plus sévères, mais également de voir leur sursis tomber.
Vous saviez que vous n’aviez pas le droit de conduire de voiture et vous l’avez fait quand même à deux reprises au moins», a fait remarquer le représentant du parquet à Dylan hier après-midi. Le jeune homme aime les belles cylindrées et n’a pas pu résister à la tentation de conduire l’Américaine qu’il venait de s’offrir malgré une suspension administrative de son permis de conduire. Le bolide immédiatement identifiable par les grondements de son moteur se fait repérer par une patrouille de police le 2 novembre dernier dans la rue de la Semois, à Luxembourg. La voiture avance à du 46 km/h au lieu de 30 et le prévenu prétend avoir oublié son porte-monnaie contenant son permis de conduire avant de se raviser pour dire la vérité aux policiers. Ces derniers avaient eu le temps de découvrir que le jeune homme avait été flashé à deux reprises depuis la suspension de son permis de conduire.
«J’avais repéré la voiture de mes rêves sur un site de vente en ligne. Je n’ai pas voulu passer à côté et j’ai été l’acheter avec ma copine qui me suivait en voiture», explique le jeune homme. «Vous n’avez pas l’air de vous tenir à ce qu’on vous demande», souligne la présidente de la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, lui rappelant par la même occasion qu’il s’est fait flasher «à 4 h du matin» alors qu’il bénéficiait d’une autorisation de circuler uniquement pour les trajets professionnels. «J’avais dû me disputer avec ma copine et j’ai pris le volant pour rentrer à mon domicile», tente d’expliquer Dylan sans pour autant parvenir à convaincre le procureur et la juge.
«Vous roulez en voiture comme cela vous chante et vous faites comme si de rien n’était», estime le magistrat avant de lui rappeler une ordonnance pénale pour délit de grande vitesse et «les multiples autres infractions à l’origine de la perte des points de votre permis de conduire». «C’en devient choquant! On dirait que vous vous en moquez. C’est difficile à comprendre», poursuit-il avant de requérir une amende appropriée à son encontre ainsi que deux interdictions de conduire de 18 mois et la confiscation de son bolide. «Si vous êtes condamné, ce sera la deuxième infraction notée sur votre casier judiciaire», prévient le magistrat. «La prochaine fois, le parquet ne pourra pas faire autrement que de requérir une peine d’emprisonnement. Ce serait dommage alors que vous êtes en train de vous lancer dans la vie.»
De plus, le sursis intégral obtenu lors de cette première condamnation remontant à septembre 2020 risque de tomber et neuf mois d’interdiction de conduire supplémentaires risquent de s’ajouter à la peine prononcée par le tribunal le 26 octobre prochain à l’encontre du jeune homme. «Si vous obtenez une exception pour les trajets professionnels, il va falloir vous y tenir et choisir les trajets les plus directs», lui conseille la juge.
Dispute au concert
Le jeune homme est reparti la tête basse, un peu comme Angelo qui lui aussi s’est fait interpeler par la police en état de récidive. Le 7 novembre dernier, il avait un taux de 1,55 gramme d’alcool par litre de sang et un taux de 3,73 nanogrammes de THC par millilitre de sang. Quatre ans plus tôt, il avait déjà été condamné pour le même type de faits.
«J’avais bu un litre de bière à un concert à la Rockhal. Ma copine et moi devions passer la nuit chez une amie qui habite à proximité de la salle de concert, mais nous nous sommes disputés après le concert», explique le jeune homme. Il dit avoir paniqué, pris la voiture, fait un tour, téléphoné à son père qui l’a raisonné, puis être retourné à l’appartement où la police l’attendait. L’amie en question l’avait prévenue pour tenter de calmer les esprits.
Le jeune homme est confus et prie le tribunal de lui permettre de conserver son permis de conduire pour les trajets professionnels. «Vous devriez faire plus attention à votre permis de conduire et essayer de le conserver si vous avez effectivement autant de mal à vous rendre sur votre lieu de travail», constate le procureur. «Il y avait 600 moyens différents pour vous éviter de tomber dans la situation qui vous pend au nez.» «Vous pouvez boire et fumer du cannabis à condition de ne pas prendre le volant», note la juge.
Le parquet a requis une amende appropriée, une interdiction de conduire de 16 mois pour conduite en état d’ivresse et une autre de 12 mois pour conduite sous l’emprise de THC à l’encontre d’Angelo. Il sera lui aussi fixé sur son sort le 26 octobre prochain.
