Murielle Bolle, inculpée et écrouée provisoirement jeudi dernier dans l’affaire Grégory pour enlèvement suivi de mort, va rester en prison, a annoncé mardi après-midi l’avocate des époux Villemin.
La nouvelle est tombée peu après 16h, relayée par Me Marie-Christine Chastant-Morand, avocate des parents de Grégory. La chambre de l’instruction de Dijon a suivi les réquisitions du procureur général, Jean-Jacques Bosc, qui demandait le maintien en détention de celle qui est considérée comme le témoin-clé dans cette enquête qui piétine depuis 33 ans.
Une détention « difficile pour elle »
Son avocat, Me Jean-Paul Teissonnière avait plaidé pour une remise en liberté sous contrôle judiciaire, mesure dont avaient bénéficié les époux Jacob le 20 juin. « Le problème qui n’a pas pu être surmonté, c’est la question de l’hébergement », a souligné Me Teissonnière devant la presse, au sortir de l’audience. « Notre objectif dans les semaines qui viennent, le plus rapidement possible, c’est de trouver une proposition qui convienne à la cour et nous ferons à ce moment-là une nouvelle demande de remise en liberté. »
Il a également évoqué des conditions de détention « difficiles. […] Dans ce genre d’affaire, les réactions des codétenues peuvent être sauvages », a-t-il estimé. « Si sa détention devait durer trop longtemps, je pense que Murielle serait en danger. »
L’audience s’est terminée vers midi. Murielle Bolle, témoin clé de l’affaire Grégory en 1984 et désormais suspectée d’enlèvement, y était arrivée vers 8h20 à bord d’un fourgon, dissimulée du regard de la presse.
Cette femme de 48 ans, qui en avait 15 au moment du drame, a été mise en examen et écrouée à titre conservatoire jeudi dernier. En cause, son témoignage de l’époque dans lequel elle accusait son beau-frère Bernard Laroche du rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne. Avant de se rétracter brusquement, un revirement de nouveau au cœur des soupçons.