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Des posters partout en ville contre l’extrême droite : «On veut réveiller les gens»


Les posters seront diffusés une semaine avant les élections européennes dans les lieux publics de Luxembourg. (Photo : dr)

Le groupe The Future is now, composé de 14 designers graphiques du Luxembourg, veut secouer les consciences. Ils ont créé des posters anti-extrême droite qu’ils comptent afficher partout, et pour ça, ils ont lancé une cagnotte en ligne qui cartonne.

Alors que le 9 juin, les Européens seront appelés aux urnes pour choisir leurs nouveaux députés, la montée du populisme et du nationalisme d’extrême droite prend de l’ampleur au quatre coins du Vieux Continent.

Face à ce constat, quatre amis issus de l’industrie créative luxembourgeoise refusent de rester les bras croisés : «On s’est dit qu’on devait agir avec nos propres armes», confie Irina Moons, illustratrice et graphiste. «On veut réveiller les gens.»

Piège à souris et barbelés

En quelques jours, ils activent leur réseau. Photographes, illustrateurs et graphistes sont invités à concevoir une œuvre originale destinée à être placardée dans les rues une semaine avant le scrutin européen. Ainsi, 14 posters en noir et blanc, portant des messages très forts, ont été créés.

Sur celui de Patrick Hallé, on peut voir un piège à souris accompagné d’un billet qui dit «Simple answers to complex issues». «Les partis réactionnaires proposent des solutions simplistes à des luttes complexes et souvent aux dépens des autres», souligne ainsi le communiqué de The Future is now.

Laurent Schmit, lui, a choisi de mettre en scène un grillage surplombés du cercle étoilé, symbole de l’Europe, qui forment des barbelés.

Sous le crayon de Rémi Gammaitoni, c’est un poing qui se lève, serrant deux serpents, avec l’inscription «Stop Racism». Isabelle Mattern, elle, montre le vol d’une colombe blanche, les lettres du mot «Vote» apparaissant au premier plan.

Une campagne imprimée et digitale

Le choix de faire imprimer des affiches découle de la volonté du groupe de «remplacer les messages publicitaires qu’on voit partout» avec leurs propres posters dans des lieux publics et fréquentés de la capitale.

Vu leur contenu, le risque de les voir arrachés en quelques heures — ce qui arrive systématiquement aux messages féministes des colleuses — fait partie du jeu : «Oui, il y a de fortes chances que ça arrive, mais on espère quand même être vus», souffle Irina Moons.

«Si c’est le cas, ça en dira beaucoup sur l’état de notre société. Ça ne fera que valider nos messages, et le buzz digital restera, lui», poursuit-elle.

La cagnotte ne cesse de grimper

En effet, toutes les œuvres sont publiées sur le compte Instagram du groupe The Future is now. Vous pouvez soutenir leur action en faisant augmenter leur cagnotte en ligne et en recevant une affiche en retour.

En à peine deux jours, ce vendredi vers 17 heures, le montant atteignait déjà 2 790 euros sur les 3 800 nécessaires pour financer l’opération de collage.

«On est super contents! Si jamais la somme dépasse nos besoins, nous rétribuerons les artistes qui ont tous travaillé bénévolement, ou ferons une donation», précise Irina Moons.

Quant à savoir si le groupe poursuivra ses activités, toutes les options sont sur la table pour le moment.