Il arrive très souvent que des pétitions qui évoquent des sujets graves et sérieux terminent avec quelques dizaines de signatures seulement. Petit florilège de celles clôturées jeudi soir.
Le gouvernement n’a pas l’intention de rétablir le service militaire obligatoire. La ministre de la Défense, Yuriko Backes, l’a encore répété le mois dernier pour mettre fin aux spéculations. Personne n’y a vraiment cru, au regard du maigre succès de la pétition qui s’est clôturé jeudi. Elle s’opposait au service obligatoire, le pétitionnaire estimant que «chaque citoyen doit avoir le droit et le choix de servir ou non».
Dans la catégorie «flops» des pétitions closes depuis hier soir, c’est celle qui s’en sort le mieux avec 1 719 signatures, soit 38 % de l’objectif. Le sujet a davantage mobilisé que la fin des devoirs à domicile. Si les jeunes ne sont pas envoyés sous les drapeaux, ils peuvent se retrouver au tableau. Une autre pétition demande l’abolition des devoirs à domicile obligatoire.
Pourquoi ? Pour que les jeunes puissent «lâcher prise et vivre leurs passions après l’école et non penser aux devoirs à faire pour le lendemain», selon la motivation de l’auteur. Il juge que c’est à l’enseignement d’adapter les cours ou le programme à suivre «afin que l’école reste à l’école». Cela vaut pour l’école fondamentale et pour les lycées. La pétition n’a récolté que 295 signatures.
Le mobbing et le cybermobbing ne mobilisent pas
Toujours pour les enfants, cette pétition qui voulait sensibiliser sur les dangers des images générées par l’intelligence artificielle. L’auteur plaidait en faveur d’un logo officiel qui signalerait des vidéos et images non réelles dans le but de protéger «surtout les enfants» face à «un flot inquiétant de telles publications, notamment sur les réseaux sociaux».
Encore un sujet qui n’a pas fait beaucoup réagir, au vu des 57 signatures que la pétition a rassemblées avant sa clôture jeudi. Le succès n’était pas non plus au rendez-vous pour traiter de la lutte contre le mobbing et le cybermobbing dans les écoles. Même si ces formes de harcèlement «ont des conséquences graves sur le bien-être mental et physique des élèves, nuisant à leur réussite scolaire et à leur développement personnel», le public ne semble pas y être sensible ou estime que le problème est déjà bien géré.
Avec 345 signatures seulement, la pétition qui présentait des propositions concrètes comme la mise en place d’équipes spécialisées dans les écoles ou des programmes de rééducation pour les harceleurs n’a pas convaincu.
Autre raté, cette pétition qui demandait la possibilité d’inscrire des enfants dans les crèches publiques, maisons relais et écoles situées dans la commune de travail des parents au Luxembourg. Dans la liste des motivations figure une meilleure prise en charge des enfants en cas d’urgence, et l’allègement des pressions exercées sur les familles dont les horaires de travail sont incompatibles avec les heures de fermeture des structures d’accueil actuelles. La pétition n’a recueilli que 43 signatures.
Le spray au poivre…
Pour sortir des sujets consacrés à la jeunesse et la petite enfance, cette pétition, clôturée jeudi également, plaidant pour légaliser la possession et l’utilisation d’un spray au poivre, «en cas d’urgence». Parce que, selon l’auteur, «dans le contexte actuel d’une augmentation significative de la criminalité, il devient impératif de permettre à tous les citoyens, sans distinction de genre, de se protéger efficacement face aux menaces croissantes». La pétition totalise 133 signatures.
La seule qui a réussi à déclencher un débat après avoir récolté plus de 5 000 signatures dans les délais est celle introduite par l’association La voix des survivant(e)s pour lutter plus efficacement contre les violences sexuelles, sexistes, physiques, psychologiques afin de mettre fin à l’impunité ressentie par les victimes.