Partout dans le monde, l’étau se resserre autour des droits humains et de leurs défenseurs. Cinq ONG ont dévoilé une exposition pour soutenir ces hommes et ces femmes engagés pour une société plus juste.
Je m’inquiète pour la sécurité de ma famille restée au Tibet», «J’ai été mariée à l’âge de quatre ans (…), j’ai travaillé dur pour que d’autres filles ne soient pas mariées si tôt et n’aient pas honte de s’éduquer», «La violation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens est la principale cause qui m’a poussée à m’engager», «Les fertilisants importés ont tué nos sols et notre santé; c’est pourquoi nous ne voulons dépendre que de nos semences paysannes et pas de semences venues de l’extérieur», «Nous résistons pacifiquement contre une carrière, en activité alors que son permis est expiré depuis plusieurs années. Elle cause un assèchement des sources et des affaissements de terrain qui ruinent nos maisons»… Voilà quelques-uns des témoignages et des combats menés par des défenseurs des droits humains originaires du Tibet, du Népal, de Palestine, d’Afrique de l’Ouest ou encore du Guatemala, exposés jusqu’à mi-janvier à l’abbaye de Neumünster.
Alertées par le rétrécissement de l’espace civique dans les pays où elles appuient des partenaires locaux, cinq ONG luxembourgeoises – Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal (AEIN), les Amis du Tibet, le Comité pour une paix juste au Proche-Orient (CPJPO), Frères des hommes et SOS Faim – ont décidé d’unir leurs forces pour mettre sur pied une exposition destinée à sensibiliser le public sur l’importance de la défense des droits humains et la protection des défenseurs, en amplifiant la voix de ceux qu’on tente, par tous les moyens parfois, de faire taire.
Harcèlement en ligne
Arrestations ou détentions, poursuites judiciaires, attaques physiques, menaces de mort, harcèlement en ligne, pression financière, surveillance, voire assassinats… Ces hommes et ces femmes engagés, des citoyens lambdas pour la plupart, prennent des risques considérables pour une société plus juste, pour plus d’égalité et pour plus de dignité. «Une mission souvent périlleuse, mais essentielle pour le bien commun», rappellent les ONG.
Les luttes menées sont d’autant plus difficiles que les restrictions de circulation et les interdictions de manifester ou d’organiser des conférences sont monnaie courante. Dans certains pays, les réseaux sociaux sont également coupés, rendant la diffusion des alertes et de l’information quasiment impossible. À l’instar du Népal, signale Françoise Binsfeld (AIEN) : «Le gouvernement a décidé de bannir TikTok, du fait de la prolifération de fake news. D’autres réseaux pourraient être restreints également. Le problème, comme le soulignent nos partenaires sur place, c’est que l’espace d’expression se trouve encore plus réduit.»
Il y a quasiment 25 ans, en 1999, les Nations unies ont adopté une déclaration reconnaissant le rôle des défenseurs des droits humains et leur ont même dédié une journée internationale, le 10 décembre. L’occasion de mettre à l’honneur ces personnes qui ont un jour décidé de faire respecter, envers et contre tout, les droits des femmes, des indigènes, des prisonniers, des réfugiés, le droit à la terre, à l’alimentation, les droits LGBTQI+, le droit de manifester…
Un engagement inspirant pour tous, y compris dans nos pays que l’on peut penser parfois – et à tort – protégés à jamais des dérives et toujours protecteurs de nos droits. «Les droits humains sont précieux. S’ils ne sont peut-être pas menacés comme dans les pays dans lesquels on travaille, on peut constater des tensions, par exemple par rapport aux droits des migrants», glisse Françoise Binsfeld. «Le droit de manifester n’est pas aussi libre qu’on le souhaiterait», abonde Nadège Zimmer (Frères des hommes), qui insiste : «Il faut protéger et défendre le droit à la liberté.»
L’exposition «Défenseurs des droits humains» est visible gratuitement jusqu’au 14 janvier 2024 à Neimënster. Elle effectuera ensuite une tournée à travers le Luxembourg. Les établissements scolaires, associations, communes, etc., qui souhaiteraient accueillir dans leurs locaux cette exposition peuvent contacter l’une des cinq associations organisatrices.
D’après l’organisation irlandaise de défense des droits humains Front Line Defenders, au moins 401 défenseurs ont été tués dans 26 pays en 2022. Un chiffre en constante augmentation. En 2021, Front Line Defenders avait recensé 358 tués dans 35 pays. Plus de 80 % des homicides ont eu lieu dans cinq pays : la Colombie, l’Ukraine, le Mexique, le Brésil et le Honduras. À elle seule, la Colombie représente 46 % du total, avec au moins 186 homicides documentés et vérifiés.
e suis du Niger en Afrique de l’ouest .
Je suis membre dune Association qui lutte contre l’esclavage au Niger.
Je cherche des partenaires personnes physiques ou morales .