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Des observateurs de plus pour le système scolaire


Martine Hansen, du CSV, a estimé que la création de ces nouveaux postes ne servait à rien. (photo: le Quotidien)

Les députés de la majorité ont adopté le projet de loi concernant la création d’un observatoire national de la qualité scolaire. L’opposition estime que d’autres institutions remplissent déjà les mêmes missions.

La création de l’observatoire national de la qualité scolaire qu’ont approuvée les députés de la majorité la semaine dernière en séance plénière n’a pas séduit l’opposition qui y voit une énième institution en charge de missions similaires.

Même le député écolo (déi gréng) Claude Adam s’est interrogé sur sa pertinence avant d’apporter le soutien de sa fraction au projet de loi du ministre Claude Meisch.

Cet observatoire de la qualité scolaire «a un rôle d’expertise et apporte une vision neutre sur l’état du système scolaire», soulignait le rapporteur Claude Lamberty (DP). L’observatoire analyse des études nationales et internationales «afin de faire des constats sur les différentes dimensions de la qualité scolaire pour enfin donner des avis sur l’organisation et le fonctionnement des écoles», indique le rapport de la commission.

Il doit surtout «contribuer à un débat serein et objectif sur la situation du système scolaire».

Il doit rédiger deux rapports, un rapport national sur le système scolaire tous les trois ans et un rapport thématique sur un domaine prioritaire, présenté chaque année. Ces rapports seront ensuite rendus publics et communiqués au gouvernement et à la Chambre des députés. Le domaine prioritaire est arrêté chaque année sur proposition de l’observatoire, par le ministre.

L’opposition a du mal à y voir un plus par rapport aux institutions existantes qui œuvrent dans le domaine du développement scolaire et elles sont déjà nombreuses. Martine Hansen, du CSV, a estimé que la création de ces nouveaux postes (huit observateurs au total) ne servait à rien puisque les missions qui sont dévolues à l’observatoire piétinent les platebandes du Script, du LuCs ou encore du Lucet pour ne citer que ces quelques exemples. «L’université fait déjà ce travail!», observait Martine Hansen à la tribune de la Chambre.

Un observatoire «superfétatoire»

Le Conseil d’État avait déjà regretté que les compétences de ce nouvel observatoire ne soient pas assez délimitées par rapport à celles d’autres structures qui sont également chargées d’analyser un ou plusieurs volets du système scolaire.

Le CSV n’a pas voté en faveur du projet, pas plus que la Gauche.

Le député David Wagner s’est même moqué des auteurs de ce projet de loi pour qui le système éducatif «doit aussi former des citoyens éclairés et responsables dans une société qui devient de plus en plus complexe, afin que les élèves accèdent à une meilleure qualification pour un marché de travail qui est plus exigeant que jamais…», cite-t-il. Et d’estimer qu’il ne s’agit pas, à ses yeux, de «critères neutres».

Pour lui, «cet observatoire est superfétatoire». L’ADR, aussi, a voté contre. Et le député Fernand Kartheiser s’est dit entièrement d’accord avec les critiques émises par le député Claude Adam des verts sans comprendre qu’il puisse après ça voter en faveur du texte.

Claude Adam avait également souligné la remarque de la Chambre des fonctionnaires dans son avis qui appelait «à ne pas trop bureaucratiser» l’éducation nationale.

  • Huit observateurs

Selon la nouvelle loi votée jeudi dernier, l’observatoire n’a pas comme mission d’interférer dans les actions des écoles, mais d’agir en dehors des débats politiques, afin de contribuer à un débat serein et objectif sur la situation du système scolaire luxembourgeois.

Il ne s’agit donc pas d’évaluer le travail individuel des enseignants mais d’analyser l’organisation et le fonctionnement des écoles, des lycées et des départements ministériels chargés de l’enseignement.

Par ailleurs, l’observatoire national de la qualité scolaire est composé de huit observateurs ayant tous une expérience dans l’éducation et ce à partir de la petite enfance. Ils peuvent visiter les établissements scolaires et les services en charge de l’Éducation nationale.

Au niveau des écoles, les appréciations de l’observatoire se fondent sur le cadre de référence de la qualité scolaire qui sera retravaillé dans un avenir proche.

Les constatations et recommandations élaborées par l’observatoire sont basées sur une observation planifiée et réfléchie sur le terrain ainsi que sur la réception d’informations et de données qui seront évaluées selon des critères scientifiques.

Geneviève Montaigu