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Des navettes sans chauffeur à Belval : les CFL passent à l’expérimentation


Les deux navettes vont circuler du lundi au vendredi, de 9 h à 14 h, à raison d’un passage par heure.

Les CFL inaugurent des navettes électriques autonomes circulant sur un trajet de 4 km pour tester la mobilité de demain.

À Belval, la mobilité prend une nouvelle forme. Avenue des Hauts-Fourneaux, les CFL ont inauguré un service inédit : des navettes autonomes électriques. «C’est un service supplémentaire qui vient enrichir la chaîne de mobilité existante», souligne Marc Wengler, le directeur général des CFL.

Une phase expérimentale a été mise en place depuis le 11 août à Belval. Depuis cette date, les deux navettes ont déjà parcouru plus de 5 000 kilomètres en conditions réelles. Désormais, elles circuleront du lundi au vendredi, de 9 h à 14 h, à raison d’un passage par heure.

Pouvant rouler jusqu’à 25 km/h, les navettes parcourent un itinéraire d’environ 4 kilomètres et desservent quatre arrêts : le Kannercampus/CIPA, le Lycée Bel-Val, l’Avenue du Rock’n’Roll (avec son P+R) et l’Université. Le choix de ces arrêts vise à répondre aux besoins de différents publics, allant des étudiants aux résidents du CIPA.

Chaque bus propose huit places assises et est adapté aux personnes à mobilité réduite. «Nous voulions un lieu qui se prête à ce type d’innovation. Belval rassemble une diversité d’usagers et offre une bonne base pour tester un service de mobilité autonome», explique Marc Wengler.

Pour les CFL, ce projet s’inscrit dans une vision plus large. «L’innovation est l’une de nos cinq priorités. Elle n’est pas une fin en soi, mais un moyen de se développer. La mobilité autonome fera partie intégrante de l’offre de demain et nous devons nous y préparer», insiste le directeur général.

Cette ambition se traduit déjà par l’ajout de ce service à ceux existants : bus, parkings, car sharing et vélos. Mais ces véhicules présentent une technologie de pointe. Fabriqués par une usine d’origine néo-zélandaise, appelée HMI Technologies, ils sont équipés de quatre capteurs LIDAR (pour Laser Imaging Detection and Ranging) assurant une vision à 360 degrés, complétés par des capteurs à ultrasons, pour détecter et éviter les obstacles. Pour acquérir une de ces navettes, le montant à débourser est de 300 000 euros l’unité.

La mobilité intelligente, un secteur stratégique

«La sécurité est notre priorité», martèle la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes. «Avec une intelligence artificielle bien gérée, je pense qu’on peut réduire les accidents et améliorer la sécurité routière.»

Elle confie avoir déjà testé plusieurs types de véhicules complètement autonomes et en être sortie convaincue. «Nous devons progresser et anticiper ces technologies. Le gouvernement veut se placer comme leader en matière de mobilité intelligente.»

Belval devient donc un laboratoire grandeur nature destiné à tester l’intégration de la mobilité autonome dans le quotidien des usagers. Pour l’instant, l’offre est volontairement limitée, mais elle pourra évoluer en fonction de la demande.

Les CFL comptent tirer des enseignements de cette première phase afin de calibrer de futurs projets. «Nous sommes encore dans une phase scientifique. C’est notre première expérience, mais certainement pas la dernière», conclut le directeur Marc Wengler.

Des navettes (pas totalement) autonomes

Parler de ces navettes comme «autonomes» nécessite une nuance. Un opérateur de sécurité ou «safety driver» est obligatoirement présent à bord, conformément à la législation luxembourgeoise.

Formés spécialement par les CFL, ces 15 accompagnateurs peuvent reprendre le contrôle en cas d’urgence. Ce garde-fou est nécessaire, surtout en cette phase de test, mais il rappelle que l’autonomie n’est pas encore totale. La ministre Backes assure toutefois travailler «actuellement à la mise en place d’un nouveau cadre juridique».