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Des méthodes sales pour purifier l’eau


Le traitement des eaux usées nécessite beaucoup d'énergie et pollue l'atmosphère. (illustration Isabella Finzi)

Les stations d’épuration dégagent des gaz à effet de serre et le traitement des eaux usées est extrêmement énergivore. Au gouvernement d’essayer de limiter les dégâts sur le climat.

Le méthane et l’azote sont 25 et 300 fois plus dangereux que le dioxyde de carbone. Ces deux gaz sont rejetés par les stations d’épuration des eaux usées. Le député DP Max Hahn s’interroge à ce sujet et suggère que de l’électricité peut être produite à partir de ces deux gaz. Il cite aussi un passage de l’accord de coalition qui stipule que«les stations d’épuration et de potabilisation de l’eau produiront de l’énergie renouvelable».

Une aubaine. La ministre de l’Environnement, du Climat et du Réchauffement climatique, Carole Dieschbourg, confirme que l’efficience énergétique des stations d’épuration est prise en compte depuis longtemps lors de la construction des stations, de même que les récupérations de gaz, de chaleur et d’énergie. Douze stations produisent déjà actuellement de l’énergie en se servant de ces gaz.

«Avec l’introduction d’une quatrième étape de traitement visant à réduire les émissions de micropolluants, la consommation énergétique pour le traitement des eaux usées croîtra davantage et les efforts visant à augmenter l’efficience énergétique de tous les procédés resteront une priorité», ajoute-t-elle. Ainsi les nouvelles stations d’épuration qui ne le sont pas encore vont être équipées d’installations de traitement de boues et de récupération de gaz.

Jusqu’à présent, aucune station d’épuration ne collecte directement les gaz à effet de serre émis par les bassins de traitement des eaux usées. Certaines stations possèderaient des installations de capture des gaz issus de la digestion des boues d’épuration avant leur transport dans les filières appropriées. Soit neuf stations et trois en construction.

Au Luxembourg, des procédés «aérobies» – des boues activées ou de la biofiltration – sont principalement (à 97%) utilisés, ce qui a pour effet de limiter les émissions de méthane, selon la ministre. En ce qui concerne l’azote, «en 2017, les émissions sont en baisse de 24,5% par rapport à 1990 grâce à la réduction du nombre de ménages ayant une fosse septique et à l’augmentation des ménages raccordés à une station d’épuration à dénitrification». Il s’agit de l’étape suivant la nitrification. Les nitrates et les nitrites sont transformés en azote. L’azote gazeux s’échappe de l’eau dans l’air.

Sophie Kieffer