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Des lycéens luxembourgeois dans la peau de députés européens


Dans le cadre de l’Europa Experience, des groupes d’étudiants ou de lycéens peuvent participer à un jeu de rôle immersif.

Des élèves du lycée Aline Mayrisch de Luxembourg se sont glissés, durant deux heures, dans la peau d’un député européen.

Il est 10 h au Parlement européen de Luxembourg. Dans quelques minutes, des lycéens vont se prêter à une simulation bien particulière, celle d’endosser le rôle d’un député européen. Pour ces jeunes qui confient tous avoir un attachement à l’Union européenne, l’expérience s’annonce enrichissante. Après une brève introduction sur l’histoire de l’UE et du fonctionnement de ses institutions, le jeu de rôle peut commencer.

Armé d’un téléphone portable prêté pour l’occasion, le groupe se rend dans le faux hémicycle pour rencontrer virtuellement le président du Parlement. Mais avant qu’il prononce son discours, les lycéens doivent s’asseoir devant un symbole affiché sur leur smartphone.

Ce symbole, c’est en réalité le parti politique qu’ils devront représenter. Dans cet hémicycle virtuel, toutes les mouvances politiques sont représentées. À droite, les députés du groupe Tradition, les plus nombreux au Parlement, et à gauche, les élus du parti Liberté et ceux du groupe Écologie.

«Aucun groupe politique ne dispose d’une majorité absolue à lui tout seul. En revanche, il en faut une pour modifier les propositions qui seront soumises par la Commission européenne», explique le président fictionnel du jeu.

Le message passé, c’est au tour du commissaire à l’Environnement et de celui en charge de la Justice de présenter leurs propositions de directives pour lesquelles les lycéens députés devront délibérer. La première qui devra être étudiée porte sur la solidarité hydrique. «Il y a quatre ans, la décision de construire un aqueduc transeuropéen a permis un meilleur partage et un meilleur accès à l’eau, et ce, malgré la baisse des réserves. Mais ce n’est pas suffisant.

Nous voulons aujourd’hui construire un nouveau système de distribution et trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en eau et des moyens permettant de l’économiser», indique la commissaire européenne virtuelle. Place maintenant à la présentation du commissaire européen à la Justice.

Devant les députés lycéens, il propose une directive sur l’implantation de micropuces dans le but de localiser et d’identifier des personnes disparues. «C’est un immense potentiel dans les domaines de la sécurité ou de la santé publique (…). Évidemment, tout cela sera mis en place en conservant les droits et les libertés individuels», argumente-t-il.

Trouver des compromis

La troisième étape peut commencer. Là, tous les députés lycéens se retrouvent entre partis politiques. Nous suivons Alessia du groupe Solidarité. Avec ses camarades, elle doit discuter des propositions de la Commission. Ces changements qu’ils doivent soumettre, c’est ce que l’on appelle les amendements.

Pour être efficaces, ils se répartissent en deux groupes, l’un étudiera la directive sur l’écologie et l’autre celle sur la justice. Et pour chacun, un porte-parole a été nommé. «Dans ces commissions, vous rencontrerez d’autres députés et vous tenterez de les persuader de modifier les propositions avec vos idées», explique la cheffe fictive du parti. «On va bien regarder le programme des autres groupes pour trouver de bons arguments», lance une élève.

Les téléphones sonnent. Chaque lycéen député doit se rendre devant des bornes interactives. Là, ils doivent dialoguer avec des experts, des lobbyistes et des citoyens européens. Dans la langue de leur pays, tous avancent leurs arguments et opinions en mettant en évidence leur accord ou leur opposition face à cette directive.

En tant que porte-parole, Alessia doit aussi répondre aux mails ou aux coups de téléphone. Ces tâches à peine réalisées, elle doit se rendre impérativement dans une salle de réunion avec les porte-parole des autres partis. Devant les pupitres, les débuts sont hésitants pour les lycéens, mais quelques-uns réussissent à exprimer leurs opinions.

L’heure du vote au Parlement approche. En attendant, les partis se réunissent à nouveau pour discuter des derniers arguments à mettre en avant lors de la dernière réunion de commission entre les différents partis. Un moment crucial où ils devront trouver un compromis et une majorité. Après quelques minutes de négociation, l’accord entre les partis n’est pas scellé.

C’est désormais l’heure du vote. Tous les élèves se réunissent dans l’hémicycle. Les porte-parole doivent convaincre chaque parti. «Votez pour nous, on est vraiment là pour la solidarité», scande un lycéen. Les résultats sont annoncés.

La directive sur la solidarité hydrique est adoptée par l’immense majorité, contrairement à celle sur l’identification des personnes, refusée d’une courte tête. Mais le travail des députés lycéens ne s’arrête pas là. Ils vont devoir à nouveau débattre sur les amendements et propositions du Conseil européen. À moins qu’un événement soudain ne vienne tout perturber…

Depuis son lancement début mai, l’Europa Experience accueille près de 100 visiteurs par jour.

L’UE en mode interactif

Depuis début mai, le Parlement européen de Luxembourg a mis en place dans le bâtiment Adenauer l’exposition interactive Europa Experience. Les visiteurs peuvent y retrouver l’histoire et le fonctionnement des différentes institutions de l’Union européenne, mais aussi les liens entre le Luxembourg et l’UE.

Un cinéma à 360 degrés permet également une plongée dans les moments phares de l’UE, et ce, dans plus d’une vingtaine de langues. Encore en phase de test, une immersion en réalité virtuelle sera bientôt disponible.

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