L’administration de l’Environnement et la direction de la Santé se sont penchées sur les liquides vendus pour les cigarettes électroniques. Elles ont eu de mauvaises surprises.
La cigarette électronique concurrence aujourd’hui de plus en plus le tabac. Mais il y a des règles à respecter quand on décide de commercialiser ou vendre ces produits. Tout récemment, l’administration de l’Environnement (AEV) a contrôlé 45 échantillons de cigarettes électroniques à usage unique et e-liquides. Ces produits ont été achetés dans 11 points de vente, prioritairement des boutiques de vape spécialisées, mais aussi des stations d’essence et des magasins de tabac.
Les contrôles ont porté majoritairement sur l’étiquetage et l’emballage. L’AEV a vérifié si l’emballage présentait la sécurité pour les enfants nécessaire ainsi que l’avertissement tactile obligatoire*. En ce qui concerne ces deux éléments, aucune non-conformité n’a été détectée, mais l’étiquetage était insuffisant pour 27 produits.
Par contre, 20 échantillons ont montré des non-conformités par rapport à la législation, comme des absences de pictogrammes, de mentions d’avertissement, de mentions de danger. De plus, certaines étiquettes n’étaient pas rédigées en langue nationale (français ou allemand).
Ces produits ont été interdits à la vente, précise le communiqué de presse des services de l’État. Pour sept produits, le marquage des emballages n’était pas satisfaisant et une lettre d’information sera envoyée aux opérateurs économiques afin d’inciter des mesures correctives volontaires.
Près de 17 % des résidents sont des e-fumeurs
Mais l’AEV n’était pas la seule à vérifier la bonne conformité de ces produits si particuliers. La direction de la Santé l’a assistée pour vérifier si les produits avaient été notifiés au Luxembourg selon la loi tabac. 39 des 45 produits contrôlés n’avaient pas été notifiés et ne peuvent donc pas être vendus sur le marché luxembourgeois. La direction de la Santé adressera une lettre de rappel aux vendeurs contrevenants.
La liste des produits conformes et non conformes est disponible sur le portail du ministère de la Santé et de la Sécurité sociale. On ne peut pas vendre n’importe comment sur le sol grand-ducal… De plus, les 13 cigarettes électroniques à usage unique comprenant du liquide ont été analysées au niveau de leur composition chimique. Tous ces produits sont conformes aux restrictions.
L’administration de l’Environnement a profité de ce bilan pour rappeler au grand public que les cigarettes électroniques dites «jetables» sont des déchets… électroniques. Elles sont collectées par Ecotrel et ne doivent en aucun cas être jetées dans la poubelle noire ou dans la nature.
La consommation d’e-cigarettes augmente année après année au Grand-Duché. En 2022, 13 % des résidents en fumaient, contre 17 % en 2023, selon un bilan dressé par la Fondation Cancer. Parmi ces consommateurs, 43 % déclarent avoir commencé pour tenter de diminuer leur consommation de tabac classique et 29 % considèrent que la cigarette électronique est moins nocive. Cela reste à voir pour la Fondation Cancer.
«L’e-cigarette n’est pas moins dangereuse pour la santé. Il y a quand même de la nicotine dedans donc c’est un problème, car la nicotine rend addict. Et pour ce qui est du liquide qui se trouve à l’intérieur, on n’est pas sûr à 100 % de sa composition», avait estimé la directrice de la Fondation Cancer, Margot Heirendt, lors de la présentation de l’état des lieux du tabagisme dans le pays. Elle avait ajouté : «Ça n’existe pas depuis très longtemps sur le marché, nous n’avons donc pas encore d’études sur les risques. Mais il y a des médecins qui alertent déjà sur la dangerosité de ces produits.»
* Les tuiles tactiles d’avertissement ou les tuiles d’attention indiquent des dangers particuliers pour les aveugles ou les malvoyants.