Le Grand-Duché, champion des travailleurs frontaliers, a mis à l’honneur ces derniers à travers une conférence sur la libre circulation des travailleurs.
Le Grand-Duché est au cœur de la Grande Région, surtout d’un point de vue économique : le pays attire chaque jour des dizaines de milliers de personnes qui passent la frontière, vont travailler et font le chemin en sens inverse le soir venu. Un chassé-croisé quotidien qui provoque son lot de problèmes en termes d’infrastructures routières notamment, mais dans le contexte de l’anniversaire du traité de Rome de ce week-end, les festivités ont mis l’accent sur la mobilité des travailleurs et ses bienfaits.
Globalement, pas moins de 219 000 frontaliers exercent chaque jour leur droit à la mobilité au sein des territoires frontaliers de la Grande Région (Wallonie/Grand-Duché de Luxembourg/Lorraine/Sarre/Rhénanie-Palatinat/Communauté germanophone de Belgique). Elle est de ce point de vue la première région frontalière d’Europe.
Les partenaires sociaux regroupés
Pour faire face aux besoins croissants d’information et de conseil des frontaliers et des candidats à un travail frontalier, les services publics de l’emploi, les autorités politiques et les partenaires sociaux se sont regroupés dès 1995 au sein de réseaux transfrontaliers. Ces 21 partenaires se sont regroupés en 2015 sous l’appellation «Eures-transfrontalier Grande Région».
Il dispose d’un réseau de 32 conseillers informant, sur le terrain ou via le livechat du site internet, les entreprises et les frontaliers sur les conditions de vie et de travail (protection sociale, fiscalité, droit du travail). Ils peuvent également accompagner les demandeurs d’emploi jusqu’à des coachings (image de soi, gestion du stress, expression orale dans une langue étrangère, simulation d’entretien d’embauche, etc.).
Chacun des partenaires contribue, avec le soutien financier de la Commission européenne, aux activités pour favoriser et faciliter la libre circulation des travailleurs : diagnostic des besoins de main-d’œuvre assuré par les organisations patronales et les services publics de l’emploi, mise à disposition d’un riche fonds documentaire, ateliers d’informations au bénéfice des personnes en recherche d’emploi et des entreprises, bourses à l’emploi transfrontalières (par exemple : forum de Sarrebruck où 100 entreprises étaient présentes et 7 000 visiteurs attendus), de nombreuses activités au bénéfice du public «jeune» pour favoriser la mobilité transfrontalière…
Pour Alexandre Villiere, responsable recrutement pour Sodexo Luxembourg, « puisque nos recrutements sont de nature frontaliers de par leur volumétrie et nos implantations géographiques au Grand-Duché, l’appui des conseillers Eures est une véritable plus-value pour toucher le plus grand nombre de candidats possibles sans s’arrêter à leur CV, et cela au-delà des frontières ».
François Zemljak, en recherche d’emploi, bénéficie actuellement d’un accompagnement par un conseiller Eures : « Grâce à l’atelier coaching Eures auquel je participe, avec des modules sur l’expression corporelle et des préparations à l’entretien d’embauche dans la langue du pays voisin, et l’expérience partagée avec les autres personnes accompagnées, je reprends confiance en moi et cela est très important dans le cadre de ma recherche d’emploi. »
Audrey Somnard