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Des eaux luxembourgeoises contaminées par un produit chimique


Les eaux luxembourgeoises contaminées par un produit chimique. (Photo archives Editpress/Sandra Schmit)

Les eaux européennes sont massivement contaminées par un produit chimique très persistant, l’acide trifluoroacétique (TFA), selon des associations, qui dénoncent « la plus grande contamination connue de l’eau à l’échelle européenne par un produit chimique fabriqué par l’homme ».

Le Réseau européen d’action sur les pesticides (PAN Europe) et ses membres, dont Générations Futures en France, ont analysé 23 échantillons d’eau de surface et six échantillons d’eau souterraine provenant de dix pays de l’UE à la recherche de ce produit. Il est issu de la dégradation de PFAS, surnommés « polluants éternels », mais sert aussi de produit de départ pour la production de certains d’entre eux.

Résultat : « l’ampleur de la contamination est alarmante et appelle une action décisive », écrivent les associations dans un rapport publié lundi.

Ces TFA peuvent être issus de la dégradation de pesticides PFAS, utilisés en agriculture pour leur stabilité, mais aussi de certains gaz réfrigérants ou de rejets de l’industrie de fabrication des PFAS, largement utilisées, par exemple pour le revêtement anti-adhésif des poêles, des mousses anti-incendie ou des cosmétiques.

L’analyse, menée par le Centre technologique de l’eau de Karlsruhe, met en évidence la présence de TFA « dans tous les échantillons d’eau », avec des concentrations allant de 370 nanogrammes par litre (ng/l) à 3.300 ng/l.

Elles sont importantes dans des cours d’eau comme l’Elbe en Allemagne, la Seine, l’Oise et la Somme en France ou la Mehaigne en Belgique.

Le Luxembourg concerné 

Comme d’autres pays européens, les eaux luxembourgeoises ont également analysé.

Selon le rapport, la concentration de TFA dépasse les 1 000 ng/l dans l’Alzette et plus de 900 ng/l pour l’ensemble des eaux souterraines du pays.

Pas encore de conclusion sur l’homme

« 79% des échantillons présentaient des niveaux de TFA supérieurs à la limite de 500 ng/l proposée par la directive européenne sur l’eau potable pour l’ensemble des PFAS », note le rapport.

Toutefois, le TFA n’est pas spécifiquement réglementé actuellement : il est classé comme « non pertinent » par les autorités européennes et échappe donc au seuil (100 ng/litre) limite pour certains pesticides et produits issus de leur dégradation dans les eaux souterraines.

Un choix que regrettent les associations, pointant sa persistance dans l’environnement, l’impossibilité de s’en débarrasser avec les procédés de traitement de l’eau potable habituels et un « profil toxicologique (qui) laisse encore de nombreuses questions sans réponse ».

À cet égard, elles citent une étude ayant conclu à « des malformations oculaires » chez des lapins « ayant reçu du TFA », mais sans conclusion à ce stade sur l’homme.

« La pollution augmentera de jour en jour si des mesures décisives ne sont pas prises pour réduire les apports de TFA, en premier lieu par une interdiction rapide des pesticides PFAS et des gaz fluorés », pointe le rapport.

Un commentaire

  1. C’est pas possible! Chez nous, il n’y a jamais de problème!