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Des délais dans la prise en charge des douleurs chroniques


Au CHdn, deux à trois mois d’attente sont nécessaires pour obtenir un premier rendez-vous avec un médecin spécialisé contre la douleur. (photo archives LQ)

L’algologie, discipline médicale qui prend en charge les douleurs chroniques, ne compte que 15 médecins au Luxembourg.

«Le délai moyen d’attente pour un premier rendez-vous» peut être de 10 jours… comme de 10 mois. C’est ce qu’indique la ministre de la Santé, Martine Deprez, en réponse à une question de la députée Diane Adhem (DP) sur un sujet qui pourtant ne semble pas pouvoir attendre : la prise en charge de la douleur.

Au Luxembourg, cinq structures assurent le suivi des patients souffrant de douleurs chroniques depuis au moins trois mois et adressés par leur médecin. Le Centre hospitalier de Luxembourg, le plus ancien, abrite dans ses locaux le centre de traitement de la douleur et en assure la coordination. C’est en son sein qu’exercent 6 médecins algologues agréés sur les 15 que compte le pays. Revers de la médaille : le CHL affiche le délai moyen d’attente le plus long, entre 6 et 10 mois.

Pour obtenir un rendez-vous plus rapidement, mieux vaut aller consulter le CHEM et ses trois médecins algologues. Le temps d’attente est en moyenne de 10 jours. Quant au Rehazenter, qui propose des programmes spécialisés dans les syndromes douloureux diffus chroniques (tels que la fibromyalgie), les douleurs neuropathiques, pelvi-périnéales et dorsales chroniques, il affiche un délai moyen de deux mois. Peu ou prou le même laps de temps que pour obtenir une consultation au Centre hospitalier du Nord et aux Hôpitaux Robert-Schuman, entre deux et trois mois.

Douze actes remboursés

Des délais pouvant s’expliquer par le nombre constant des médecins – entre 13 et 15 – depuis 2020, alors que les consultations, elles, ont augmenté, passant d’environ 4 500 en 2020 à plus de 7 200 en 2024. Des chiffres qu’il faut toutefois prendre avec précaution puisque, comme l’explique Martine Deprez, «les cinq dernières années incluent la période de la pandémie de Covid-19, ce qui limite la représentativité des données en raison de l’impact que celle-ci a pu avoir sur l’accès aux soins et l’organisation des consultations».

Alors, de guerre lasse, les patients vont-ils se faire soigner à l’étranger? La ministre ne peut répondre à cette question, car  «la CNS n’est pas en mesure d’identifier les personnes protégées résidant au Luxembourg qui se rendent à l’étranger pour le traitement de leur douleur chronique». À noter que depuis le 1er septembre 2023, la Caisse nationale de santé rembourse 12 actes spécifiques d’algologie.