Le ministre de l’Éducation nationale, toujours aussi déterminé à réduire le temps d’écran des jeunes, a présenté un paquet d’activités analogiques pour renforcer les mesures d’interdiction du téléphone dans les écoles.
C’est un constat indéniable. Ces dernières années, la santé mentale des jeunes est en déclin. Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse le remarque aussi : «Nous avons constaté une certaine corrélation avec l’utilisation du smartphone», complète Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale.
Plus les jeunes utilisent leurs téléphones et passent de temps sur les réseaux sociaux, plus ils se sentiraient mal. «C’est un constat qui ne se limite pas à notre expérience. Ce sont les éducateurs, les enseignants et les jeunes eux-mêmes qui nous le disent. Des études scientifiques le documentent aussi.»
C’est dans ce contexte que le ministère lance, dans le cadre de la campagne Screen-Life-Balance, tout un paquet de mesures visant à réduire l’utilisation et l’accès aux écrans des enfants. Alors que l’interdiction complète du téléphone est effective depuis la rentrée scolaire 2024 à l’école fondamentale et les maisons relais et qu’une distanciation physique entre l’élève et son téléphone a été mise en place dans les collèges et lycées, c’est au tour d’un catalogue d’activités de faire son entrée en scène.
«Nous le voyons avec nos propres enfants : ça ne sert à rien d’interdire le téléphone si nous ne proposons rien à la place», note le ministre. Le paquet de mesures vise tout un tas d’âges et d’acteurs différents, et touche aussi bien l’éducation formelle que l’éducation non formelle.
Parmi les mesures phares, celle d’une troisième heure d’éducation physique de la 7e à la 5e au lycée. «C’est quelque chose qui concerne et qui va toucher tous les jeunes, parce qu’on constate qu’ils ne bougent pas assez. C’est pour ça qu’il faut intervenir au niveau du programme scolaire pour permettre à chaque jeune de bouger plus, de faire plus de sport», explique Claude Meisch.
Les horaires de cours des trois années concernées seront adaptés dès la rentrée 2025. En plus de cette troisième heure de sport supplémentaire, des activités sportives sur base de volontariat seront également proposées par les écoles et les lycées en dehors des horaires de classe.
«Donner la parole aux jeunes»
Toujours dans le but de promouvoir les activités physiques, le Service national de la jeunesse (SNJ) élargira son offre, aussi bien au quotidien que lors des colonies de vacances. Il mobilisera notamment les infrastructures sportives inutilisées durant les vacances scolaires pour y proposer tout un tas d’activités.
«Un premier projet phare sera développé au Geeseknäppchen à Luxembourg-Ville. Il est central, il est bien connecté avec les réseaux de la mobilité, du bus et du train», illustre le ministre. L’objectif étant d’élargir dans un second temps cette initiative aux régions sud et nord du pays.
Et, bien sûr, le sport n’est pas le seul domaine à être mis en avant. Les activités culturelles et créatives ne sont pas en reste non plus. Claude Meisch cite par exemple le projet Kulturama, lancé il y a deux-trois ans : «C’est une plateforme sur laquelle des artistes peuvent s’enregistrer pour proposer leur concept et leur intervention dans les salles de classe. Nous voulons à présent élargir ce concept pour les maisons relais.»
D’autres mesures sont la distribution d’une boîte pleine d’idées pour des activités en famille et la promotion de l’éducation non formelle en nature pour les plus petits, la création de ludothèques, un plus grand accès à la culture dans les maisons relais, des programmes pédagogiques et de l’éducation à l’usage des outils digitaux dans les maisons relais ou encore un cadre de référence pour les activités parascolaires et périscolaires pour les adolescents.
«En ce qui concerne les activités dans les différents espaces des écoles, il faut donner la parole aux jeunes eux-mêmes. Ce n’est pas au ministère, à la direction ou aux enseignants de choisir les matériaux à développer, mais aux jeunes de dire ce qui leur manque pour laisser leur smartphone de côté.»