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Derrière les murs du Palais grand-ducal


L’an passé, 6 400 visiteurs ont découvert l’intérieur du Palais. Cette année, le LCTO espère en accueillir davantage.

Jusqu’au 1er septembre, des visites guidées du Palais grand-ducal sont organisées par le LCTO. Une façon unique de découvrir l’histoire du Luxembourg.

«Je suis extrêmement heureux de vous retrouver. Faire découvrir ce lieu rempli d’histoire, c’est l’une des plus belles facettes de mon métier», lance Patrick Lamesch, sourire aux lèvres, au petit groupe rassemblé devant l’entrée du Luxembourg City Tourist Office (LCTO). Guide touristique pour l’organisme, il mène les visites du Palais grand-ducal depuis une dizaine d’années.

Comme pour la majorité de la population, l’été est le temps du repos pour le Grand-Duc et la Grande-Duchesse. Le Palais, qui fait office de lieu de travail pour la famille, se vide alors, permettant à plusieurs milliers de visiteurs d’y entrer afin de découvrir son architecture, ses œuvres d’art et son histoire. Une attraction qui plaît énormément aux Luxembourgeois, mais pas seulement.

 

«L’an dernier, le taux de fréquentation a été de 100 %. On reçoit des résidents, bien sûr, mais également des étrangers désireux de se connecter avec notre patrimoine. Pour les travailleurs frontaliers, c’est aussi une façon de s’intégrer», poursuit le guide aux cheveux grisonnants. Preuve de cette réussite, le LCTO a augmenté le nombre de visites journalières, passant à dix du lundi au samedi. Le dimanche, le guide en assure sept. Une charge de travail accrue, qui n’est pas pour lui déplaire.

Ses propos sont coupés par la cathédrale Notre-Dame, qui sonne 13 h. Patrick Lamesch jette brièvement un dernier coup d’œil à sa montre, puis, d’un pas décidé, mène les participants au premier point de la visite.

Rappel historique

Au bout de quelques pas, les 20 adultes et enfants qui composent le groupe marquent un premier arrêt devant la statue construite à l’effigie de Guillaume II d’Orange-Nassau. Le guide en profite pour effectuer un bref rappel historique. «Durant quatre siècles, le Luxembourg a été dirigé par les Espagnols, les Autrichiens et les Français. Le Congrès de Vienne en 1815, puis le traité de Londres en 1839 ont été décisifs pour l’indépendance de l’État.

«Pour son implication à ce sujet, nous pouvons aujourd’hui remercier cet ancien roi des Pays-Bas, qui a également été Grand-Duc.» Les explications précises de Patrick Lamesch semblent se suffire à elles-mêmes, à en juger par le silence des visiteurs. Il en sera de même tout au long de la visite.

Le groupe redémarre en direction du Palais. Impatients d’y entrer, les enfants devront néanmoins attendre quelques minutes supplémentaires. «Il est important d’admirer sa façade pour comprendre son histoire», fait remarquer le guide. À l’origine, en 1418, un hôtel de ville prend place sur le site. Partiellement détruit par un incendie en 1554, il sera reconstruit vingt ans plus tard. Au XIXe siècle, l’édifice change de dimension en devenant le lieu de résidence officiel du Grand-Duc Alphonse.

Ses façades offrent une diversité architecturale. L’une représente le style hispano-mauresque, tandis que celle de droite est plus «sobre», comme le constate le guide du jour, avant d’inviter les participants à entrer. L’entrée se fait non pas par la grande porte bleue, rue du Marché-aux-herbes, mais à l’arrière du bâtiment, rue du Rost, par une allée en pavés de bois. Celle-là même qu’empruntent le Grand-Duc et sa famille lorsqu’ils se rendent au palais. Patrick Lamesch en profite pour souligner que «si le drapeau luxembourgeois flotte au-dessus du Palais, cela signifie que le Grand-Duc est présent».

«Des véritables passionnés d’art»

La visite commence par la salle de la Balance, la plus grande des cent pièces du Palais. En ce moment, une exposition y est installée en hommage au Grand-Duc Jean, membre du Comité international olympique. Les vertigineux vitraux de la salle rappellent les différents règnes. Sur les murs, des fanions sont placardés, insistant sur le lien entre le Luxembourg et la maison de Nassau. Pourtant, l’intérêt du guide se porte sur des fauteuils, qui paraissent toutefois anecdotiques. «Ce sont sur ces fauteuils qu’ont été intronisés les différents Grand-Ducs devant le Parlement», explique-t-il.

Ce fauteuil a servi à la cérémonie d’assermentation du Grand-Duc Henri au Parlement.

La visite se poursuit en direction du premier étage, le seul accessible au public. La montée offre une vue splendide sur la majestueuse salle d’apparat du Palais, faite de nuances de beige et de blanc, ses dorures, ses lustres et les peintures imposantes des membres de la famille grand-ducale.

C’est l’occasion pour Patrick Lamesch de régaler le public de quelques anecdotes, comme celle du lien entre la Russie et le Luxembourg, en raison du premier mariage du Grand-Duc Adolphe avec la princesse Élisabeth Mikhaïlovna. Il explique également la présence de nombreux vases d’origine étrangère : «La plupart des Grands-Ducs sont de véritables passionnés d’art. C’était notamment le cas pour la Grande-Duchesse Charlotte.»

La salle à manger et le bureau d’Adolphe, lieux de discussions importantes, sont des étapes marquantes de la visite. Un couloir plein de mystère relie ces pièces au salon des Rois, antichambre ornée de vases russes.

En le traversant, Patrick Lamesch indique qu’il «existerait des pièces secrètes dont personne ne connaîtrait la destination». Le doute plane et l’imagination des participants s’envole. Ils sont néanmoins sortis de leurs pensées lors de l’arrivée dans la salle des fêtes, lieu des réceptions et des cérémonies d’abdication. C’est en ces murs que les cérémonies de mariage ont d’ailleurs été célébrées, pour la plupart. «Le Grand-Duc héritier Guillaume s’est marié à l’église (NDLR : la cathédrale), comme tous les citoyens. Cela a été très apprécié au Luxembourg», explique le guide.

L’aile de Bade, nouveauté 2024

La visite se termine dans l’aile de Bade, ouverte au public depuis cette année. Cette partie du Palais regroupe des appartements privés, proposés aux chefs d’État lors de leurs visites officielles. «Ce sont les seules personnes invitées à dormir au Palais», précise le guide.

Équipés d’une chambre, d’une salle de bains et d’un salon, les logements sont soigneusement décorés avec des meubles de style Louis XV et Empire. Aux murs, tableaux et sculptures illustrent le patrimoine luxembourgeois. Parmi les peintures, on retrouve les œuvres de la Grande-Duchesse Adélaïde, qui s’adonnait à cette activité.

La visite terminée, le guide invite les participants à redescendre au rez-de-chaussée, avec un certain regret de ne pouvoir faire découvrir le second étage. « J’adorerais y avoir accès et voir l’entièreté des autres pièces », évoque-t-il. En attendant, Patrick Lamesch continuera de partager les richesses des salles ouvertes au public jusqu’au 1er septembre. De nombreuses places sont encore disponibles, à l’achat au guichet du LCTO.

L’une des chambres proposées aux chefs d’État dans l’aile de Bade.