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Dépistage : évitez à vos enfants une maladie cardio-neurovasculaire


«Le problème avec l’hypercholestérolémie familiale, c’est qu’il n’y a pas de symptômes avant l’infarctus», a souligné le Dr Marianne Becker. 

Une campagne nationale de dépistage de l’hypercholestérolémie familiale chez les enfants de 18 mois va être lancée dès le 17 novembre.

C’est une campagne de dépistage qui concerne tous les enfants âgés de 18 mois que s’apprête à lancer le 17 novembre la direction de la Santé. Quelque 7 200 représentants légaux d’enfants résidents et environ 1 000 représentants légaux d’enfants non résidents vont recevoir un courrier leur permettant d’accéder à un examen gratuit pour détecter l’hypercholestérolémie familiale.

«Si l’on décompose ce mot, on observe qu’il signifie « trop de cholestérol dans le sang »», simplifie le docteur Marianne Becker, endocrinologue pédiatrique au CHL, qui rappelle dans la foulée que les enfants ne sont pas les seuls concernés par cette maladie. «Tout le monde peut avoir accès à cet examen après s’être fait prescrire un dépistage par son médecin traitant. Il suffit ensuite de se rendre dans un laboratoire.»

Une maladie discrète

Les personnes atteintes d’hypercholestérolémie familiale ont un taux trop élevé de cholestérol dans le sang depuis leur naissance. Discrète, cette maladie génétique et héréditaire ne montre aucun symptôme. Certaines formes sévères peuvent conduire, sans que l’on s’en aperçoive, au développement de maladies cardio-neurovasculaires et à des décès prématurés à l’âge adulte. Là où certaines maladies cardio-neurovasculaires prendraient des années à se développer pour finir par apparaître aux alentours de cinquante ans, «dans certains cas d’hypercholestérolémie familiale, le premier infarctus apparaît dès l’âge de dix ans», indique Marianne Becker. Mais la bonne nouvelle réside dans le fait que cette maladie se soigne et que les traitements ont fait leur preuve. «Plus elle est traitée tôt, mieux on la gère», ajoute l’endocrinologue pédiatrique.

Dans certains cas, le premier infarctus apparaît dès l’âge de dix ans

Malheureusement, 10 % seulement des personnes atteintes de cette maladie sont aujourd’hui diagnostiquées. C’est pourquoi la direction de la Santé lance dans quelques semaines sa campagne de dépistage. Un premier volet de cette dernière a été expérimenté au contact des élèves des écoles primaires de la capitale.

Au total, 1 860 tests ont été réalisés. Ils consistent en un simple test capillaire sans douleur, où est prélevée une goutte de sang au bout du doigt. À l’issue de cette campagne, six enfants ont été rappelés en raison de résultats montrant un taux de cholestérol trop élevé. Après de nouveaux tests, trois d’entre eux ont été diagnostiqués comme souffrant d’hypercholestérolémie familiale. «Comme cette maladie est héréditaire, si l’on détecte un cas, il est ensuite nécessaire de dépister les parents et la fratrie de l’enfant diagnostiqué positif. On peut de cette façon démarrer le traitement rapidement et diminuer grandement les risques de maladies cardio-neurovasculaires», souligne Marianne Becker.

Un résultat en quelques minutes

Dans la pratique, les familles résidant au Luxembourg vont recevoir un courrier nominatif les invitant à prendre rendez-vous dans l’une des maisons médicales du pays, celle du Val Fleuri à Luxembourg ou celle d’Esch-Belval. À noter que le nord du pays ne sera pas oublié puisqu’au cours de l’année 2026, le dépistage sera également réalisable à la maison médicale d’Ettelbruck. «Aussi, les familles ne résidant pas au Luxembourg pourront participer au dépistage, mais elles devront en faire la demande sur MyGuichet», indique Sandra-Lucile Lieser, coordinatrice au sein de la direction de la Santé.

Le rendez-vous devra être pris dans un délai de quatre mois via MyGuichet, ce qui offre la possibilité aux parents de faire le point (avant et/ou après le dépistage) avec le pédiatre de leur enfant à l’occasion du sixième examen médical préconisé entre 21 et 24 mois.

Dans les maisons médicales, les enfants subiront un test capillaire au bout du doigt. Dans les huit minutes qui suivront, les résultats seront communiqués à la famille à l’oral mais aussi par écrit afin de pouvoir transmettre certaines informations au médecin traitant. Un suivi et une orientation adaptés seront proposés suivant les résultats du test. Dans le cas où un enfant est diagnostiqué positif à hypercholestérolémie familiale, un dépistage des parents et de ses frères et sœurs du premier degré sera réalisé. «Mieux vaut prévenir que guérir», a martelé la ministre de la Santé, Martine Deprez.