Il y aura un léger mieux dans le remboursement des soins dentaires et des soins ophtalmologiques. Des petites avancées qui seront applicables dès le mois de janvier prochain. Mais pour les implants, les prothèses, les montures de lunettes ou les soins au laser, il faudra encore patienter.
Quand la situation financière de l’assurance maladie-maternité est saine, grâce en partie à une bonne conjoncture créatrice d’emplois, il faut songer à distribuer le surplus.
Les prévisions indiquaient que le plafond légal de 20 % du taux de la réserve global de l’assurance maladie-maternité allait être atteint. Cette réserve s’élevait à 405 millions d’euros en 2015, soit un taux de 16,4 % et elle devrait atteindre les 535 millions d’euros fin 2016. Les estimations indiquent pour cette même année un solde positif de 129 millions d’euros, ce qui représenterait un taux de 21 % de la réserve globale et, dès lors, des décisions s’imposent.
Plus rien ne s’opposait à une longue revendication de l’OGBL en faveur d’une amélioration de la prise en charge des traitements orthodontiques et ophtalmologiques. Mercredi, enfin, le comité quadripartite s’est mis d’accord et les partenaires sociaux n’ont pas rechigné à distribuer le trop-plein. Concernant les soins dentaires, un deuxième détartrage annuel sera pris en charge ainsi que les anesthésies lors d’obturations. Pour les soins ophtalmologiques, il est prévu un meilleur remboursement des verres organiques (teintés) et des lentilles de contact.
«Ces améliorations dans la prise en charge peuvent intervenir très vite à travers un changement des statuts de la Caisse nationale de santé», indique le ministre Romain Schneider. Les modifications sont déjà à l’étude et les nouvelles mesures de remboursement seront effectives dès le mois de janvier prochain. Pour autant, les syndicats ne vont pas lâcher la pression pour élargir le spectre de la prise en charge, aussi bien pour les soins des dents que pour ceux des yeux. «Les discussions se poursuivront en commission de la nomenclature en ce qui concerne les remboursements des implants et des prothèses dentaires ou les consultations pour les enfants de 4 à 6 ans», précise le ministre.
Pour les soins ophtalmologiques, les débats se focaliseront sur un meilleur remboursement des montures ou des opérations au laser, qui figurent parmi les pistes à explorer. Mais il y a encore un autre point qui devra faire l’objet d’une discussion. Il s’agit de la prise en charge de la médecine alternative. Mais pour l’heure, la quadripartite a déjà livré des résultats concrets.
Le tri aux urgences
L’autre thème qui a occupé les partenaires de la quadripartite n’a pas trouvé de solution toute prête. Il s’agit du très délicat problème des urgences. Si les uns estiment que des moyens financiers supplémentaires, donc du personnel en plus, règleraient l’engorgement des urgences, les autres, comme la Caisse nationale de santé (CNS), ne croient pas que les dotations de soins «soient le problème essentiel de cette thématique», estimant qu’elles sont suffisantes.
Le problème est surtout lié à l’organisation des urgences et au tri qui doit être instauré pour mieux diriger les patients. Le CNS propose ainsi la réalisation d’une étude exhaustive portant sur le fonctionnement des urgences des quatre centres hospitaliers qui ne connaissent pas les mêmes problèmes. Cet audit est d’importance pour la CNS.
La ministre Lydia Mutsch se basant sur un sondage réalisé auprès des patients estime pour sa part «qu’il n’y a pas de problèmes au niveau de la qualité de la prise en charge des patients, que ce soit dans les services d’urgence des hôpitaux ou dans les maisons médicales». Elle aussi évoque la nécessité de mieux trier les patients, sachant que près de 80 % des cas traités aux urgences peuvent être pris en charge en maisons médicales. Ces dernières sont d’ailleurs un succès mais demeurent encore trop méconnues. La ministre de la Santé estime qu’il faut en faire la promotion et, dans le même temps, «valoriser les urgences», selon elle.
Pour l’heure, la discussion reste ouverte. «Les mesures proposées par les différents groupes de travail seront analysées et discutées avec tous les concernés dans les mois à venir», indique encore Lydia Mutsch dont l’objectif «consiste à trouver un consensus avec tous les acteurs, afin de définir les bonnes mesures à mettre en œuvre».
Les pistes? En plus de l’uniformisation des critères de tri au sein des services d’urgence, on trouve la mise en place d’une plateforme électronique permettant aux patients de s’informer sur les plages horaires libres dans les cabinets des généralistes.
Geneviève Montaigu