Accueil | A la Une | Démission de Ben Polidori : «Il y avait des tensions entre lui et Sven Clement»

Démission de Ben Polidori : «Il y avait des tensions entre lui et Sven Clement»


En novembre dernier, une bonne entente était encore de mise entre Ben Polidori, Sven Clement et Marc Goergen (de g. à d.).  (photo archives LQ/Fabrizio Pizzolante)

Marc Goergen, député et coordinateur du Parti pirate, revient sur le départ fracassant de Ben Polidori, qui a annoncé lundi vouloir désormais siéger comme élu indépendant à la Chambre.

Les choses se sont emballées durant le week-end. «Ben Polidori m’a informé vouloir quitter le parti. Ce matin (lire hier), il a informé le personnel. Finalement, c’est moi qui ai prévenu Sven Clement, car Ben ne l’avait toujours pas fait», renseigne Marc Goergen, contacté lundi après-midi par nos soins.

La lettre de démission du néodéputé, élu en octobre dernier dans la circonscription Nord, est parvenue peu après 11 h 15 aux rédactions du pays. Détail piquant : moins d’une heure plus tard, les trois élus du Parti pirate étaient censés présenter leur bilan parlementaire. Finalement, Marc Goergen et Sven Clement se sont retrouvés seuls devant la presse, avec un seul sujet à l’ordre du jour : le départ fracassant de leur collègue, qui avait permis aux pirates de décrocher un troisième siège au scrutin d’octobre 2023.

«Après une longue période de réflexion et de nombreuses discussions, j’en suis venu à la conclusion que je ne pouvais plus poursuivre mon travail en tant que parlementaire au service des citoyens au sein de la sensibilité pirate», écrit Ben Polidori. Il invoque des raisons liées au fonctionnement et à la gestion du groupe parlementaire, mais aussi du parti en soi.

«Un environnement instable et conflictuel»

«Il y a eu des divergences concernant la gestion interne, comme la méthode de prise de décisions. Ces incohérences ont créé un environnement de travail instable et conflictuel au niveau décisionnel du parti, rendant difficile la réalisation de mon objectif principal : servir nos citoyens», développe le désormais ex-député pirate.

Marc Goergen, lui-même député et coordinateur du parti, confirme des divergences. «Il y a eu des tensions entre lui et Sven Clement», évoque-t-il. «Ben Polidori n’était plus d’accord sur la façon dont Sven Clement menait la sensibilité.» L’entente entre les deux élus n’aurait pas été au beau fixe. Sven Clement réfute la version de Ben Polidori. «En fin de compte, c’est un cumul de choses qui l’a poussé à prendre cette décision», reprend Marc Goergen.

«Après de récents événements, le parti avec ses décideurs a pris une direction qui ne reflète plus mes valeurs et ne correspond plus à mes convictions. La transparence et la démocratie participative sont des principes cardinaux pour moi et il me semble qu’aujourd’hui ils ne guident plus l’action de la sensibilité et de son parti», renchérit Ben Polidori dans sa lettre.

Selon toute vraisemblance, il fait allusion aux révélations de nos confrères du Wort sur un supposé mélange des genres. Par le biais d’une société privée de Sven Clement, le Parti pirate a été impliqué dans le développement d’une application de traduction pour le compte de l’Office national de l’accueil (ONA). Une enveloppe de 135 000 euros a été versée au parti. Des remboursements de deniers publics se trouvent désormais sur la table.

Au lieu de pouvoir apporter un éclairage dans cette affaire, le Parti pirate se voit désormais confronté à la perte d’un de ses trois sièges à la Chambre, ce qui risque aussi d’avoir un impact sur l’équipe qui travaille pour le compte du groupe parlementaire. Les fonds alloués par la Chambre à un parti sont liés au nombre d’élus qu’il y compte.

Ben Polidori annonce clairement vouloir «continuer à défendre les valeurs et les idées qui (lui) tiennent à cœur en tant que député», mais désormais sans étiquette politique. En attendant une intégration dans les rangs d’un autre parti? En tout état de cause, son départ représente un coup dur pour les pirates. «Il a décidé de partir, alors qu’il aurait pu, comme moi d’ailleurs, rester pour changer et clarifier les choses, mais aussi se donner une autre organisation en interne», déplore Marc Goergen.

Récupérer le siège est-il possible ? «On ne peut pas le forcer à le faire. Et, sincèrement, je ne vois pas pourquoi il le ferait», répond Marc Goergen, qui se retrouve désormais, comme entre 2018 et 2023, seul aux côtés de Sven Clement à la Chambre.

Un commentaire

  1. Il ne reste donc plus que 2 pirates a bord du bateau corsaire…lequel des 2 va jeter l autre par dessus bord avant d echouer le bateau sur un rocher?

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.