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Déluge de bulles au festival de BD de Contern


La bande dessinée est pour beaucoup une forme d’évasion du quotidien. (Photos : fabrizio pizzolante)

«Merci d’être venus et merci d’être restés !» Un violent orage a éclaté au-dessus du festival de BD de Contern hier. Pas de quoi crier au désespoir. L’humour permet de tout relativiser.

Tonnerre de Brest, un déluge s’est abattu sur le festival de BD de Contern hier après-midi! Nombreux ont dû être ceux qui, trempés, ont eu envie de lâcher des bordées d’insultes dignes du capitaine Haddock à l’intention de cette météo venue jouer les trouble-fêtes. Pour une fois pas liquéfiés par la chaleur dans le hall sportif, les auteurs se sont réjouis de voir s’y réfugier les festivaliers. À l’extérieur, les exposants remballaient leurs collections pour les protéger de la pluie.

Une centaine d’entre eux et 50 auteurs, dont une douzaine d’Italiens, ont participé à la 31e édition de ce rendez-vous bien rodé. Trolls et fées, chasseurs de fantômes ou d’albums, personnages échappés de leurs cases et visiteurs occupent chaque année tout un village pendant un week-end. La perspective que le ciel leur tombe sur la tête ne leur fait pas peur.

Les BD ne seront jamais aussi tarées que ceux qui aiment ça, disait Georges Wolinski.

À 15 h, le tonnerre grondait et des gouttes d’eau bien grasses se sont écrasées à verse sur le village dont les rues se sont transformées en torrents, menaçant la suite des activités, parmi lesquelles la parade. Les organisateurs trempés jusqu’à l’os couraient dans tous les sens pour sécuriser les tentes afin qu’elles ne s’envolent pas et ne blessent pas les visiteurs abrités en dessous. «Il faut prendre ce genre de situation avec humour», répond Jean-Claude Muller, le président du festival, des gouttes d’eau perlant du rebord de son chapeau de paille. «On est habitué à tout. La probabilité qu’il pleuve durant le festival est assez importante. C’est plus dangereux en début d’après-midi, car cela risque de décourager des visiteurs. Pour l’instant, nous n’avons pas l’intention d’annuler quoi que ce soit.»

Au sec sous une bâche, Lionel, un Gaumais, indique être tombé dans le neuvième art quand il était petit. Depuis il écume les festivals et les bourses aux livres à la recherche de belles prises. «Je viens ici presque chaque année. Mon but est de trouver des albums que je conserve dans ma collection ou que j’utilise comme monnaie d’échange», explique le quinquagénaire, «fan des classiques». Sylvie, sa compagne, rouspète un peu. «Tu parles! Il y a des albums et des romans graphiques partout dans la maison. Il n’en échange pas tant que ça et à la longue, ça devient un budget.» Mais quand on aime, on ne compte pas. «D’où l’idée des échanges et des albums d’occasion», rétorque Lionel.

Certains aiment tellement ça qu’ils n’ont pas envie d’attendre avant de se plonger dans un album.

Après la pluie, le beau temps

Houba, houba, hop! À quelques sauts de Marsupilami du couple se trouve Graffixity, la nouveauté de cette année. Une cité, repaire d’adolescents, dédiée aux jeux vidéo et aux musiques électroniques. «Nous essayons d’organiser des activités pour toutes les tranches d’âge. Nous n’avions rien pour les jeunes, alors nous avons créé un espace détente avec un DJ et des jeux vidéo anciens et actuels», note Jean-Claude Muller.

On est à des années-lumière du traditionnel trait de crayon précis qui se suffit à lui seul pour animer un récit. Mais puisque les renardes vont désormais dans l’espace grâce à Lucien Czuga, un des deux papas de Superjhemp, et à l’Agence spatiale luxembourgeoise (LSA) à la recherche d’un Luxonaute, pourquoi pas!

Les classiques de la BD belge ont toujours la cote auprès des lecteurs.

En parlant du héros national, il a troqué ses tartines au Kachkéis contre des biscuits au chocolat Fairtrade. Cela le rend-il plus fort grâce au magnésium? Ou comme Popeye sans ses épinards, le cousin de Superman a-t-il les biceps tout raplaplas et la moustache tombante? Le Luxembourg est-il en danger? Réponse de l’intéressé : «Je n’ai pas tiré un trait sur le fromage, même si j’aime beaucoup le chocolat. Ne dites surtout rien à Félicie, ma femme, elle me trouve déjà assez rondouillard comme ça.» L’homme derrière le mythe part d’un de ses rires francs : «Superjhemp aime la justice et l’équité, il était normal qu’il mange du chocolat équitable. Il s’est donc associé à Jos et Jean-Marie.»

Tout va bien! En cas de coup de mou, Contern concentrait jusqu’à hier soir un nombre suffisamment important de (super-) héros et héroïnes en tous genres pour lui prêter main-forte. Quand l’imagination et la fantaisie sont aux manettes, tout devient possible. Ou presque… Sauf arrêter la pluie, par Toutatis!

Heureusement, les véritables amateurs de bandes dessinées sont irréductibles. «Nous accueillons chaque année en moyenne 8 000 visiteurs. Nous avons presque battu notre record pour un samedi en accueillant près de 4 000 personnes. Ce matin, nous avons eu pas mal de monde et cet après-midi également.» Une heure plus tard, l’affluence avait repris à l’entrée et le soleil était lui aussi à nouveau de sortie. Tout est schtroumpf qui finit schtroumpf!

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