Avec onze passes décisives depuis le début de la saison, l’aîné des frères Sinani fait fort : Mondorf a en effet a priori moins d’atouts offensifs à faire valoir que bien d’autres concurrents.
Se replonger dans le classement des meilleurs passeurs de DN ces dix dernières années, c’est se retrouver confronté à une logique implacable : tous les lauréats sortent d’une grosse cylindrée. F91, Differdange, Fola, Jeunesse… Pour trouver trace d’un meilleur passeur qui sorte de l’ordinaire, il faut remonter à Mourad Boukellal, en 2006, avec Pétange.
Alors forcément, la prise de pouvoir dans ce classement, à huit journées de la fin, du Mondorfois Dejvid Sinani, interpelle. Avec onze passes, il devance désormais Sébastien Thill qui, avec des buteurs comme Françoise ou Karapetian, a un peu plus de matériel sous la main pour finir devant. D’autant que le Progrès a, lui, inscrit 50 buts, soit 21 de plus que Mondorf. Mais bon, voilà, Sinani, prêté par Differdange, réalise la saison de sa vie et 38% des buts inscrits par ses coéquipiers l’ont été sur l’un de ses coups de patte. Un état de grâce qu’il peut pousser jusqu’à fin mai ? «Il reste pas mal de matches à jouer quand même, tempère-t-il. Et les dernières saisons, j’étais toujours en dessous de cinq…»
A Differdange la saison prochaine ? « Pas forcément »
Effectivement. Son meilleur total jusque-là se montait à six passes en 2016. Alors qu’il a déjà fait aussi bien, fin mars, que les meilleurs passeurs de 2017 (Pokar), 2016 (Mélisse), 2014 (Bensi), 2013 (Bensi encore) et 2008 (Coquelet).
«C’est parce que j’ai plus de responsabilités à Mondorf que je n’en avais à Differdange. Et je tire les phases arrêtées aussi. On me donne du temps de jeu ET de la confiance. Théoriquement, si je jouais dans les mêmes conditions au FCD03, je devrais avoir plus de passes à mon compteur, mais la pratique, c’est différent. À Mondorf, il y a une vrai chimie entre nous !»
De quoi avoir envie de rester la saison prochaine, puisqu’il est en fin de contrat ? «Je n’ai pas encore décidé de ce que je ferai. Normalement, je suis libre. J’ai discuté il y a une semaine et demie avec Differdange, mais ils ne seront pas forcément favoris dans ma réflexion. Je veux peut-être tenter un autre projet, une autre aventure. Je me sens bien à Mondorf, mais je pourrais aussi avoir envie de rejouer l’Europe. Je ne ferme absolument aucune porte.»
Julien Mollereau (avec Georges Bassing)