Accueil | A la Une | Déjà 72 mois d’interdiction de conduire au compteur et bientôt davantage

Déjà 72 mois d’interdiction de conduire au compteur et bientôt davantage


Au moment des faits le prévenu avait pratiquement atteint la fin de son interdiction de conduire et aurait pu espérer passer bientôt son permis. Mais ce ne sera finalement pas pour cette fois. (illustration Fabienne Armborst)

À motocross, il traversait Rodange quand la police l’a croisé. Elle a constaté en l’arrêtant que le pilote avait fumé de l’herbe et n’a jamais passé le permis. Et il n’est pas près de le passer de sitôt…

« Mais vous n’avez encore jamais eu de permis de conduire ! », lâchait avec stupéfaction le président. Cette circonstance n’a pas empêché Jonathan de prendre la route, l’automne dernier. Et ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Si on jette un coup d’œil à son casier, il renseigne déjà un total de 72 mois d’interdiction de conduire.

Ce dimanche 21 octobre 2018, il est autour de 17h20 quand une patrouille de police croise le jeune homme de 29 ans sur son motocross sans plaque d’immatriculation, route de Longwy, à Rodange. Sur-le-champ, les agents décident de faire demi-tour. Gyrophares allumés et sirène hurlante, ils prennent en chasse l’engin qui n’a pas le droit de circuler sur la voie publique. Mais le motard préfère donner un gros coup d’accélérateur. La police montera jusqu’à 140 km/h. Le fuyard, pensant échapper à la police en grillant un feu rouge, sera finalement retrouvé dans un quartier résidentiel avec son motocycle non immatriculé et non assuré pour la voie publique. Il est contrôlé positif au cannabis (un taux de tetrahydrocannabinol (THC) de 15,6 ng/ml) et ne peut produire de permis de conduire…

«Quand on n’a rien dans la tête…»

À la barre, le jeune homme ne conteste rien. Il dit être revenu de Belgique : «D’habitude c’est un ami qui m’y emmène en camionnette. Sur le circuit, une licence suffit…» Oui, mais pas sur la voie publique. «C’est quand on ne réfléchit pas… Quand on n’a rien dans la tête», poursuit le prévenu.

Si au moment des faits il avait pratiquement atteint la fin de son interdiction de conduire et aurait pu espérer passer bientôt son permis de conduire, aujourd’hui il n’est pas près de décrocher le précieux sésame de sitôt.

Le parquet a en effet requis six mois de prison, deux amendes, une interdiction de conduire d’un total de 54 mois ainsi que la confiscation de son motocross. Il estime toutefois que l’excès de vitesse de 140 km/h mesuré dans le village à l’aide du seul tachymètre de la police ne peut être retenu. En revanche, le prévenu pourrait être condamné pour avoir roulé à une vitesse dangereuse, selon les circonstances.

Prononcé le 18 mars.

Fabienne Armborst