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Déi Lénk dénonce une «inertie politique irresponsable»


David Wagner et Marc Baum sont de retour à la Chambre depuis octobre dernier. Hier, ils ont présenté leur analyse de la première année de la nouvelle législature. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le parti d’opposition reproche au gouvernement CSV-DP de ne pas s’attaquer à l’urgence sociale et climatique. Le patronat et les promoteurs immobiliers seraient, par contre, «favorisés».

Le bilan parlementaire de déi Lénk s’est avéré, sans surprise, très acerbe, tout en présentant des similitudes avec les critiques que le LSAP et déi gréng ont lancé ces derniers jours à l’adresse du gouvernement conservateur-libéral, au pouvoir depuis novembre dernier. Les principales craintes exprimées mardi ont concerné le volet social et climatique. Dans les deux domaines, des dégradations seraient à prévoir.

Les députés Marc Baum et David Wagner n’hésitent pas à parler d’un exécutif «très à droite» misant sur une «politique symbolique», qui présenterait même des tendances «autoritaires».

Plus globalement, le parti dénonce une «inertie politique irresponsable». «Prenons l’urgence sociale. Même si le gouvernement clame qu’il s’agit d’une de ses grandes priorités, rien de concret ne se trouve sur la table. Au bout de onze ans où le DP occupe le ministère de la Famille, ils nous sortent l’idée d’un plan d’action qui serait dévoilé prochainement», lance Marc Baum.

Une politique pour les promoteurs immobiliers

Il enchaîne avec le manque d’action pour lutter contre l’urgence climatique. «La politique climatique doit donner envie, selon les dires du nouveau Luc. Or, la première mesure concrète est la réduction des subventions pour les panneaux photovoltaïques. Cela ne donne pas envie, mais démontre que ce domaine leur importe assez peu», tranche le député.

Au lieu de soumettre des projets de loi, la majorité CSV-DP aurait livré des scandales à répétition, qui seraient cependant restés sans conséquences politiques pour les protagonistes. Le dernier exemple en date est l’échevin libéral eschois Pim Knaff, resté en poste malgré sa condamnation pour fraude fiscale aggravée. La liste est à compléter par les dérapages commis par les ministres Léon Gloden (CSV) et Claude Meisch (DP) ou encore les députés Simone Beissel (DP) et Marc Lies (CSV).

L’autre grand point d’attaque de déi Lénk a concerné le «favoritisme» dans le domaine du logement. Les mesures prises par le gouvernement pour relancer le secteur de la construction et lutter contre le manque d’habitations à prix abordable profiteraient en fin de compte aux seuls promoteurs immobiliers. «Le pouvoir reste concentré entre leurs mains», déplore David Wagner.

Le même constat vaudrait pour les propriétaires. L’élu de déi Lénk avait en vain plaidé la semaine écoulée pour le gel des prix des loyers en attendant un plafonnement étatique.

Le patronat serait l’autre grand profiteur des premières actions plus concrètes du gouvernement emmené par le Premier ministre, Luc Frieden (CSV).

Face à ces tendances, déi Lénk salue l’alliance formée dans l’opposition avec le LSAP et déi Lénk. Par contre, l’ADR se présenterait en quelque sorte comme le troisième membre de la coalition CSV-DP. Toutes les initiatives essentielles de la majorité seraient soutenues par le parti populiste de droite.

Vers une nouvelle stratégie pour le parti

La présentation du bilan parlementaire a cependant aussi été l’occasion pour déi Lénk d’annoncer une analyse en profondeur des résultats obtenus par le parti aux élections communales, législatives et européennes. Si les deux sièges ont pu être conservés à la Chambre, le bilan est plus mitigé à l’échelle locale. Le choix délibéré de miser sur une très jeune liste pour le scrutin européen reste assumé, mais n’a pas servi à redorer le blason du parti.

Encore pendant les mois d’été, les travaux vont être lancés pour doter déi Lénk d’une nouvelle stratégie globale. Ces dernières années, le parti avait misé sur le concept de l’«écosocialisme». «Les dernières décennies ont suffisamment prouvé que le marché et le libéralisme ne permettent pas de résoudre les problèmes qui se posent», expliquait le co-porte-parole Gary Diderich, en avril 2023, dans nos colonnes.