Vendredi, les élus déi gréng de la capitale vont déposer une motion au conseil communal avec des propositions pour atteindre l’objectif «zéro déchet». Ils veulent relancer la dynamique politique.
« Nous déposerons une motion vendredi au conseil communal», annonce le député déi gréng François Benoy. Les représentants du parti vert veulent mettre la pression sur la Ville pour qu’elle aille plus loin dans sa politique de gestion des déchets. L’idée ambitieuse des députés est d’atteindre le «zéro déchet» dans la capitale. «C’est un sujet extrêmement important, c’est une question de ressources et de climat», a-t-il poursuivi, hier, dans un café de Bonnevoie où le député avait donné rendez-vous à la presse avec deux autres élues, Linda Gaasch et Christa Brömmel.
Proposer une alternative
«Dans cette motion, nous donnons des pistes, une stratégie pour diminuer les déchets», indique l’élu, qui préfère mettre l’accent sur la réduction du nombre de déchets avant de parler de parler recyclage. «On a envie d’aller plus loin, les citoyens sont prêts pour cela.»
Dix points sont avancés par le parti, notamment interdire le plastique à usage unique lors des fêtes et manifestations publiques, ainsi qu’aux événements organisés par la Ville, dans ses locaux ou avec son soutien.
«L’important est aussi d’accompagner les gens dans la réduction des déchets et de leur proposer une alternative, par exemple en mettant en place des points de consignes à disposition des citoyens», assure François Benoy, qui espère aussi voir se développer de la vaisselle réutilisable, comme les gobelets. Dans cet esprit, la motion propose à la Ville de conseiller les organisateurs d’événements dans la réduction de déchets, en utilisant par exemple des remorques lave-vaisselle.
Une facture personnalisée
Déi Gréng souhaiteraient aussi voir le nombre de centres de tri augmenter afin d’offrir un service de proximité attractif.
Autre objectif: prendre des mesures afin que la Ville assure la mise en œuvre de la collecte séparée des différentes fractions et qualités de déchets dans les établissements privés ou publics ainsi que dans les immeubles résidentiels.
Le parti propose que la taxe des déchets soit réformée et effectuée en fonction du nombre de vidanges des poubelles ou du poids de celles-ci. Ces factures personnalisées devraient encourager les citoyens à réduire leurs déchets, une augmentation du taux de déchets recyclés pourrait par exemple conduire à une réduction du montant facturé. Un principe de «pollueur payeur» qui pour le mouvement vert respecte simplement le cadre législatif. «Les poubelles sont déjà équipées par des outils de distinction, il n’y a plus qu’à appliquer ce principe», lance François Benoy.
Enfin, pour les membres de déi gréng, la capitale doit également faire le ménage chez elle en réalisant un audit pour réduire ses propres déchets puis mettre un plan d’action en place.
«Le nombre de déchets par habitant de la Ville stagne», ajoute François Benoy. C’est ce qui a motivé les élus attachés à l’écologie à agir: «La Ville de Luxembourg se doit d’être un exemple, un précurseur. Si elle acceptait de conduire une politique qui vise le zéro déchet, elle serait la première ville du Luxembourg à le faire.»
Audrey Libiez