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Défense de l’index : l’OGBL et déi Lénk font front commun


Les délégations de l'OGBL et de déi Lénk se sont concertés vendredi dernier. (Photo : déi lénk)

Une nouvelle alliance est conclue pour s’opposer à la «manipulation massive de l’index», décidée lors de la récente tripartite. L’OGBL, le premier syndicat du pays, s’est accordé avec le parti d’opposition déi Lénk pour «renforcer leur coopération» afin de défendre les acquis sociaux des salariés et retraités.

Le report de tranches indiciaires, acté fin mars par la tripartite, continue à créer des remous. L’OGBL, le seul syndicat à avoir refusé de signer l’accord, a décidé de conclure une nouvelle alliance politique. Historiquement proche du LSAP, le syndicat eschois vient de trouver un accord avec déi Lénk pour s’opposer ensemble à la «volonté du gouvernement de manipuler massivement l’index». Il s’agirait d’une «manipulation inadmissible».

Le paquet de solidarité conclu avec le camp patronal et les deux syndicats LCGB et CGFP aurait comme seul objectif de «cacher cette attaque contre le pouvoir d’achat des retraités et salariés», souligne un communiqué de presse signé par l’OGBL et déi Lénk. Cela serait d’autant plus vrai que «l’index constitue (…) le seul véritable outil permettant d’adapter les salaires et retraites au coût réel de la vie». L’inflation galopante avec à la clé une explosion des prix de l’énergie, mais aussi des produits alimentaires conduirait à des situations où «de plus en plus» de personnes rencontrent «des difficultés à joindre les deux bouts».

«Un nouveau coup porté aux plus jeunes»

OGBL et déi Lénk fustigent une autre conséquence, peu thématisée jusqu’à présent, de la manipulation de l’index. La décision porterait «un nouveau coup (…) aux plus jeunes qui ont déjà souffert le plus des répercussions de la pandémie de covid». «En effet, les indemnités d’apprentissage et les rémunérations minimales de stage pour les élèves et étudiants sont indexées et perdent par conséquent en valeur», avance le communiqué. Contrairement aux salariés et retraités, les apprentis et stagiaires n’auront pas droit à la compensation assurée par le crédit d’impôt énergie.

Un autre objectif des nouveaux alliés est de lutter contre la «désinformation» sur l’index. Dans ce contexte, OGBL et déi Lénk rappellent que «l’index n’a jamais été un levier de la politique sociale». Aussi bien le camp patronal, par le biais de l’UEL, que des membres du gouvernement font remarquer que l’indexation n’est pas socialement équitable, car les plus gros revenus touchent une revalorisation plus conséquente que les petits salaires.  Il s’agit donc aussi de lutter contre cette désinformation.

Une rupture avec le LSAP ?

Les efforts de l’OGBL pour conclure de nouvelles alliances politiques, mais aussi à l’échelle de la société civile, peuvent constituer un tournant dans l’histoire du syndicat. Comme évoqué plus haut, le LSAP a été pendant de longues décennies un partenaire fiable.

Dans une interview qu’elle avait accordée au Quotidien, la présidente de l’OGBL, Nora Back, avait pris ses distances avec le LSAP : «Nous sommes énormément déçus de l’attitude du LSAP. Il est peut-être exagéré de parler de rupture, mais il est déplorable que le Parti socialiste ait accepté, sans sourciller, une modulation fondamentale de l’indexation, alors que ce sont précisément les socialistes qui prônent toujours de défendre bec et ongles cet acquis social majeur. Le LSAP a manipulé l’index! Il n’y a rien à ajouter».

L’avis de la CSL attendu pour mardi ou mercredi

En attendant, les tractations sur le paquet législatif visant à mettre en oeuvre les décisions de la tripartite se poursuivent. Le camp patronal estime que «l’accord tient toujours la route», en dépit d’une inflation revue à la hausse et la tranche indiciaire supplémentaire qui se profile en 2023.

Attendu au tournant, la Chambre des salariés, réunissant notamment OGBL et LCGB, va rendre son avis en début de semaine prochaine.