Par son climat méditerranéen et son histoire, Malte voit, depuis plusieurs années, son nombre de touristes monter en flèche. Nous vous emmenons à la découverte de ces îles aux innombrables trésors.
Une position cruciale au milieu de la Méditerranée grande de 316 km². Le petit archipel fait de roche calcaire aux teintes de miel que constitue Malte attire depuis plus de 7 000 ans l’être humain. Phéniciens, Romains, Arabes, Chevaliers de Saint-Jean, Napoléon puis Britanniques ont mis toute leur hargne pour occuper successivement les lieux.
Tous lui ont légué ce que viennent admirer aujourd’hui les touristes, c’est-à-dire une culture immensément riche et variée. Un patrimoine sublimé par une météo plus qu’agréable, des plages idylliques et une gastronomie traditionnelle et créative. Un mélange qui convainc les curieux à la recherche de douceur et d’histoire. La destination est rapidement devenue un incontournable du catalogue de Luxair, la compagnie annonçant une augmentation de 26 % du nombre de visiteurs luxembourgeois en 2024.

La Valette,
un joyau stratégique
Les affres de l’Histoire se confrontent à la douceur méditerranéenne dans le quadrillage que forment les rues de La Valette. Située au nord-est de l’île principale, la capitale de la république de Malte a été fondée dès 1566 par le Français Jean de Valette (1494-1568), grand maître de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Par sa position géostratégique, cette cité entourée d’eau de trois côtés et placée au bout d’un puissant promontoire calcaire faisant face à la mer, a vu les hommes se déchirer siècle après siècle. Fortifications, remparts, fort… L’héritage de ce passé tourmenté forme une ville au caractère marqué et unique, au carrefour de nombreuses influences.
Des influences qui continuent d’alimenter les aspirations de La Valette grâce à deux ports naturels : le Grand Port de La Valette, qui est à ce jour un des principaux carrefours de la Méditerranée, et le port de Marsamxett, de l’autre côté de la péninsule.
Au milieu d’une fontaine, trois tritons colossaux soutenant un grand bassin se chargent d’accueillir les visiteurs qui souhaitent passer les portes de la ville. Une fois ces dernières franchies, l’immersion est instantanée. L’aspect militaire fait place à la chaleur des villes du sud de l’Europe et du nord de l’Afrique. La couleur ocre est partout, l’architecture baroque laisse sans voix, les balcons colorés typiques de Malte parsèment les façades et les terrasses des cafés invitent à une pause de douce oisiveté.
Les trésors des hauts jardins
Pour obtenir l’un des plus beaux points de vue de La Valette, les visiteurs n’ont que peu d’efforts à faire. Dès l’entrée dans la cité, les jardins Upper Barrakka, situés au point culminant des bastions, donnent à observer un magnifique port naturel entouré de trois cités : Senglea, Cospicua et Vittoriosa. Les origines de ce lieu remontent à 1661. Il était alors un jardin privé pour les chevaliers italiens dont les résidences, que l’on appelle «auberges» à Malte, se trouvaient à proximité. Il a été ouvert au public en 1824 et a subi de nombreuses destructions durant la Seconde Guerre mondiale. Il représente, aujourd’hui, un havre de paix hors du temps pour les visiteurs. Un calme ébranlé par les coups de canon qui résonnent les jours à 12 h et à 16 h depuis la terrasse située en contrebas et occupée par la batterie de salutation.
Au top du baroque
En s’enfonçant dans les rues étroites de la ville, les touristes ne pourront pas louper l’imposante Co-cathédrale Saint-Jean. Terminée en 1577, elle est l’héritage des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Si l’extérieur de l’édifice se veut austère au possible, l’intérieur en est l’exact opposé. Portant le style baroque à sa quintessence, les détails fourmillent et les dorures éblouissent. Son sol est recouvert d’environ 400 pierres tombales de chevaliers et d’officiers de l’ordre de Malte, toutes ornées d’illustrations fascinantes. Point d’orgue de ce joyau, deux tableaux du Caravage dont La Décollation de saint Jean-Baptiste.
Le cœur de la Valette
Elle fait palpiter La Valette. Située en face du Grand Master’s Palace, édifice qui servait de siège au pouvoir des Chevaliers de Saint-Jean, la place Saint-George est un lieu de vie et d’histoire en plein centre de la capitale. Le lieu a pris forme dès le XVIIe siècle et son apparence n’a cessé d’évoluer au fil du temps et suivant les occupants de Malte. Une constante demeure pourtant : elle est restée l’un des lieux les plus importants pour les évènements publics, les marchés et les rassemblements sociaux. On y fait la fête, on s’y rafraîchit sous l’œil de l’Histoire.

Au rythme de Gozo
Pour les habitants de Malte, celles et ceux qui vivent à Gozo ont l réputation de mener une existence des plus paisibles. Cette île où la ruralité domine est un de ces endroits où l’on prend son temps. À raison, car ce lieu recèle quelques-unes des richesses les plus précieuses de l’archipel : salines, grottes, citadelle et surtout des temples parmi les plus anciens du monde.
Retour en 3 600 av. J.-C.
Antérieurs aux pyramides d’Égypte ou à Stonehenge, les temples de Ggantija remontent à 3 600 av. J.-C. Patrimoine mondial de l’Unesco, ces deux édifices sont les plus anciens bâtiments autoportants de la planète. En plein cœur de la campagne, cette expérience immersive donne à voir un aperçu privilégié des techniques élaborées par nos premiers ancêtres. S’y promener procure une sensation irréelle tant les travaux réalisés par les hommes de cette époque semble monumentaux. Pour élever ce lieu de culte dédié à la fertilité, ils ont dû déplacer de nombreux mégalithes dont certains dépassent les cinq mètres de long et pèsent plus de cinq tonnes.
La plus belle vue de l’île
Juchée au sommet de la capitale de Gozo, la citadelle domine la ville de Rabat (NDLR : aussi appelée Victoria) et offre un point de vue incomparable sur l’ensemble de l’île. Habitée depuis l’âge du bronze, elle a été utilisée ensuite par les Phéniciens et les Romains. Elle fut ensuite transformée en château au Moyen Âge, avant d’être utilisée par les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean pour se défendre contre les attaques ottomanes. En tant que visiteur, il est agréable d’arpenter les ruelles au sein des fortifications, de visiter la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption située à l’intérieur des murs et, bien sûr, de se promener sur les remparts, à un rythme nonchalant propre à Gozo tout en admirant les paysages.
Où manger?
Giuseppi’s Bar & Bistro
Parfaite illustration de la cuisine maltaise moderne, ce lieu qui se définit comme la rencontre entre la Méditerranée et les Hamptons est depuis plus de 35 ans un des établissements phares de l’archipel. Dans un décor raffiné fait de nombreux accessoires en référence à l’univers maritime, Giuseppi’s Bar & Bistro propose des plats d’une rare finesse élaborés par un chef du cru, Michael Diacono. Les gourmands pourront y déguster des plats à base de bœuf Angus, de canard ou encore d’agneau et surtout se délecter des recettes composées de calamars et autres poissons pêchés dans la mer toute proche.
Adresse : Salini Resort, Salina Bay, In-Naxxar, Malte
One80 Kitchen
Le doux roulement des vagues et le va-et-vient des bateaux de pêche englobent ce restaurant situé aux abords de la marina de Mgarr, sur l’île de Gozo. Que ce soit sur une superbe terrasse extérieure ou à l’intérieur de cet établissement, les clients auront le plaisir de goûter à une cuisine locale, mélange de nombreuses aspirations, faites de produits de la mer, de viandes diverses et surtout de saveurs méditerranéennes, ce qui rend la tâche difficile, une fois face à la carte. Quel que soit votre choix, le délice sera au rendez-vous au creux de votre assiette.
Adresse : Triq Martino Garces, Mgarr, Malte
Un Luxembourgeois à Malte
Habitant de Rosport, Rony Broun a noué, depuis vingt ans, une forte relation avec Malte. Avec sa compagne et leur fils qui n’est alors encore qu’un nouveau-né, ils y atterrissent pour la première fois après que l’archipel leur ait été chaudement recommandé par des amis. Le couple souhaite changer leurs habitudes en optant pour des vacances plus adaptées au rythme de l’enfant. C’est un coup de foudre.
La famille ne se lasse pas de la richesse qu’offrent ces îles méditerranéennes. «Pendant une période, nous y allions dix fois par ans», avoue Rony. Si bien qu’ils finissent par y acheter une maison en 2017 pour y vivre la moitié de l’année. L’homme de 59 ans, directeur au sein d’un tour-opérateur, revient sur cette histoire d’amour.
Qu’est-ce qui vous plaît à Malte? Quels sont vos lieux favoris?
Rony Broun : Nous avons adoré la culture, les Maltais, le climat, la cuisine et la facilité à communiquer grâce à l’anglais. J’adore me rendre à La Valette, j’y vais au moins deux fois par semaine. La Caffe Cordina est l’un de mes endroits préférés, c’est un classique de la ville. J’apprécie aussi me promener à Mdina, une ville qui porte très bien son surnom de ville du silence, notamment la nuit. Se rendre à Gozo est toujours une expérience. Le style de vie est très différent de la vie maltaise. Gozo est plus relax, en voiture, on n’y passe jamais la troisième. Et évidemment, j’aime énormément là où nous nous sommes installées.
Où avez-vous choisi d’habiter?
Nous habitons à Marsaskala, un village de pêcheurs en bord de mer, dans le sud de Malte. C’est très peu touristique. Je me lève le matin avec la vue sur la mer pendant que je travaille, c’est idéal. On s’y sent très bien.
Comment vous organisez-vous entre le Luxembourg et Malte?
Mon métier de commercial me permet de travailler depuis partout. Que je prenne un avion depuis Malte ou depuis le Findel, cela revient au même. En moyenne, je passe une semaine ici et une semaine au Luxembourg. Nous vivons l’hiver sur l’île, car les températures y sont plus douces et nous quittons l’archipel pendant l’été.
Vous êtes vous bien intégrés au sein de la communauté maltaise?
Comme partout, si on reste entre étrangers, il est difficile de s’intégrer. Il est nécessaire de s’adapter aux Maltais qui possèdent une mentalité assez similaire aux Luxembourgeois. D’abord réservés, fiers d’être ce qu’ils sont, ils défendent leur nationalité. Aujourd’hui, je pense être considéré comme l’un des leurs. Je me suis habitué à la culture et je comprends de plus en plus le maltais qui est une langue assez difficile. Nous nous sentons 100 % chez nous. D’ailleurs, quand ma compagne parle de « chez elle », elle fait toujours référence à Malte.

L’archipel en chiffres
L’archipel est composé de trois îles : Malte, Gozo et Comino.
La population s’élève à 514 564 habitants. C’est l’État membre de l’UE le plus densément peuplé.
Durant l’année, la température moyenne est de 23 °C. En janvier, le mercure affiche entre 12 et 20 °C et durant le mois d’août, il grimpe entre 28 et 34 °C.
La superficie de Malte est de 316 km².
Malte est habité depuis environ 5 900 av. J.-C.
Selon une étude de 2021 menée par le Conseil national de la langue maltaise et l’université de Malte, 92 % des Maltais considèrent le maltais comme leur langue maternelle. Une nouvelle étude publiée en 2022 par le National Statistics Office of Malta indiquait que les trois langues les plus maîtrisées par les personnes âgées de 15 à 64 ans étaient l’anglais (96 %), le maltais (90,4 %) et l’italien (62 %).
Comment s’y rendre
Luxair propose deux vols par semaine vers Malte, le mardi et le samedi. De novembre à janvier, il n’y a qu’un vol hebdomadaire, le samedi.
Pour plus d’informations pratiques sur Malte, n’hésitez pas à vous rendre sur le site très complet : www.visitmalta.com
Plus hautes et plus fournies, les vignes maltaises se protègent comme elles peuvent contre la chaleur.
Non loin du village de Siġġiewi, à cinq kilomètres au sud de Mdina, des paysages atypiques attirent l’œil des conducteurs. Là, se déploient sur quatre hectares, les 15 000 plants de vignes du domaine Ta’ Betta. Fruit de la passion d’Astrid et Juanito Camilleri, ce vignoble a vu le jour en 2002, sous l’impulsion de l’œnologue sicilien Vincenzo Melia, qui accepta de les accompagner dans l’aventure. Après avoir préparé les sols et abriter les vignes de l’érosion, le trio sélectionna quatre cépages en provenance de pépinières françaises : le merlot, le cabernet sauvignon, le cabernet franc, la syrah et le chardonnay.
Dix ans pour apprendre
La première production vit le jour trois ans plus tard et confirma le potentiel espéré. En parallèle, une demande de permis de construction avait été déposée par la famille pour pouvoir ériger les infrastructures nécessaires. Un permis qui prit dix ans avant d’être accepté. Pendant cette décennie, le couple visita de nombreuses propriétés, notamment en Californie où il apprécia le chardonnay. C’est en 2006, qu’eut lieu la première vendange des raisins rouges puis en 2008, celle des raisins blancs. Jamais commercialisées, ces premières récoltes ont servi de base pour la suite. C’est à partir du millésime 2017, mis en marché en 2019, que le domaine Ta’ Betta a présenté ses vins au public.
Un vin né du soleil
Les particularités de ce vignoble sont ses adaptations aux conditions climatiques. En raison de la chaleur, les vignes montent plus haut et les feuilles sont plus nombreuses. Les vignerons les coupent d’une certaine façon pour obtenir ce résultat qui participe à protéger le raisin de la chaleur. Une solution à base d’argile a même été élaborée pour être appliquée sur les vignes afin que ces dernières ne brûlent pas.
En ressort, aujourd’hui, une production très aboutie d’environ 28 000 bouteilles par an à travers cinq vins dotés d’une personnalité très affirmée. Tous portes le nom d’une personnalité qui a marqué l’histoire de Malte. On retiendra notamment le chardonnay nommé «Jean Parisot», un vin vinifié en barrique de chêne, à la couleur mielleuse et aux touches d’abricot, de figue et de vanille.