EDF a détecté un autre défaut «non négligeable» dû à un phénomène dit de fatigue thermique sur une soudure d’une tuyauterie de secours dans deux réacteurs, dont celui de Cattenom, selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
EDF a détecté un autre défaut «non négligeable» dû à un phénomène dit de fatigue thermique sur une soudure d’une tuyauterie de secours dans deux réacteurs, dont celui de Cattenom, selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) jeudi.
Des conduites d’urgence «considérées comme sensibles à la corrosion sous contrainte» sont concernées, dans le réacteur 3 de la centrale de Cattenom et dans le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime).
À Cattenom, la fissure mesure 165 mm
À Cattenom 3, la fissure mesure 165 mm (représentant environ le quart de la circonférence) pour une profondeur maximale de 4 mm.
Cette découverte intervient deux jours après la révélation d’une fissure de taille encore jamais vue dans le réacteur de Penly 1, sur une conduite d’urgence servant à inonder d’eau le réacteur en cas d’accident nucléaire. Cette fissure «s’étend sur 155 mm, soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie, et sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm», avait détaillé l’ASN.
Le phénomène dit de «corrosion sous contrainte» a été identifié depuis octobre 2021 sur plusieurs sites, mais générait de plus petites fissures et sur d’autres zones de ces tuyauteries.
EDF doit remettre à l’ASN une stratégie de contrôle révisée dans les prochains jours. Au total, l’électricien va devoir vérifier 200 soudures dans l’ensemble de son parc, selon l’ASN. De quoi provoquer potentiellement des arrêts prolongés de réacteurs et soulever des incertitudes sur la production nucléaire en 2023.
Un phénomène de «fatigue thermique»
L’autre fissure évoquée jeudi par l’ASN n’est toutefois pas liée à ce phénomène de corrosion sous contrainte, mais à celui de la fatigue thermique, qui apparaît sur les aciers inoxydables quand une pièce est soumise à des variations de températures. Ce phénomène est «bien connu et surveillé de longue date au titre des programmes historiques de maintenance préventive», selon EDF.
À Penly 2, la fissure mesure 57 mm de long, représentant moins de 10% de la circonférence, pour une profondeur maximale de 12 mm. «Ce n’est pas anodin, il s’agit d’une profondeur non négligeable», a indiqué Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN.
En revanche, il n’était pas attendu sur la zone de la tuyauterie où il a été découvert, selon l’ASN. «Cela ne change pas le programme de contrôles à court terme, mais EDF devra adapter son programme de maintenances pour inclure les contrôles sur la fatigue thermique sur des zones plus larges», a indiqué Collet.
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