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Déchets nucléaires : le projet d’enfouissement à Bure décalé d’un an


L'Andra a notamment revu certaines options pour ramener le coût du projet à 25 milliards d'euros, le chiffrage retenu début 2016. (illustration LQ)

Le dépôt de la demande d’autorisation de construction (DAC) de Cigéo, le futur centre d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure, n’interviendra que mi-2019, soit un an plus tard que prévu, a annoncé lundi l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

« Pour le dépôt de la DAC, on passe de mi-2018 à mi-2019 », a indiqué Pierre-Marie Abadie, directeur général de l’Andra, ce qui « repousse le début de la construction à 2022 », l’instruction de la demande prenant environ trois ans. « Afin d’intégrer les études des variantes de nos choix de conception, nous avions prévu ce report avant même l’avis de l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire » (IRSN) publié le 4 juin, a assuré le dirigeant.

L’Andra a notamment revu certaines options pour ramener le coût du projet à 25 milliards d’euros, le chiffrage retenu début 2016 par les services de l’ancienne ministre de l’Environnement Ségolène Royal.

Risque d’incendie

Dans son évaluation du projet, l’IRSN a estimé que Cigéo avait atteint, « dans l’ensemble, une maturité technique satisfaisante » mais relevé quatre points à améliorer, le principal concernant l’impact d’un éventuel incendie sur une partie des déchets, stockés dans une matrice de bitume. « Le sujet des bitumes n’est pas nouveau, il est connu mais il réémerge avec Cigéo », a commenté Pierre-Marie Abadie. « Il s’agit de déchets historiques mis dans une matrice bitumée au CEA de Marcoule » (Gard) et leur stockage définitif est « un enjeu pour toute la filière » nucléaire. « Soit on renforce la conception de Cigéo et on descend ces déchets, soit on traite les fûts pour les rendre inertes et on les stocke en surface mais cela pose d’autres questions », a détaillé le dirigeant.

L’Autorité de sûreté nucléaire doit également rendre un avis sur Cigéo dans les prochaines semaines.

Situé à cheval entre la Meuse et la Haute-Marne, ce projet n’a pas d’équivalent en France. Il est conçu pour stocker en profondeur les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français. Cigéo est contesté par des opposants au nucléaire à la fois devant les tribunaux et via une occupation permanente par quelques dizaines de personnes d’un bois situé sur le site.

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