Le poète et écrivain luxembourgeois Jean-Paul Jacobs s’est éteint mardi à l’âge de 75 ans dans sa demeure à Berlin.
« Le pays perd un auteur et poète important », a twitté jeudi le Premier ministre Xavier Bettel. Né à Esch/Alzette en 1941, Jean-Paul Jacobs avait fréquenté le lycée classique d’Echternach et le lycée de garçons d’Esch/Alzette. Après des études de musique, d’histoire et de latin à Bonn et à Luxembourg, il avait dirigé les cinémas Rex et Empire à Esch. Il multiplia ensuite les emplois occasionnels tout en vivant dans une communauté d’artistes à Berlin.
Il publia ses premiers textes dans le Luxemburger Wort en 1965, et privilégiait la langue allemande. « Dans ses récits des années 1960, il combine la critique idéologique avec des schémas littéraires et cinématographiques de la culture pop chers aux romans policiers, aux romans d’espionnage et aux histoires pornographiques », est-il écrit à son sujet dans le Dictionnaire des auteurs luxembourgeois.
« Dans la tradition du Marquis de Sade »
Volontiers provocants, ses poèmes et ses récits se caractérisent « par des exagérations dues à une poétique du grotesque et d’un esthétisme choquant ». « Dans la tradition du Marquis de Sade et de Pier Paolo Pasolini, il développe un panorama de pratiques sexuelles et de discours sur celles-ci. » Ainsi Jean-Paul Jacobs a-t-il par exemple créé « des constellations » représentant la sexualité et les perversions, « se livrant à une sorte de jeu, avec en arrière-fond la vie citadine, les milieux aristocratiques et bourgeois ainsi que la décadence des mœurs ».
Principalement publiés dans des recueils allemands, autrichiens et suisses, les textes de Jean-Paul Jacobs ont paru au Luxembourg dans les anthologies Nachrichten aus Luxemburg et Petite anthologie de la poésie en langue allemande au Luxembourg, ainsi que dans la presse.
Le recueil de poésie Jenes Gedicht & Mit nichts lui valut le Prix Servais en 2005.
Le Centre national de littérature lui rend hommage dans un communiqué ce jeudi.
Le Quotidien