Cela a été très tendu pendant et après le derby qui a offert le titre au FC Differdange 03. Retour sur la soirée.
L’arrivée des forces de police au stade – une bonne vingtaine d’agents –, une grosse demi-heure après le coup de sifflet final, était impressionnante. Et proportionnée à l’ampleur qu’avait prise la fin de derby, irrespirable, tendue et prête à rompre de tous côtés. La décision de couper l’électricité des pylônes pour indiquer aux fans du FCD03 qu’ils devaient libérer le terrain et poursuivre la fête ailleurs n’ayant pas contribué à pacifier la situation, «mais c’est réglé, j’en ai parlé avec Thomas (Gilgemann) en disant que ce n’était pas la meilleure idée», a calmé Fabrizio Bei.
Mais il y avait aussi ces joueurs differdangeois pour certains restés coincés dans leur vestiaire, lundi soir. Car quelques adversaires voulaient en découdre après 90 minutes d’échanges verbaux qui ont visiblement dépassé les limites sur le terrain, débordant en dehors.
«Quand on passe tout son match à insulter des gars comme Karamoko ou Lybohy, derrière, il faut assumer, lance Thomas Gilgemann. Et certains n’ont pas assumé. Je pense que même que certains ont pris peur, mais cela peut leur servir de leçon de savoir-vivre pour les prochains derbys. Ils ne peuvent pas se comporter aussi mal sur un terrain et faire ce qu’ils ne feraient pas dans la rue. Notamment les joueurs sud-américains.»
Le président niederkornois a trouvé son hôte, alors champion en devenir, «trop stressé, limite surexcité» par l’instant. «Je n’excuse pas mes joueurs d’avoir cherché à régler leurs comptes, je leur ai même dit de ne jamais le faire au stade et pas avec l’équipement du Progrès sur le dos.»
«C’est à ça que doit ressembler un derby»
La direction du club avait même prévu de voir les deux joueurs du bloc défensif pour les cadrer, mais en excluant toute sanction.
«Ce qui me gêne le plus, reprend Gilgemann, c’est que de l’extérieur, tout cela puisse passer pour de la frustration qu’ils aient fêté le titre chez nous, alors que pas du tout. En vrai, j’ai adoré ce match. C’est à ça que doit ressembler un derby. L’ambiance, l’intensité, étaient géniales. L’excessivité dans l’engagement, l’agressivité, ça fait partie du folklore. Il faudrait juste éviter que ça déborde!»
C’est très exactement ce que pense Guy Altmeisch, bourgmestre de la ville. Surtout après les débordements qui ont eu lieu en ville, de nuit, pendant les célébrations et ont nécessité, encore, la mobilisation d’importantes forces de sécurité (et de renforts), intervenues pour des bagarres et qui ont reçu des projectiles, des menaces et ont procédé à deux interpellations sur place : «Ce n’est pas digne du football. J’aurais préféré une fête qui reste une fête. Même sur le terrain, j’ai ressenti beaucoup d’agressivité.»