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De Strassen à Saint-Jacques-de-Compostelle : un pèlerinage pour aider les autres


Cycliste depuis de nombreuses années, Dorothée Knauf a déjà réalisé de nombreux périples à vélo en Europe, mais ce pèlerinage a été son plus long voyage. (Photo : fabrizio pizzolante)

Un couple de sexagénaires s’est donné pour défi de rallier Saint-Jacques-de-Compostelle à vélo depuis chez lui avec l’ambition de récolter des fonds pour la campagne End Polio Now du Rotary Club.

Cinq semaines de voyage, 2 405 kilomètres de routes avalés, 33 étapes du Luxembourg jusqu’en Espagne. L’été de Dorothée Knauf et Michael Huebel a été des plus sportifs. Et si le couple de sexagénaires n’en est pas à son premier périple à vélo, son pèlerinage jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle reste, pour le moment, son plus grand défi. «Avec mon mari, nous avons fait quelques tours à vélo, notamment en France et en Allemagne», raconte Dorothée.

Le deux-roues a d’ailleurs toujours fait partie de sa vie, au moins depuis qu’elle est étudiante. Cette médecin à la retraite prenait d’ailleurs son vélo quotidiennement pour aller travailler. Un virus qu’elle partage avec son mari et qu’ils ont transmis à leurs deux enfants qui les ont accompagnés dans certains de leurs voyages.

L’idée de cette nouvelle expédition s’est donc rapidement imposée à eux. Dorothée a fait plusieurs fois une partie du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, à pied, pour accompagner des groupes. Cette fois, elle a proposé à son époux de partir de chez eux, à Strassen, pour relier la célèbre ville de Galice. «Je lui ai dit qu’il fallait qu’on arrive une fois ensemble à Saint-Jacques. C’est une ambiance très spéciale, tout le monde fait des photos ! Mon mari m’a dit : « D’accord, mais on le fait à vélo. »» Très vite, le couple s’est mis d’accord sur un itinéraire qu’il a découpé en plusieurs étapes avant de commencer à réserver les premiers logements.

5 000 euros récoltés pour End Polio Now

Membre du Rotary Club Esch-Bassin minier et présidente de la commission poliomyélite, l’ancienne médecin s’est alors mis en tête de récolter des fonds pour la campagne End Polio Now. Pour cela, elle a demandé à des membres du Rotary ainsi qu’à des amis de les sponsoriser, son mari et elle, le temps d’une étape. «On leur a proposé de verser un euro pour chaque kilomètre réalisé durant la journée», précise Dorothée.

L’idée a rencontré un franc succès puisqu’elle a récolté plus de 70 parrainages. «Il y avait parfois trois ou quatre personnes sur une seule étape. Je n’ai pas encore fait le calcul, mais on a dû récolter environ 5 000 euros.» Les fonds iront entièrement à la lutte contre la polio. «Les donateurs n’ont pas payé notre voyage, nous avons tout financé nous-mêmes.» Chaque soir, les participants recevaient quelques photos de l’étape du jour sur un groupe de discussion. «Ils ont fait tout le parcours avec nous !»

La mascotte du pèlerinage a accompagné Dorothée Knauf et Michael Huebel tout au long du parcours, solidement attachée au guidon. Photo : dorothée knauf

Et il leur a fallu bien des encouragements pour braver les éléments et les aléas du voyage, surtout sans assistance électrique. Si les premières étapes ont été relativement aisées, malgré la pluie, les choses se sont corsées en arrivant dans le sud de la France. «La chaleur, c’était vraiment compliqué, reconnaît Dorothée. Vers la fin, il faisait 41 degrés à l’ombre !» Le passage des Pyrénées n’a rien arrangé. «On se sentait comme des poulets qui tournent dans une rôtissoire.»

Dans ces moments-là, il a fallu adapter les journées et partir plus tôt pour éviter les trop grosses chaleurs. «On voulait aussi profiter des après-midi pour visiter, comme à Chartres.» Ça n’a pas empêché le couple de faire généralement entre 60 et 80 kilomètres par jour. «Notre plus grosse étape faisait 112 kilomètres. On roulait plus au début parce que c’était moins vallonné.»

«On aurait très bien pu reprendre nos vélos»

Tous ces efforts leur ont permis de découvrir de très beaux endroits, comme les villes de Burgos ou de Pampelune et leurs imposantes cathédrales. «En Espagne, dans n’importe quelle petite ville, il y a une église construite entre le IXe et le XIIe siècle.» Et il y a bien sûr l’arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle. «On était contents d’avoir réussi, on a visité la ville le samedi. Mais le dimanche, on aurait très bien pu reprendre nos vélos maintenant qu’on était dans le rythme.»

Il a pourtant bien fallu rentrer au Luxembourg. Plus paisible, le retour s’est fait en avion tandis que les vélos ont été rapatriés par la poste. «À Saint-Jacques, Correos propose de les renvoyer. Ils sont arrivés quelques jours après notre retour.»

Depuis, Dorothée est déjà repartie, cette fois pour un tour des châteaux de la Loire. Une promenade de santé après le pèlerinage. Mais la sexagénaire garde dans un coin de la tête un défi de taille : rallier un jour Gibraltar depuis le Cap Nord, toujours à vélo. «C’est une blague, tempère-t-elle. Mais Saint-Jacques-de-Compostelle aussi, c’était une blague au départ.»

Il est toujours possible de faire un don pour lutter contre la poliomyélite sur le site endpolio.org

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