Plus grands, plus confortables et plus accessibles… Les nouveaux trains des CFL représentent un grand investissement. Ils ont été inaugurés dimanche en gare d’Ettelbruck.
Dimanche, 10 h 25, un train se met en route pour Ettelbruck à la gare de Luxembourg. À son bord, une odeur de neuf se fait sentir. Les sièges habituellement bleus ont laissé place à des tissus noirs. Le sol non plus n’est pas dans sa couleur habituelle. D’ordinaire gris, il revêt ici une imitation de parquet et ne présente aucune trace d’usure. Tout ça, ce n’est pas par hasard : les CFL ont inauguré leurs tout nouveaux trains.
Dimanche, les premiers passagers ont pu monter à bord de la première automotrice «Coradia Stream High Capacity» construite par Alstom à être mise en service dans le trafic régulier des CFL. À partir d’aujourd’hui, elle sera renforcée par une deuxième automotrice similaire. Elles circuleront dans un premier temps entre Luxembourg et Diekirch.
Mais le projet des CFL ne s’arrête pas à ces deux nouvelles automotrices : «Il s’agit d’un investissement historique», annonce Marc Wengler, le directeur général de l’entreprise. Et pour cause, la société a investi 400 millions d’euros pour se procurer 34 nouvelles automotrices. «Un investissement historique aussi bien en termes de coût que de nombre de matériels commandés.» Ces 34 nouveaux trains sont divisés en deux séries.
La première, la série 2400, compte 2 trains de trois voitures. La série 2450 en compte quant à elle 12, de six voitures chacun. «Il y aura cinq trains de plus en circulation avant la fin de l’année, et les autres seront livrés d’ici mi-2025», estime le directeur général. À l’avenir, ces trains circuleront au Luxembourg, en Belgique et en France. En attendant, la première salve ouvre déjà la voie au remplacement de la série la plus ancienne.
Une augmentation en capacité
Le gros changement que vont apporter ces automotrices, c’est avant tout en termes de capacité. «Il va y avoir une augmentation de 46 % des places assises», chiffre Marc Wengler. Les trains de la série 2400 peuvent accueillir 334 passagers. Ceux de la série 2450 en comptent le double, soit 692. «En plus, nous pouvons combiner les deux pour avoir des trains proposant jusqu’à 1 000 places.»
En parallèle, la société des chemins de fer allonge les quais des gares pour pouvoir accueillir ces nouveaux trains plus longs, comme à Ettelbruck ou avec la nouvelle voie entre Bettembourg et Luxembourg. «La livraison de nouveau matériel et l’extension du réseau, c’est ce qui permet de garantir l’offre en capacité.»
Un meilleur confort
Les nouvelles automotrices représentent aussi un gain de confort. «Le confort est très élevé et l’accessibilité est renforcée», explique le directeur général. Les portes sont au niveau du quai, permettant aux personnes à mobilité réduite d’entrer plus facilement. Plus de places ont également été conçues pour elles. Côté confort, les matériaux utilisés sont de meilleure qualité et les places disposent désormais de prises électriques et USB-C ainsi que de tablettes pour poser son ordinateur.
Les nouveaux trains disposent également d’un système de comptage automatique. Les écrans sur le quai indiquent les places encore libres aux voyageurs. Les informations sont aussi plus complètes. «Tout ça, c’est pour offrir un meilleur service clients à nos passagers.»
Une multimodalité renforcée
«Ces nouvelles automotrices rentrent dans notre stratégie de multimodalité», appuie Marc Wengler. En parallèle de leurs acquisitions, les gares aux quatre coins du pays sont améliorées. À Ettelbruck, un P+R est en construction, à Mersch également. Le pôle d’échange de Howald est aussi sur la voie. «Le but, c’est de faciliter la transition d’un moyen de transport vers les autres.» Trains, trams, bus, vélos… Mais aussi commerces dans les gares. «Nous souhaitons donner une expérience de meilleure qualité aux clients.»
Des éléments d’innovation
Les trains sont équipés de nouvelles technologies. Et notamment de capteurs qui surveillent le fonctionnement des portes et des autres fonctions. Ils permettent de voir à distance le début des problèmes et donc de les anticiper. «Il s’agit de rendre la disponibilité et la fiabilité de nos trains plus grandes.» Les CFL ont dû former spécialement une centaine de personnes pour savoir utiliser ces nouveaux trains aux nouvelles technologies. «Nous utilisons notamment la réalité virtuelle pour les familiariser avec le nouveau matériel.»
Vers un projet de trains automatisés
D’ici deux à trois ans, les CFL veulent mettre en place leur projet de trains automatisés. Il y aurait toujours du personnel à bord, mais le degré d’automatisation des véhicules serait plus grand. «Nous serions pionniers sur ce projet puisque nous serions les premiers à le mettre en œuvre en Europe», conclut Marc Wengler.