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De Läb : « Le luxembourgeois n’est pas du tout en train de disparaître »


Chantant en luxembourgeois depuis ses débuts, De Läb, groupe phare du hip-hop grand-ducal, est souvent perçu comme un défenseur de la langue nationale. Le Quotidien a profité de la sortie de leur nouvel album pour faire réagir le chanteur David Fluit sur la polémique actuelle autour de la place de la langue dans la société grand-ducale et la pétition 698.

«Je ne suis pas d’accord avec ce que dit la pétition ou ce que disent certaines personnes. Ce n’est pas vrai, la langue luxembourgeoise n’est pas du tout en train de disparaître. C’est tout le contraire. Quand je travaille avec des écoles primaires, je constate que les enfants parlent tous, ou presque, le luxembourgeois entre eux. Beaucoup plus qu’avant. »

« J’ai aussi un pote qui est prof de luxembourgeois, il m’a dit qu’il n’a jamais autant travaillé qu’actuellement. Les demandes de cours de luxembourgeois ont explosé et je pense qu’il n’y a jamais eu autant de gens qui apprennent la langue qu’aujourd’hui. Il faut donc arrêter avec cet état d’esprit conservateur; il faut arrêter de se plaindre du fait que chez le boulanger on ne peut pas commander son croissant en luxembourgeois. C’est quoi cette mentalité? Que ceux qui se plaignent aillent vendre des croissants, comme ça ils pourront parler luxembourgeois avec les clients. »

« Mais les Luxembourgeois se trouvent trop beaux pour faire certains boulots, c’est n’importe quoi! De Läb a toujours chanté en luxembourgeois, donc oui, on peut nous considérer comme des défenseurs de cette langue. Mais c’est juste parce que, même si j’ai des origines italiennes, c’est ma langue maternelle, que j’ai grandi avec et que c’est donc naturel et évident, en ce qui me concerne, de rapper en luxembourgeois. »

« D’autant que c’est une langue riche et variée, et que quand on rappe, il faut être le plus honnête possible. Mais ça, ça n’empêche pas que j’adore me balader en ville ou à Esch et entendre plein de langues différentes. On est un peuple multiculturel, plurilingue et ça aussi c’est une richesse.»

Propos recueillis par Pablo Chimienti