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De la forêt à la Cour grand-ducale : Georges Sadeler écrit son histoire


C’est souvent dans les moments calmes, notamment en forêt, qu’il trouve l’inspiration.

«C’est historique», confie Georges Sadeler. Ce compositeur luxembourgeois de 37 ans a remporté le concours de la Marche Grand-Duc Guillaume. Son œuvre, née lors de ses promenades en forêt, résonnera désormais à chaque apparition officielle du futur souverain.

«Je suis né dans la musique.» Voilà en deux mots comment Georges Sadeler, compositeur et saxophoniste de la Musique militaire du Luxembourg, explique son attrait pour le quatrième art.

Né en 1988 dans une famille passionnée par la musique, il s’intéresse très vite à son instrument de prédilection, le saxophone. Dès l’âge de huit ans, le petit Georges sait qu’il veut devenir un musicien, un vrai. «Je cherchais à savoir quel type de métier je pourrais faire avec ça», explique-t-il, le sourire aux lèvres.

Dix ans plus tard, il entre donc dans l’armée et se perfectionne dans la musique militaire, une variante qu’il apprécie particulièrement. D’abord musicien, Georges commence doucement à s’intéresser aussi à la composition.

Un intérêt pour les arrangements qui a été éveillé par son père et plus tard par ses professeurs, Marco Pütz et Claude Lenners, tous deux officiant au Conservatoire de musique de Luxembourg. Après ses études d’harmonie, de contrepoint, de fugue et d’orchestration, il se lance donc finalement dans la composition.

Ses premiers pas dans l’arrangement et ses missions pour plusieurs fanfares et orchestres à vent marquent l’émergence de son propre style.

L’exploration des vastes possibilités de la musique contemporaine et classique est devenue son nouveau centre d’intérêt et il est très intéressé par la création de nouvelles couleurs sonores et techniques pour diverses formations. «J’aime faire des choses complètement différentes. Je trouve ça intéressant, c’est beaucoup plus stimulant!», souligne-t-il.

Depuis 2017, le compositeur a remporté plusieurs premiers prix tant au Luxembourg qu’à l’étranger. Certaines de ses œuvres ont ainsi été jouées au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Portugal, en Italie, en Bulgarie, au Japon, au Canada et aux États-Unis.

Mais «le top» de sa carrière, comme il le définit lui-même, survient en 2023, lorsqu’il est sélectionné pour composer une œuvre musicale spéciale jouée à la Philharmonie lors de l’anniversaire du Grand-Duc Henri, durant la fête nationale. «C’était extraordinaire», se remémore-t-il. Un premier pas vers la cour grand-ducale, qui se renouvelle désormais deux ans plus tard…

Georges Sadeler a en effet été élu compositeur officiel de la Marche du futur Grand-Duc Guillaume. Un morceau sur lequel il travaille depuis le mois de mars dernier et qu’il avait à cœur de proposer au futur souverain. «Je voulais créer une toute nouvelle mélodie. Il le mérite. J’ai fait un petit clin d’œil à l’hymne luxembourgeois, mais c’est tout.»

«Simple, mais digne»

Un travail qu’il a mené en solitaire, comme toujours, et qui trouve son origine… en forêt. «Souvent, les idées me viennent lors de moments calmes, lorsque je me balade en forêt», raconte-t-il. Pour ne rien oublier, Georges fredonne les airs pour les enregistrer et revenir dessus plus tard.

Pour cette composition, l’homme de 37 ans voulait quelque chose de simple, mais «digne». Une mélodie facile à mémoriser, «pour que les gens s’en souviennent».

Au-delà des éléments classiques que sont les fanfares et les cuivres (que l’on retrouve dans la plupart des musiques militaires), Georges décide ainsi d’ajouter des éléments courts et de «jouer avec les dynamiques» : «J’ai ajouté pas mal de piano forte et de crescendo», glisse-t-il, l’air amusé.

Un mélange qui paie : face à six autres concurrents, tous anonymes comme lui au moment du concours, il rafle la mise il y a quelques semaines à Hesperange lors du concours de composition de la Marche Grand-Duc Guillaume, organisé par l’association «Les Amis de la musique militaire».

«C’est énorme. Je n’y croyais pas au début. C’est vraiment quelque chose d’historique pour moi. Je n’arrête pas de me dire que pour les dix, vingt, trente prochaines années, je serai à jamais lié avec le Grand-Duc! C’est un sentiment extraordinaire.» Et pour cause : le morceau sera joué à chaque visite de l’armée par Guillaume ou encore lors d’événements festifs comme la fête nationale par exemple.

Premier test : le vendredi 3 octobre, lorsque le nouveau couple grand-ducal a fait une apparition sur le balcon rue du Marché-aux-Herbes. «Je vais le suivre partout maintenant!», plaisante Georges Sadeler, qui a corriger «deux, trois petites choses» dans son morceau avant le jour J.

«C’est ça aussi qui me plaît dans mon métier : que de simples points noirs sur une feuille deviennent un monde à part entière, prennent vie de la sorte. Il n’y a aucune limite avec la musique», s’émeut le musicien, qui n’est, sans doute, pas près de lâcher son saxophone.

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