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Dans un contexte morose, l’économie luxembourgeoise en léger rebond


L’HORECA ou la construction, restent toujours plongés dans une situation difficile (Photo : Editpress)

Ce mardi, la Chambre de commerce publie son baromètre du premier semestre 2024, donnant ainsi la température de l’économie au Luxembourg. Cette étude a été réalisée entre le 8 au 29 avril avec la participation de 711 entreprises de six salariés et plus.

Il en ressort que le climat reste très morose pour les acteurs de l’économie luxembourgeoise en raison, notamment, d’un contexte de polycrise. Climat géopolitique explosif, coût du travail de plus en plus élevé, inflation persistante et des taux d’intérêt qui freinent l’investissement sont autant de facteurs qui pénalisent l’environnement des affaires.

Toutefois, la Chambre de commerce souligne une très légère note d’optimisme en ce début d’année. Pour la première fois depuis le second semestre 2021, le score du Baromètre de l’Économie remonte très faiblement, mais remonte tout de même ! Il passe de 48,9/100 à 49,5/100. « Le score final en légère hausse est lié aux prévisions de rentabilité des entreprises. Elles sont moins alarmistes qu’il y a six mois, tout en restant globalement préoccupantes », indique l’institution.

La confiance revient tout doucement

Autre bonne nouvelle, une légère remontée de la confiance dans l’économie luxembourgeoise observée au premier semestre 2024. Une première en trois ans. Entre le second semestre 2021 et le second semestre 2023, le pourcentage de chefs d’entreprises confiants dans l’avenir de l’économie luxembourgeoise avait chuté de 23 points, passant de 87% à 64%. Enfin, il remonte doucement à 67%. « Ce taux reste faible », rappelle la Chambre de commerce.

Suivant les secteurs, la confiance est plus ou moins vive. « Si le secteur des transports (80%) ou des services financiers (77%) semblent particulièrement confiants pour l’avenir de l’économie luxembourgeoise, le score tombe à 56% pour la construction et même à 51% pour l’HORECA », note la Chambre.

La reprise de l’activité aux abonnés absents

Ce manque de confiance est notamment dû à l’absence de reprise de l’activité. 28% des chefs d’entreprises anticipaient une progression de leur activité à six mois au moment de l’enquête du second semestre 2023, seuls 20% de ceux interrogés au premier semestre 2024 ont effectivement constaté une amélioration au cours des six mois écoulés.

Aussi, en ce printemps 2024, 34% des chefs d’entreprises déclarent avoir vu leur activité reculer. En conséquence, la confiance stagne. On retrouve ce mécanisme sur le front de l’emploi où 65% des chefs d’entreprises estiment que les effectifs vont rester stables dans les six prochains mois, 18% qu’ils vont augmenter et 17% qu’ils vont diminuer.

Rentabilité et investissements en berne

Enfin, la rentabilité ne parvient pas à remonter la pente. Toujours en raison du contexte actuel, 18% des entreprises anticipent une amélioration de leur rentabilité au cours des six prochains mois. 28% des entreprises prévoient toujours une diminution de leur rentabilité, avec certains secteurs particulièrement exposés, comme la construction (43%) ou le commerce (33%).

«La rentabilité a été largement amputée par la flambée des coûts salariaux et des prix de l’énergie. C’est pourtant bien leur rentabilité qui permet aux entreprises de se développer, en recrutant et en investissant», souligne Carlo Thelen.

La Chambre de commerce conclut ce chapitre de son baromètre par un point sur l’investissement, lui, aussi douloureusement impacté. 27% des répondants disent prévoir une diminution de leurs investissements au cours des six prochains moins. C’est 6 points de plus qu’au semestre dernier, preuve d’une nette dégradation en la matière. 57% prévoient de les stabiliser et seulement 18% de les augmenter. Des chiffres révélateurs d’une période morose, les investissements étant « indispensables à la croissance future et à la réussite des transitions écologique et digitale. »

S’il y a investissements, ceux-ci seront consacrés au renouvellement d’équipements usagés ou obsolètes (43%), à la modernisation des équipements et installations (32%) et à l’introduction de nouveaux produits ou services (26%).