Suite au limogeage de l’architecte chargé de faire sortir de terre le futur centre hospitalier Südspidol à Esch-sur-Alzette, le projet était suspendu. Grâce à de nouveaux partenaires, il va enfin pouvoir reprendre.
C’était l’annonce qu’on n’attendait plus, alors que le projet du Südspidol était à l’arrêt depuis plus de deux ans : le conseil d’administration du CHEM, réuni lundi, a annoncé qu’un consortium d’architectes va désormais prendre le relais.
«La procédure du dialogue compétitif, ayant pour but la sélection d’un planificateur général pour la construction du Südspidol, est arrivée à son terme. Le CHEM, épaulé par le bureau d’ingénieurs et d’architectes Paul Wurth Geprolux et par l’étude d’avocats Thewes & Reuter, a fixé des critères organisationnels, méthodologiques, techniques et qualitatifs sur base desquels les candidats ont élaboré des propositions», a indiqué le Centre hospitalier Emile Mayrisch.
Ouverture prévue à l’horizon 2030
Le projet retenu est celui élaboré par le groupement de bureaux d’architectes et d’ingénieurs Sweco/G.A.F./S.W.A.A. Comme le souhaitait Georges Mischo, président du conseil d’administration en 2021, tous les travaux préparatoires du Südspidol ne seront pas perdus puisque ce consortium luxembourgeois, belge, néerlandais et allemand, mettra en œuvre les plans initiaux.
Les travaux devraient débuter cette année sur le site de Raemerich pour une livraison à l’horizon 2030. Au total, 540 millions d’euros seront investis dans ce nouveau complexe dédié à la santé, dont 38 millions déjà versés.
C’est en 2011 que démarre la planification du Südspidol, un projet d’envergure dont l’ambition est de réunir les trois sites du CHEM répartis à Esch, Dudelange et Niederkorn.
Le concours d’architectes, lancé en 2014, est remporté l’année suivante par l’équipe d’Albert Wimmer, qui séduit avec un concept moderne et innovant. L’homme dirige alors la construction du nouvel hôpital de Vienne, qui connaît quelques déboires…
En 2017, un rapport des autorités autrichiennes liste pas moins de 8 000 défauts de construction dans le bâtiment et pointe l’explosion des coûts. Une commission d’enquête est lancée avec l’architecte dans le viseur.
Le Luxembourg ne s’inquiète pas. Les plans sont achevés en 2018 et le permis de construire accordé par la commune d’Esch en 2019. Les travaux de préparation du terrain débutent à Raemerich.
Un audit mené en 2021 démontre finalement que la collaboration avec Wimmer et le groupement en charge du projet ne permettra pas de mener la construction du Südspidol à bien.
Trois mois plus tard, la décision est prise : le contrat sera résilié pour enfin repartir sur de nouvelles bases. Il faut trouver de nouveaux partenaires.