Accueil | A la Une | Dans les grandes villes : le diesel sur le sellette

Dans les grandes villes : le diesel sur le sellette


Stuttgart fait partie des villes qui bannissent certains diesels. Au niveau européen, le basculement de Bruxelles est un symbole fort (Photo : DPA).

Bruxelles, Gand et Anvers ont renforcé le 1er janvier les interdictions de circulation pour les voitures les plus polluantes. Les véhicules antérieurs à 2001 sont désormais bannis. La Belgique suit la France et l’Allemagne.

Vendredi, la fédération de l’industrie de l’automobile et du cycle en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg (Febiac) est montée au créneau pour réclamer une «réhabilitation du diesel». Le «diesel bashing» ne serait pas «mérité». Miser sur le diesel permettrait d’atteindre les objectifs climatiques.
La Febiac admet cependant que «les motorisations diesel anciennes» ont un niveau d’émissions «supérieur aux motorisations essence». Et ce sont précisément ces anciennes motorisations qui sont de plus en plus souvent bannies des centres des grandes villes voisines du Luxembourg. En France, on peut citer les agglomérations de Strasbourg et de Paris. En Belgique, Bruxelles, Gand et Anvers viennent de renforcer les critères permettant l’accès dans leur centre-ville.
L’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou l’Espagne sont également concernés. Plus de 200 villes européennes ont déjà défini de telles zones environnementales.
Les interdictions reposent à chaque fois sur l’ancienneté des voitures et leurs émissions. Un système de vignettes a été mis en place pour réguler le trafic. Le pays d’immatriculation ne change rien aux règles prévues.

Les normes Euro

Le principal critère pour définir quel véhicule peut accéder dans les zones de basses (ou de faibles) émissions est la norme européenne Euro. Pour les véhicules des particuliers, il existe aujourd’hui onze normes différentes, en fonction de la date d’immatriculation de la voiture.
Dans la plupart des cas, les véhicules Euro 0 (avant octobre 1990), Euro 1 (avant janvier 1993), Euro 2 (avant janvier 1997) et Euro 3 (avant janvier 2011) sont frappés d’interdictions de circulation. La norme la plus récente est l’Euro 6d. Elle concerne les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 2021.

En Belgique

Nos voisins belges ont introduit le 1er janvier trois nouvelles zones de basses émissions (LEZ) qui interdisent la circulation aux véhicules les plus polluants. Les voitures diesel correspondant aux normes Euro 1 (véhicules immatriculés avant le 1er janvier 1993) et Euro 2 (avant janvier 1997) étaient déjà interdites à Bruxelles. Il en va de même des voitures à essence des normes Euro 0 (avant octobre 1990) et Euro 1. Depuis cette semaine se sont ajoutés les véhicules diesel de la norme Euro 3 (avant janvier 2001). Bruxelles, Gand et Anvers sont concernés. Les critères seront encore renforcés en 2022 et 2025. Si votre véhicule ne répond pas aux nouveaux critères, il est possible d’acheter une vignette d’une journée au prix de 35 euros. Le contrôle se fait par des caméras. À noter que le Ring de Bruxelles n’est pas concerné par la mesure.

En France

Dans l’Hexagone, 19 territoires ont déjà concrétisé des interdictions de circulation. Citons l’agglomération de Strasbourg (Eurométropole) et de Paris. La capitale française interdit depuis le 1er juillet 2019 les véhicules de la catégorie «Crit’Air 4» (Euro 3). Les voitures Euro 5 et 6 seront interdites de circulation en 2030. À Strasbourg, les véhicules sans vignette «Crit’Air» seront bannis à partir de janvier 2021. Les autres catégories suivront les années suivantes. Les vignettes en question sont disponibles auprès du ministère français de la Transition écologique.

En Allemagne

De plus en plus de centres-villes allemands sont interdits de circulation sans vignette antipollution, ou «Umweltplakette». S’y ajoutent des zones d’interdiction pour certains véhicules diesel, notamment à Berlin, Hambourg et Stuttgart.

David Marques

Et pourtant, «les moteurs diesel émettent 10 % de CO2 en moins»

La Fédération belge et luxembourgeoise de l’automobile et du cycle (Febiac) cite, dans un communiqué diffusé vendredi, Bart Somers, professeur au Zero Emission Lab à l’université d’Eindhoven. Ce dernier estime que «les moteurs diesel actuels sont plus efficients que l’essence». Guido Savi, de la Febiac Luxembourg, complète ces propos en soulignant que «les moteurs diesel émettent en moyenne 10 % de CO2 en moins que les moteurs à essence». Le transfert «rapide» vers l’essence aurait ainsi provoqué une «augmentation des émissions de CO2 au niveau européen. L’ordre de grandeur est le suivant : 117 g/km en 2017, 118 g/km en 2018 et 120 g/km en 2019.
Pour la Febiac, le diesel a donc un rôle important à jouer pour atteindre les objectifs climatiques. Au Grand-Duché, le gouvernement mise en priorité sur l’électromobilité. D’ici 2030, le parc automobile du pays doit être composé de 49 % de véhicules électriques.