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Dans les coulisses de La Provençale : quand le Rungis luxembourgeois prépare Noël


Chaque jour, le grossiste luxembourgeois réalise entre 2 000 et 3 500 commandes. (Photo : Claude Lenert)

Le plus grand grossiste du Luxembourg orchestre le rush de décembre avec une précision millimétrée. Immersion.

Il est à peine dix heures ce matin-là à La Provençale. Dans le magasin, les premiers clients du matin viennent progressivement investir les rayons du plus grand distributeur alimentaire du Grand-Duché. Dans les chariots, on trouve déjà des plats et mets typiques des fêtes de fin d’année. En coulisses, le rush a déjà commencé. À la boucherie, à la poissonnerie, dans le secteur de la surgélation, où la température avoisine les -20 degrés Celsius, les employés s’activent pour préparer les commandes du jour.

«L’activité est un peu plus dense depuis fin novembre. Les moments les plus chargés sont naturellement les 3-4 jours avant Noël. C’est plus calme après et ça redémarre ensuite pour le Nouvel An, avant de se poursuivre en janvier», explique Georges Eischen, l’un des trois associés et gérants de La Provençale.

La Provençale possède près de 40 000 références. (Photo : Claude Lenert)

Dans l’immense entrepôt où les marchandises sont réceptionnées et les commandes préparées, le rythme est assez soutenu. Depuis ce matin, près de 240 tournées de marchandises sont parties par camion. «Nous ne prenons pas d’employés ou de saisonniers supplémentaires pendant cette période. Nous essayons de nous organiser différemment. Par exemple, nous sollicitons des employés travaillant dans des secteurs où l’activité est moins dense pour donner des coups de main dans les départements dans lesquels il y a le plus de travail», détaille Georges Eischen.

«Les achats sont planifiés à l’avance»

À Noël, certains secteurs sont très demandés. Le premier d’entre eux? La poissonnerie. «C’est le pic de l’année pour les crustacés, les fruits de mer, le saumon», précise-t-il. D’autres produits festifs ont aussi la cote pendant la période des fêtes. «Le foie gras et le caviar fonctionnent aussi très bien, comme le gibier pour la viande», poursuit l’associé-gérant.

Pour éviter le stress du rush des fêtes de fin d’année, les équipes du grossiste luxembourgeois essaient d’anticiper le plus possible en amont. «Les achats sont planifiés longtemps à l’avance. On doit s’adapter et réagir en fonction des problèmes d’arrivage. De manière générale, nos clients sont mieux organisés pendant cette période qu’à d’autres moments de l’année. Cela facilite les choses», poursuit-il.

La tour de contrôle des marchandises. (Photo : Claude Lenert)

Malgré un rythme un peu plus soutenu, les fêtes de fin d’année ne représentent pas la période la plus importante pour le grossiste luxembourgeois. «Le gros boom, c’est mai, juin et juillet. C’est le moment où les restaurants rouvrent leurs terrasses. C’est la saison touristique qui redémarre, comme celle des fêtes et des mariages. À ce moment-là, on peut avoir des pics au niveau de l’activité avec plus de 3 500 livraisons par jour», précise l’un des trois gérants de La Provençale. Pourtant, le mois de décembre reste conséquent pour le chiffre d’affaires de l’entreprise. «C’est l’un des plus importants de l’année étant donné qu’il y a des produits assez onéreux», explique-t-il.

Entre 2 500 et 3 000 livraisons quotidiennes

Hors période des fêtes, le plus gros distributeur alimentaire luxembourgeois réalise 2 500 à 3 000 livraisons par jour pour environ 8 000 clients. Parmi eux, des restaurants, des hôtels, des cafés, des food trucks, la restauration collective, les maisons de soins et les cantines d’entreprises. «C’est le cœur de notre clientèle. Nous travaillons également avec des revendeurs, comme les bouchers, les boulangers, les supermarchés, les stations-services… En moyenne, nous livrons 500 tonnes par jour de marchandises (…). On travaille 24 h sur 24 h. La semaine démarre le dimanche soir jusqu’au samedi soir suivant», précise Georges Eischen.

La «tour de contrôle» des marchandises

Depuis plusieurs années, le Rungis luxembourgeois mise sur l’automatisation de son circuit de production dans le but d’améliorer les conditions de travail de ses salariés. Depuis trois ans, un projet phare a permis d’automatiser une partie du circuit. Dans un bureau, des salariés contrôlent via un ordinateur les marchandises. «C’est un peu comme une tour de contrôle», sourit Georges Eischen. Depuis un an, la ligne fonctionne à plein régime. Un autre projet est également en cours pour remplacer la partie surgélation dans un autre bâtiment. «On voudrait automatiser tout ce secteur pour que les 50 salariés présents actuellement ne travaillent plus dans le froid. C’est un projet qui va durer cinq ans. Le déblayage a commencé cette année», précise l’associé-gérant.

Chaque jour, pas moins de 300 chauffeurs de camions approvisionnent le Luxembourg et la Grande Région en grande majorité. «Cela nous arrive d’aller jusqu’à Liège, Namur, Sedan ou encore Coblence, en Allemagne (…). Nous avons un seul client international, l’Azerbaïdjan. Notre stratégie est de nous développer au sein de la Grande Région», souligne l’associé-gérant.

Dans le magasin, le rush des fêtes de fin d’année a commencé. (Photo : Claude Lenert)

Du côté des fournisseurs, l’entreprise familiale fondée en 1969, composée aujourd’hui de 1 700 employés, essaie le plus possible de privilégier les producteurs locaux luxembourgeois. «On achète le poisson dans les ports, la viande dans les abattoirs, les fruits et légumes dans les zones de production (…). On développe beaucoup la filière luxembourgeoise de la volaille, du bœuf, du porc (…). Environ 20 à 25 % de notre activité est issue de l’agriculture locale luxembourgeoise. Évidemment, trouver du poisson luxembourgeois reste un peu compliqué. De même pour les fruits et légumes», conclut Georges Eischen.

La Provençale en quelques chiffres

  • 70 000 m² de bâtiments
  • 40 000 produits
  • 1 700 salariés
  • 228 bouchers
  • 4 500 produits frais
  • 2 650 poissons et crustacés
  • 4 000 fruits et légumes
  • 3 750 produits de charcuterie
  • 8 000 clients au Luxembourg et en France

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