Portugal-Espagne : le premier choc de cette coupe du monde, ce vendredi à 20h, va faire vibrer plus d’un supporter au Luxembourg ! Communauté espagnole et surtout portugaise y sont bien implantées… le coach du RM Hamm, Dan Santos, livre son regard.
Pour Dan Santos, pas d’hésitation, « Ce Portugal est armé pour plaire ». L’entraîneur du RH Hamm a regardé les amicaux de préparation du Portugal et «particulièrement le 3-0 face à l’Algérie. Cette équipe est offensivement plus forte que ce que j’avais en tête après les éliminatoires et j’ai trouvé très intéressant ce 4-4-2 qui associe Guedes à Ronaldo. Ce système convient d’ailleurs bien à l’équipe, même si j’ai certains doutes concernant cette défense assez âgée, de 35,5 ans de moyenne d’âge. Bon, en même temps, on disait tous déjà ça pour l’Euro-2016 et finalement, avec ce système, ils vont avoir des arguments.»
« Armé pour plaire »
En reparlant de l’Euro, le coch livre d’ailleurs un regard lucide : « Bernardo Silva, qui justement n’était pas là à l’Euro, arrive en forme, tout comme Guerreiro, qui a les jambes très légères. Il y a de quoi faire quelque chose de bien plus séduisant qu’à l’Euro parce qu’on ne va pas se mentir, ce n’était pas beau à voir. Aujourd’hui, ce Portugal semble armé pour nous plaire », confie t-il. « Plaire », voici le mot clef ! Toutefois, Dan Santos reste prudent face à l’Espagne : » je pronostique un match assez fermé dans lequel personne ne voudra perdre pour se concentrer sur les deux matches suivants. L’affaire Lopetegui ne va pas perturber les Espagnols de toute façon : Madrilènes et Barcelonais sont habitués à se gérer tous seuls si besoin est. Ils n’ont pas besoin d’avoir absolument un coach en place. En tout cas, sur un match, ça peut passer.»
L’Espagne en plein doute
Le retentissant limogeage de Julen Lopetegui, coupable d’avoir négocié son départ pour le Real Madrid dans le dos de la fédération, a tout chamboulé. Et voilà Hierro, une quarantaine de matches comme entraîneur en deuxième division, propulsé dans la plus grande compétition planétaire, à la tête d’un des favoris!
Avec… deux jours d’expérience, il est de loin le technicien le plus novice parmi les 32 sélectionneurs en lice. Mais Hierro peut se raccrocher à l’exemple de son ex-équipier Zinédine Zidane : ce dernier, débarqué de 3e division, n’a-t-il pas remporté trois Ligues des champions d’affilée avec le Real?
«Être le Zidane de la sélection? Je signerais pour ça, vraiment, j’espère de tout cœur», a souri Hierro, directeur sportif de la Roja à l’époque de son apogée, le titre mondial conquis en 2010.
Le Portugal a maturité
Évidemment, rien ne sera facile, surtout pas face au Portugal de Fernando Santos, solide derrière, talentueux au milieu, et dangereux devant avec Ronaldo. L’attaquant vedette du Real n’a jamais marqué en quatre matches face à son pays d’accueil, perdant 1-0 en huitièmes du Mondial-2010, puis aux tirs au but en demi-finale de l’Euro-2012. À 33 ans, Ronaldo espère enfin briller au Mondial après trois phases finales mitigées. À condition de mettre de côté ses états d’âme, après avoir laissé planer le doute sur son avenir au Real.
Sur les rives de la mer Noire, le quintuple Ballon d’or croisera vendredi des visages connus, ses habituels adversaires barcelonais Andrés Iniesta, Sergio Busquets et Gerard Piqué, et ses équipiers madrilènes Sergio Ramos, Isco et Nacho, lequel est… pressenti pour tenter de museler Ronaldo.
Reste à savoir quel sera l’état mental de la Roja après une semaine aussi éprouvante et le limogeage de Lopetegui, qui était très apprécié dans le vestiaire. Le psychodrame sera-t-il digéré en seulement 48 heures?
Le Quotidien et AFP