Accueil | A la Une | [Cyclo-cross] Une occasion en or

[Cyclo-cross] Une occasion en or


«Devenir un jour championne du monde, j’en rêve depuis que j’ai 10 ans», rappelle Marie Schreiber.  (Photo : anouk flesch)

Marie Schreiber fait partie des favorites de la course espoirs des championnats du monde espoirs qui se dérouleront dimanche à Tábor (République tchèque) avec l’Anglaise Zoe Backstedt et la Tchèque Kristyna Zemanova.

Et si on commençait notre petit voyage en Bohême-du-Sud, en République tchèque, par un petit point météo? Car cela bouge sans cesse. Annoncés de prime abord secs, ces Mondiaux de Tábor, à quelque 750 kilomètres de Luxembourg par la route, mais une petite centaine seulement de Prague, pourraient connaître un peu pluie, dimanche. À quelle heure? Mystère, là aussi, cela reste aussi hypothétique qu’une prévision donnée à plus de 48 heures. Autre donnée non négligeable, les températures, avoisineront, comme au Grand-Duché, les 7-8 °C… «Le parcours est boueux, donc c’est très physique, cela devrait convenir à Marie, mais on ne sait pas comment ce sera précisément dimanche», diagnostiquait vendredi Jempy Drucker, l’entraîneur national.

Ce parcours, devenu gras à souhait vendredi, n’est évidemment pas pour déplaire à la principale intéressée. «C’est un parcours très boueux et comme il ne va plus geler, cela devrait rester ainsi. C’est bon pour moi», rappelait ainsi Marie Schreiber vendredi après sa reconnaissance.

Pardon pour tous les autres sélectionnés, mais c’est bien Marie Schreiber qui concentre toutes les attentions. La vice-championne du monde, échaudée l’an passé par le scénario de ses premiers Mondiaux espoirs, a beau avancer avec une prudence de Sioux, personne ne peut s’y tromper. Même pas elle.

Marie Schreiber, parmi les favorites

Eu égard à une saison où elle n’a cessé de crever l’écran, la vice-championne d’Europe a démontré au fil des semaines qu’elle faisait partie des trois principales favorites, à savoir avec l’Anglaise Zoe Bäckstedt, vice-championne du monde et championne d’Europe en titre (elle a récolté la médaille d’argent vendredi lors du relais par équipes remporté par la France, alors que la Belgique terminait troisième), et l’énigmatique Kristyna Zemanova «qui aura l’avantage de courir à domicile», indique Marie Schreiber.

Cette dernière ajoute à cette liste la Néerlandaise Leonie Bentveld, «bien quelle semble un peu moins forte à ce stade de la saison». Jempy Drucker, pour sa part, ajoute les Canadiennes Isabella et Ava Holmgren, impressionnantes elles aussi.

Mais c’est bien entendu Zoe Bäckstedt qui est la favorite numéro. Elle ne se rate que très rarement lors des grands rendez-vous. Et ces Mondiaux de Tábor sont un grand rendez-vous pour l’Anglaise.

Une progression constante

Marie Schreiber, pour en revenir à elle, forte de ses neuf top 10 en Coupe du monde avec l’élite, forte de ses quatre top 5, ne se cache pas. Elle part avec l’idée nette et précise de monter sur le podium. Tout au long de la saison, elle a su rebondir après de courts moments d’arrêt dus à des chutes. Ses départs, déjà impressionnants la saison passée, se sont nettement intensifiés, tant et si bien qu’en élite, c’est elle qui a imprimé le rythme dans le premier tour de presque chaque manche de Coupe du monde. Et surtout, elle n’a jamais plié les ailes à la mi-course, ce qui restait son point faible, voici encore un an de cela.

La Luxembourgeoise de l’équipe SD Worx-Protime toujours entraînée par Michel Wolter, a pris une nouvelle dimension et elle a incontestablement tiré profit d’une saison de route digne de ce nom avec le programme de sa formation néerlandaise. Voici un an de cela à Hoogerheide, la désillusion avait été assez forte, puisqu’une chute l’avait définitivement écartée d’un podium qui n’était pas acquis. De l’histoire ancienne.

Pas besoin de la sonder longtemps pour comprendre qu’elle est habitée par un état d’esprit conquérant. «La meilleure façon de courir serait de prendre un départ rapide pour éliminer un maximum de filles. Je ne suis pas la seule à vouloir procéder ainsi. C’est aussi le cas de Zoe…»

Pas de cadeau entre copines

Si elle parle ainsi de Zoe Bäckstedt, l’autre grande favorite, c’est que depuis ses débuts sur la scène internationale, et depuis leurs passages communs dans l’équipe Tormans, ce sont deux grandes copines qui n’ont cessé de s’appeler et de communiquer ces deux derniers jours, comme si de rien n’était. «Cela s’arrêtera avant la course et reprendra après la course. Pendant la course, on ne se fera pas de cadeau», sourit celle qui dispose d’un club de supporters déjà bien garni.

Marie Schreiber se sait «en top forme» et dit s’occuper de la pression «qui peut monter à la tête et rendre nerveuse». Elle dit aussi apprécier le parcours, de Tábor «où il y a de tout». «Un parcours qui risque de changer au fil des courses et jusqu’à dimanche midi», prévient Jempy Drucker. «Pour Marie, tout est possible, vraiment tout…», poursuit-il.

Marie Schreiber, Zoe Bäckstedt et Kristyna Zemanova réunies sur le podium de la dernière manche de la Coupe du monde. Et dimanche? Photo : anouk flesch

Si par bonheur, Marie Schreiber arrache l’or, ce serait une grande première pour le Luxembourg. Au début de la discipline, Josy Mersch remporta en 1935 à Paris, la première place du Critérium international, sorte de championnat du monde ne portant pas cette appellation. Si elle obtient la médaille d’argent, elle fera aussi bien que Jempy Engel en… 1926 et toujours à Paris dans ce Critérium. Si c’est le bronze, elle rejoindra le très regretté Claude Michely, 3e en 1985 à Munich des Mondiaux professionnels. Claude Michely, malheureusement disparu le 1er novembre dernier, lequel ne tarissait d’ailleurs pas d’éloges sur Marie Schreiber.

Puisque tout est vraiment possible, le Luxembourg possède donc une occasion en or de ramener une médaille. Et ça n’a pas de prix !

Le programme

Samedi

11 h 05 : Juniors femmes

12 h 35 : Espoirs hommes

14 h 35 : Élite femmes

Dimanche 

11 h 05 : Juniors hommes (Rick Meylender, Jonah Flammang-Lies, Yannis Lang)

12 h 35 : Espoirs femmes (Marie Schreiber, Liv Wenzel)

14 h 35 : Élite hommes