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[Cyclo-cross] Marie Schreiber, la médaille d’argent fait son bonheur


Marie Schreiber ne s’y est pas trompée à l’arrivée. Elle a savouré sa médaille d’argent, amplement méritée.

La Luxembourgeoise n’a rien pu faire pour battre Zoe Bäckstedt, sacrée comme l’an passé chez les espoirs dans les championnats du monde qui se déroulaient hier à Liévin. Mais elle a crânement assuré sa médaille d’argent.

Au bout de la ligne d’arrivée, Zoe Bäckstedt, qui venait comme l’an passé à Tábor de triompher sous les brouhahas d’un énorme public, s’est arrêtée pour attendre l’arrivée de sa dauphine, sa rivale et amie luxembourgeoise, Marie Schreiber. L’accolade fut franche et sincère. Jusqu’à la descente du podium, elles n’allaient plus se quitter.

Marie Schreiber offrait un visage rayonnant. Elle montait sur la deuxième marche et cette quête qui avait duré pas moins de quatre ans où elle n’eut de cesse de montrer toute l’étendue de son talent, allant jusqu’à battre les meilleures filles élites en Coupe du monde, le 21 décembre à Hulst (où se dérouleront les Mondiaux-2026), trouvait enfin son épilogue.

C’était une juste récompense. Comme sa vraie place dans la hiérarchie actuelle chez les espoirs tant Zoe Bäckstedt était imbattable sur ce parcours ressemblant à un champ de mines tant l’effet du gel et dégel, avait semé son paquet d’embuches. Toutes les concurrentes de cette course espoirs furent poussées à la faute. Toutes sans exemption et jusqu’au bout, on vit Zoe Bäckstedt redoubler de prudence, faute de quoi, Marie Schreiber qui resta constamment sur ses talons, continuait d’exercer une petite pression. «Dès que je suis tombée et que je suis remontée sur le vélo, l’adrénaline a vraiment fait son effet. J’ai appuyé à fond sur les pédales et j’ai tout donné. Je suis plutôt bien revenue. Après, je suis partie et j’ai juste essayé de maintenir l’écart autant que possible», reconnaîtra la future championne du monde.

Impossible de retracer ici toutes les glissades et frayeurs de ce beau monde. Mais la première à avoir donné la chair de poule à ses nombreux supporters, ce fut bien Marie Schreiber. Habituée à être devenue la meilleure du monde en matière de départ, elle dévissa d’entrée comme on dit dans le jargon. On vit son pied droit glisser sur sa pédale. Elle n’était pas loin de tomber sur le coup. Mais elle s’est reprise, réenclenchant sa pédale pour partir finalement aux alentours de la quinzième place. Et reprendre la pole position avant la fin du premier tour. Ouf…

La suite s’avéra assez conforme à ce qu’on pouvait présager. L’athlétique Zoe Bäckstedt n’eut de cesse de montrer qu’elle était la patronne. Mais alors que la Néerlandaise Leonie Bentveld avait affiché ses limites (ce qui ne l’a pas empêché de signer sa deuxième troisième place), alors que Célia Gery, championne d’Europe en titre (début novembre, elle avait battu Marie Schreiber au sprint à Pontevedra) avait eu les yeux plus gros que le ventre, Marie Schreiber fut sa rivale la plus sérieuse.

L’an prochain en élite…

Le constat s’imposait à tous et à toutes. Impossible de tricher sur ce circuit ultra-physique de Liévin où les concurrentes paraissaient par moments collées à la terre grasse, prêtes à y être englouties. Il fallait surmonter l’aspect technique qui ordonnait à toutes de rester debout sur sa machine sans jamais se laisser démonter par un dérapage incontrôlé. Mais c’est le physique qui dictait sa loi impitoyable. Chacune semblait donc à sa place. Zoe Bäckstedt avait filé vers son deuxième succès de rang, succès aussi indiscutable que le premier. «C’était un parcours tellement différent de la reconnaissance. Je ne m’attendais pas vraiment à ce que ça change autant. Je savais que ça allait devenir boueux et glissant. Il y avait beaucoup de virages qui étaient également en dévers. J’ai essayé de composer avec…», jugea la Britannique.

Marie Schreiber qui avait su surmonter une montagne de problèmes engendrés voici une semaine par ses deux chutes, à l’entraînement lors de la 10e manche de la Coupe du monde à Maasmechelen et par cette autre cabriole, deux jours plus tard à Hoogerheide, était bien au deuxième rang, assez loin devant Leonie Bentveld, elle aussi très régulière cette saison mais jamais au niveau de ses deux rivales.

Le podium avait de l’allure et les 30 000 spectateurs ne s’y sont pas trompés.

Pour revenir à Marie Schreiber, sa médaille d’argent a fait son bonheur. L’an prochain à Hulst, elle s’élancera avec la série élite. Elle devrait d’entrée postuler au podium, comme c’est le cas sur les habituelles manches de la Coupe du monde…

Sur le podium aux côtés de Zoe Bäckstedt et Leonie Bentveld, Marie Schreiber jubilait. Photo : luis mangorrinha
Le départ de Marie Schreiber (au c. et au côté de Zoe Bäckstedt) a bien failli mal tourné… Photo : luis mangorrinha