Marie Schreiber fait part de ses aspirations avant le point central de la saison, les championnats du monde de cyclo-cross espoirs qu’elle disputera dimanche à Tabor.
Marie Schreiber l’a répété à l’envi ces dernières semaines, à mesure qu’elle validait de bonnes sorties en Coupe du monde. «Dans l’ensemble, c’était vraiment une saison réussie. J’espère pouvoir terminer à Tabor avec une belle performance.»
Plus encore dimanche dernier, à l’issue d’une dernière manche de Coupe du monde très probante du côté de Hoogerheide, là où presque un an avant, elle avait terminé cinquième de ces mêmes Mondiaux espoirs. La perspective d’un podium s’était alors envolée au fur et à mesure et, en prime, une vilaine chute l’avait fortement handicapée. Mais elle avait fini crânement sa course. Rien de tout ça dimanche dernier. «C’était une de mes meilleures courses de l’année. J’ai pris énormément de plaisir. Je suis satisfaite de ma forme, de mes ressentis ce dimanche. Cela sera une course très serrée jusqu’au bout, mais il ne faut jamais sous-estimer ses concurrentes sur un championnat du monde», expliquait-elle en substance.
Cette fois, nous y sommes. Dans deux jours, elle sera à pied d’œuvre et relèvera le défi de monter sur le podium et, pourquoi pas, d’enfiler le maillot arc-en-ciel.
Pour ces Mondiaux, vous faites figure, au regard des dernières courses, de favorite avec l’Anglaise Zoe Backstedt. C’est également votre avis ?
Marie Schreiber : Je dirais que nous sommes trois, avec la Tchèque Kristyna Zemanova. Elle sera à domicile et les Tchèques sont souvent là pour les championnats du monde. Alors, à domicile… L’an passé, elle a terminé troisième alors qu’on ne s’y attendait pas. Je pense aussi que (Leonie) Bentveld est un peu moins forte à ce stade de la saison qu’il y a un mois. Je dirais donc qu’il y a trois grandes favorites.
Cela change les choses pour vous de vous retrouver parmi les trois principales favorites ?
La meilleure façon de courir sera de prendre un départ rapide pour éliminer d’entrée un maximum de filles. C’est plus simple de se concentrer sur une concurrente que sur un grand groupe. On ne sait pas comment la course va se passer. Toute la saison, on roule avec l’élite et là, c’est un peu différent. Mais je crois que la course en elle-même ne sera pas vraiment différente.
Vous allez donc partir vite…
Oui, je sais faire ça et je ne suis pas la seule à vouloir procéder ainsi. Zoe (Backstedt) également. Juste pour se débarrasser de tout le monde, c’est le plus simple. Après un ou deux tours, on verra comment évolue la situation.
Je pense que je suis en top forme et plus forte que les années passées, mais c’est toujours la forme du jour qui compte
Physiquement, vous vous êtes déjà sentie aussi bien qu’en ce moment ?
Non, je ne pense pas (elle sourit). Je pense que je suis en top forme et plus forte que les années passées, mais c’est toujours la forme du jour qui compte. Si c’est comme dimanche dernier ou comme lors des championnats nationaux, ce sera bien. Je me sentais moins bien à Benidorm, mais je sortais d’une semaine de stage. Si la forme du jour est là, alors je serai forte.
Vous dites souvent que vous résistez à la pression. C’est encore le cas actuellement, à mesure que l’échéance se rapproche ?
Je sais que je peux faire un bon résultat, mais j’essaie de résister à cette pression qui peut monter dans la tête et qui peut rendre nerveuse. Je sais néanmoins que je serai nerveuse le jour de la course, ce qui est normal. Il faut un peu de pression, mais pas trop non plus. Généralement, je gère bien tout ça.
Que vous inspire le parcours de Tabor ?
J’aime bien, il y a un peu de tout. C’est un peu plus technique qu’à Hoogerheide, ce qui est bien pour moi, j’aime bien ça. Sur les passages techniques, je pense que je suis la plus forte de nous quatre (avec Zoe Backstedt, Kristyna Zemanova et Leonie Bentveld). Il y a pas mal de lignes droites. Donc pour moi, c’est un bon parcours. Avec une bonne forme du jour, ce sera bien.
On vous sait très amie avec Zoe Backstedt qui sera sur le papier votre rivale. Cela change-t-il les choses ?
La course est la course. On est copines et cela s’arrête avant la course. Chacune rentre dans sa course. Et c’est un championnat du monde, on ne se fera pas de cadeau. Copines ou pas.
Vous continuez à communiquer toutes les deux ces derniers jours ?
(Elle sourit) Oui, oui, toujours. On ne communique pas en course, avant oui. Et pendant la course, on sait ce que pense l’autre. Mais les manches de Coupe du monde, c’est quand même moins important qu’un championnat du monde.
Devenir champion du monde, c’est le but de chaque coureur dès qu’il débute (rire)
Sans vouloir rajouter à la pression, vous vous êtes déjà imaginé devenir championne du monde ?
(Rire). Déjà, il y a dix ans, j’y pensais! C’est le but de chaque coureur dès qu’il débute. Au moins une fois dans sa vie. Je dirais que c’est mon rêve, mais il ne faut pas être sûre de soi. Sinon, on peut être déçue!
De l’édition 2023 et de votre cinquième place, vous retenez quoi ?
Je sais juste que j’ai chuté et que j’avais juste en tête de finir, malgré la douleur. Je n’y repense pas trop en définitive…
Votre saison hivernale va s’arrêter après ces Mondiaux. À quoi ressemblera votre saison sur route ?
Je reprendrai le 30 mars pour les petites classiques qui ne figurent pas au calendrier World Tour. Je ne ferai pas de grand tour non plus. Je serai sur les deux courses du Festival Elsy Jacobs par exemple. Il y a beaucoup d’imprévus en ce qui concerne le calendrier mai-juin-juillet. Et là, j’ai encore la tête au cyclo-cross.
La route reste secondaire dans votre esprit ?
Oui, mais la route est indispensable. On a vu que j’avais progressé en cross après ma saison de route 2023.
Vendredi
12 h 35 : Relais mixte
Samedi
11 h 05 : Juniors femmes
12 h 35 : Espoirs hommes
14 h 35 : Élites femmes
Dimanche
11 h 05 : Juniors hommes (Rick Meylender, Jonah Flammang-Lies, Yannis Lang)
12 h 35 : Espoirs femmes (Marie Schreiber, Liv Wenzel)
14 h 35 : Élites hommes