Marie Schreiber sera la favorite de l’épreuve espoirs des championnats d’Europe de cyclo-cross, dimanche matin à Pontevedra (Espagne).
Dimanche dernier, après s’être facilement imposée, doux euphémisme, dans l’épreuve internationale de Contern, Marie Schreiber expliquait : «La forme est là, la technique n’est pas mal non plus pour une quatrième course. Encore une semaine et je serai prête.» Nous y sommes.
Depuis le début de la saison hivernale, la championne nationale mesure à chaque sortie sa progression manifeste. Bien plus que ses deux succès initiaux en Coupe de France, c’est à Woerden, où elle s’est classée deuxième derrière l’ancienne championne du monde Lucinda Brand, que Marie Schreiber a montré son actuel niveau. Aux Pays-Bas, elle avait aussi énergiquement repoussé l’actuelle championne du monde élite, Fem van Empel…
Après avoir eu à souffrir de plusieurs déconvenues ces dernières années lors des deux derniers championnats du monde où elle s’alignait justement dans la catégorie espoirs (5e en 2023 à Hoogerheide après une chute, 5e l’an passé à Tabor dans un jour sans), Marie Schreiber préfère légitimement se draper de prudence. Bien que son habituelle rivale mais néanmoins amie Zoe Bäckstedt (l’Anglaise, tenante du titre espoirs, qu’elle avait justement remporté l’an passé devant Marie Schreiber à Pontchâteau, commencera sa saison plus tard) soit absente, son discours est limpide. «Disons que je vise le plus haut possible», résume-t-elle.
Ce qui ne l’empêche pas de constater le chemin parcouru, puisqu’elle apparaîtra dimanche matin comme la grandissime favorite de sa catégorie. Elle constate agréablement que sa deuxième saison sur route avec son équipe SD Worx-Protime a ses effets. À cet égard, sa troisième place lors du chrono des championnats d’Europe sur route en septembre, puis ses différentes sorties lors des championnats du monde la confortent dans cette voie.
«Un début de saison parfait»
«Marie réalise un bon début de saison alors que sa préparation n’a pas été parfaite avant les premiers cross en raison de différentes obligations, notait récemment son entraîneur personnel. Ce n’est pas une préparation optimale, mais lorsqu’on est en forme, on est en forme. Par contre, tout le travail effectué dans le cadre de la préparation pour le contre-la-montre des championnats d’Europe et du monde, ça paye. Elle est plus puissante que l’an passé et ça fait la différence.» Michel Wolter reconnaissait d’ailleurs «un début de saison parfait».
Si ce championnat d’Europe est son premier objectif de la saison, avant une coupure devant lui permettre d’atteindre la deuxième partie de la saison, composée essentiellement de manches de la Coupe du monde avant les sacro-saints championnats du monde, Marie Schreiber a tiré les leçons du passé.
«Un travail a été entrepris, poursuivait Michel Wolter. Il lui faut parvenir à gérer la pression. Cela fait partie de l’apprentissage. On a vu que lors de ses dernières sorties, elle avait bien réagi. Je suis rassuré et confiant sur ce point. Il lui faut comprendre également que même en étant favorite d’une course, on peut la perdre. Si on donne le meilleur de soi-même, on ne peut pas être déçu à la fin. On peut bien sûr tomber sur plus fort et commettre une faute. C’est le sport…»
Médaillée d’argent l’an passé, Marie Schreiber peut penser très objectivement à se parer d’or. Vaincre la Tchèque Kristyna Zemanova et la Néerlandaise Leonie Bentveld, qui l’enquiquinèrent souvent ces dernières années, ou encore la jeune Française Célia Gery, sera l’incontestable marqueur de sa grande et constante progression.
Au niveau des conditions, les températures annoncées en Galice pour ce dimanche sont clémentes alors que le circuit s’avère très roulant avec peu de dénivelé.